Sunday 8 December 2019

Origines et racines du Shiatsu (1)

I. Agitato – Les origines  - Mythologie et mythomanie autour du shiatsu


Quelles sont les origines et les racines de notre art ? Grande question.  Au fond, nous savons que notre shiatsu est un art japonais. Mais dans quelle tradition nous situons-nous ? Quelle filiation ?

Poser cette question, c’est oser se remettre profondément en question. Après avoir lu et vu pas mal de choses, je vous livre mon ressenti.

Faire du shiatsu, c’est développer son ressenti. Comprendre le shiatsu se fait, en tout premier lieu, par le ressenti.


Le voici, en deux parties : 

  • Agitato, les origines : remuons bien les idées, les histoires, regardons le Japon contemporain de l’apparition du shiatsu et le Japon actuel, secouons le joli sakura légendaire pour voir ce qu’il en tombe ;
  • Cantabile, les racines : voyons comment la pratique authentique et joyeuse peut nous ramener aux racines et laissons monter le chant du shiatsu.

I. Agitato – Les origines  - Mythologie et mythomanie autour du shiatsu



Etrange manie de l’homme que de vouloir à tout prix établir une filiation légitime qui remonte à la nuit des temps. Ainsi faisaient les Rois pour leur dynastie, ainsi faisons-nous tous un peu. L’ancien est signe de sérieux.

On entend beaucoup de discussions et on raconte beaucoup d’histoires contradictoires au sujet du shiatsu et de ses origines. Démêler le vrai du faux va être très compliqué, pour plusieurs raisons : 

  • Les origines sont au Japon, très peu sont capables de lire les sources et même les Japonais ne s’y retrouvent  pas. Ainsi, quand Jean Herbert, dans les années ’60 écrivit sa somme sur le Shinto ‘Aux origines du Japon’, il consulta sur le terrain des dizaines de sources contradictoires. La contradiction ne dérange pas les Japonais ou alors ils disent ‘on ne sait pas’, peut-être une façon de dire ‘ce ne sont pas vos affaires’.
  •  L’obsession de l’Histoire objective est bien Occidentale. Nous voulons absolument être sûrs qu’un événement a eu lieu. Un Oriental accorde plus de valeur à ce que raconte un événement, peu importe s’il a eu lieu. Ainsi ne saura-t-on sans doute jamais si l’Empereur Jaune a bien existé en Chine, par contre le Classique de l’Empereur Jaune est fondamental pour la Médecine Chinoise.
     
  • Céline qualifiait Sartre d’’agité du bocal’. Nous sommes, nous aussi, des agités, sans cesse à l’affût de nouveauté, de sensation. Nous aimons nous raconter des histoires… fabriquant des mondes et des modes, créant des liens éphémères, des mythes, des écoles, des oppositions, des rivalités, écrivant des hagiographies… Et tout cela ajoute encore au flou ambiant.

Voyage au pays du shiatsu ?


C’est mon 4ème voyage au Japon et on me demande à chaque fois si je vais y faire un stage. Non, car il vaut mieux être introduit et, de toute façon, tout étant en Japonais, je n’y comprendrai rien. J’ai appris avec un Japonais, Maître Kawada, qui m’a transmis le shiatsu pratiqué par un Japonais. Mon Sensei de Kyudo, Jean-Pierre Vlasselaer, fin connaisseur du Japon, m’a également ouvert la sensibilité et la compréhension. 

Après, pour comprendre une culture étrangère, comme le décrit très bien Emile Steinilber-Oberlin (in ‘Le Bouddhisme Japonais’), il s’agit de faire ‘un effort personnel de sympathie compréhensive et de sincérité d’âme’. En d’autres termes, abandonner nos grilles de lecture, nos certitudes et nos jugements pour nous ouvrir à ce qui est vraiment là.

Alors, quand je vais au Japon, je regarde, je m’imprègne, je perçois, je m’incline et je cultive la pensée analogique chère aux Orientaux.

Il faut avouer que le shiatsu, même reconnu par l’Etat Japonais depuis plus de 50 ans, n’y est pas très visible et que prononcer le mot ‘shiatsu’ devant des Japonais qui vous demandent votre métier suscite, la plupart du temps, l’incompréhension. Ils percutent quand on commence la phrase de Namikoshi ‘shiatsu no kokoro wa…’ A ce moment, ils lèvent les pouces et se mettent à rire, parce qu’ils ont vu cela… à la télé. Tokujiro Namikoshi était en effet un personnage médiatique qui intervenait souvent à la TV japonaise. Il a véritablement popularisé sa conception du shiatsu.

Clairement, les Japonais d'aujourd'hui ne sont pas occupés avec ‘ces choses’, mais bien plus à travailler, faire du commerce, consommer, ne pas se faire inonder ou balayer par une tempête et,
surtout, multiplier les plans pour survivre… On perçoit une pauvreté et des rémunérations insuffisantes. Dès qu’on s’éloigne des villes, la population chute, beaucoup de maisons et de parcelles sont à l’abandon… Bien sûr il y a de l’artisanat de grande qualité, des lieux spirituels très visités, des biens classés ‘Trésors Nationaux’… Il y a surtout des communautés locales qui vivent sur elles-mêmes, sont ravies de vous accueillir quelques heures puis soulagées de vous voir repartir, et, non, tous ces gens ne boivent pas de matcha, ne mangent pas de cuisine kaiseki et ne font pas de méditation Zen une heure sur un zafu.


Le shiatsu, comme bien d’autres choses, entre plus dans notre vision romantique du Japon que dans le  ‘top of mind’ du Japonais moyen d’aujourd’hui.

Des origines floues


J’ai beaucoup d’admiration pour le courage de mes collègues du Groupe Facebook ‘History of Shiatsu’ qui se sont mis à chercher récemment des sources historiques et vont de surprise en surprise. Il faut, en fait, revérifier toutes les sources, faire un travail de traduction et ne pas répéter les ‘vérités’ communément acceptées, ni croire les hagiographies.

A l’image des dragons peints sur les plafonds de certains temples, les prémices du shiatsu se fondent en méandres infinis et de véritables labyrinthes d’écoles, de techniques, de styles se révèlent à la recherche, tant pour le shiatsu que pour les arts qui l’ont précédé et dont il a repris des éléments à divers degrés, les plus connus étant l’Anma et l’Ampuku. Si on frappe des mains sous le dragon, il répond. Il faut juste trouver l’endroit et la hauteur exacts.

Du travail de recherche effectué à ce jour, je retiens, pour ce propos, plusieurs faits généraux : 
  •  Le mot Shiatsu est bien apparu dans un livre écrit au 20ème siècle par un certain Tempeki  Tamai, ouvrage qui a connu plusieurs éditions et donc dates de parution à partir de 1939 (et non 1919) ;
  • Quand on regarde ce livre (jamais traduit à ce jour), il y a des pages entières consacrées à des planches d’anatomie… occidentale et d’autres encore à des points avec des numéros d’ordre… sans pour autant avoir des tracés de méridiens ;
  • D’autres sources indiquent que Tempeki Tamai parlait de pouvoirs spirituels pour guérir avec les mains et chantait en traitement le Hannya Shingyo, Sutra du Cœur bouddhiste. Rien à voir avec les traitements actuels.
     
  • Il semble n’y avoir AUCUNE filiation ou rapport entre le shiatsu et les arts japonais anciens (le ko ryû : arts traditionnels précédant l’ère Meiji – 1868). Par contre, il y en a avec le Gendai Budô, les arts martiaux apparus après Meiji (judo, aikido, karate,kempo…)    

Travail de recherche salutaire, donc, qui nous ramène à deux valeurs fondamentales :

  •  Humilité : c’est compliqué.
  • Sincérité : nous ne savons pas grand-chose, et ce que nous savons aujourd’hui sera remis en question demain.

Les origines précises de notre art sont décidément bien floues, il n’y a pas de vérités éternelles.

Faire le lien entre le shiatsu et son époque


Par contre, examiner de plus près l’époque qui a vu naître le shiatsu va nous apprendre beaucoup, car on ne peut dissocier l’émergence d’une idée ou d’une technique du terrain qui l’a nourrie.  Un remarquable article découvert récemment, écrit en 2004 par M. Hiroyuki Noguchi et traduit de l’Anglais par l’école Itsuo Tsuda m’a permis de mieux sentir le contexte qui a précédé l’apparition du shiatsu. 

C’est important de s’attarder un peu sur cette époque pour comprendre.

Lorsque l’Occident a forcé le Japon à sortir du splendide isolement imposé depuis deux siècles par le Shogunat, toutes les valeurs traditionnelles ont non seulement été dénigrées, mais reniées, au nom de l’imposition d’un ordre nouveau.



L’ère Meiji (1868 - 1912), et dans sa suite Taishô (1912-1926) et Showa (1926 -1989), s’est ainsi employée à faire entrer le Japon dans le concert des nations modernes et a posé l’Occident comme modèle, en imposant :

  • Mode de vie occidental : habits, chaussures…
  • Changement d’alimentation : pain, lait, viande, café, aliments raffinés…
  • Destruction des symboles du passé : cerisiers sauvages…
  • Création du Shintoïsme d’Etat et persécution du Bouddhisme
  •  Interdiction du théâtre Nô
  • Arts occidentaux : peinture, architecture, musique, techniques de construction…
  • Introduction de la médecine occidentale, éradication de la médecine chinoise, suppression de l’acupuncture japonaise au profit de la chinoise
  • Déconnexion de la relation aux cycles naturels (calendrier…)
  • Industrialisation accélérée : usines, chemins de fer, banques, télégraphe…
  • Suppression des samouraïs et création d’une armée axée sur la conquête et la guerre
  • Système d’éducation occidental : universités…
  • Renouveau de la morale confucéenne, pragmatique et agnostique, s’accordant avec les enseignements occidentaux...



Tout ce qui faisait la sensibilité et la spécificité du Japon a donc été déconsidéré, voire interdit. La culture traditionnelle a été complètement démantelée.

Sophie Makariou, dans son introduction au catalogue de la magnifique et récente exposition au Musée Guimet  ‘Meiji, Splendeurs du Japon Impérial’ nous dit que ‘l’ère Meiji fit passer le Japon à l’Ouest, sans pour autant le faire renoncer complètement à lui-même’ et parle bien d’une ‘acculturation’, de la préservation de formes traditionnelles et de la création de nouvelles formes artistiques suite à la ‘marche forcée vers le progrès et l’adaptation au goût d’un marché extérieur’. En l’occurrence, l’Occident, fasciné par le Japonisme. 

Cette fascination allait se renouveler après-guerre et jusqu’à ce jour, avec les arts martiaux, la méditation… et se poursuit peut être encore maintenant avec l’intérêt grandissant pour le shiatsu.

Au début du 20ème siècle, l’euphorie des premières années de ‘découverte’ forcée de l’Occident est passée, le Japon est engagé dans des conflits internationaux, la machine de guerre court déjà à sa perte. 

Danielle et Vadime Elisseef  (‘La Civilisation Japonaise’) parlent même de ‘l’impossibilité grandissante de concilier le respect traditionnel de la société confucéenne et l’épanouissement individuel tel que le prônaient les formes d’expression occidentale. Mélancolie, pessimisme, accablaient l’homme moderne condamné à l’isolement, mal à l’aise entre deux mondes’.

Dans ce contexte psychologiquement et culturellement instable apparaît le shiatsu, quelque part lors de l’ère Taishô.

Il ne peut donc  absolument pas se profiler comme un art traditionnel
. Au contraire… 

M. Masunaga (Shiatsu et Médecine Orientale) nous précise bien que son cri de guerre (!) était ‘le Shiatsu n’est pas l’Anma’ et qu’il avait emprunté toute sa théorie à la médecine occidentale pour mieux se démarquer de l’Anma. L’Anma, c’est précisément un art traditionnel du massage japonais, déjà en perte de vitesse avant les réformes, et qui ne pouvait qu’être classé au rang des vieilleries à éliminer avec le reste. Pratiqué essentiellement par des aveugles, des personnes âgées, il n’a sans doute dû sa survie que par la nécessité d’occuper ces gens à quelque chose, sous peine de les avoir à charge. Idée inconcevable à l’époque au Japon… et même aujourd’hui.

M. Masunaga, toujours lui, pourtant plus proche des sources et parfaitement à même de les comprendre, avoue, dans sa tentative de démêler les débuts du Shiatsu, parler d’’affaires’ et d’ ‘impressions’ recueillies dans le but  de trouver dans celles-ci une direction d’avenir pour le shiatsu (Origine du Shiatsu, 1977). Comme nous le disions au début… l’histoire objective n’intéresse pas les Japonais. Et il ajoute que ‘bien que l’appellation de Shiatsu soit maintenant devenue un terme internationalement connu, la réalité mêlée que celle-ci recouvre, venue du temps de sa création, subsiste toujours’.




Il m’apparaît donc que ce n’est pas changé et que, plus on cherche, moins on trouve, ou, en tout cas, moins on trouve ce qu’on a envie d’y trouver, à savoir que le shiatsu serait un art plurimillénaire plongeant ses racines dans un passé mythique, ce qui lui donnerait à coup sûr (et à ses praticiens) une incontestable et prestigieuse légitimité.

Non au Tout à la Chine


Dans le même ordre d’idées, on voit actuellement beaucoup de raccourcis amalgamant philosophie, culture, médecine chinoise et japonaise… sous prétexte que les Japonais ont tout emprunté aux Chinois et qu’étudier les formes chinoises,  c’est comprendre la forme japonaise.

Il faut d’abord bien voir que les Japonais, curieux de nature et plutôt tolérants à toutes les influences, ont une méthode bien à eux d’intégrer les influences étrangères.

Comme l’écrit Emile Steinilber–Oberlin (in ‘Le Bouddhisme Japonais’) : ‘Comme un sable tamisé, les doctrines indiennes et chinoises furent passées au crible, pour n’en garder que l’or, et le Japon refondit cet or à l’image de son génie multiforme, idéaliste et réaliste, poétique et pratique, constructeur’.   

Bref, au final, la version japonaise n’est pas la même que l’original.

Ensuite, j’ai pu constater sur place bien d’autres influences que la chinoise, indigènes ou non : 

  •  Il a fallu 5 minutes dans une pharmacie pourtant de médecine chinoise pour m’entendre dire que les Japonais de la région d’Izumo ont une phytothérapie traditionnelle bien à eux, déjà décrite dans le Kojiki, et que ces « herbes mystérieuses » sont l’expression de l’esprit des gens de l’Ancien Izumo. Rien à voir avec la Chine, ni, d’ailleurs, avec le culte impérial japonais dont le temple d’Izumo ne veut rien savoir.
  • La première capitale du Japon, Asuka, est entourée de tumuli… coréens et plusieurs empereurs et grandes familles japonaises proviendraient bien de Corée.
  • Okinawa, le royaume de Ryukyu a des influences clairement polynésiennes, une histoire à part et un Shintoïsme bien à lui.
  • Encore aujourd’hui, la mémoire du Satsuma dans le Kyushu est bien vivante et ce territoire jadis indépendant ne se sent pas du tout Japonais de Honshû.
  • Les symboles du magatama et des tomoe sont indigènes et largement antérieurs au symbole Chinois du Taiji (11ème siècle), mais, curieusement, cela ne semble interpeller personne.
  • Parmi les divinités vénérées au temple de Kurama dans la Trinité du Sonten, on trouve un visiteur de l’espace, un gardien hindou du ciel et Kannon Boddhisattva. Un beau mélange…
  • Beaucoup de temples bouddhistes présentent des statues de Fudo Myô, entouré de flammes et clairement indien dans sa représentation. 



Et ce ne sont que quelques exemples dont je me rappelle…

Les influences diverses ne sont pas seulement anciennes… Que dire justement de la modernité occidentale introduite par Meiji, passée au crible de l’esprit Japonais, qui fait qu’un train ou une voiture, l’organisation d’une ville, la folie consumériste sont reconnaissables pour nous mais avec des accents très différents… Et qu’est-ce qui est Japonais dans la manie d’installer dans les endroits les plus isolés des toilettes publiques d’une propreté irréprochable ? Ce n’est pas Occidental, en tout cas.

Si on veut regarder les influences étrangères, il faudra donc regarder bien au-delà de la Chine, dans toutes les époques et il faudra surtout comparer les originaux avec les versions finales japonaises.

Quant au shiatsu, la filiation japonaise n’est déjà pas claire, alors, comment déterminer avec précision les influences étrangères ?

Ou faut-il en conclure que le shiatsu est inclusif, càd qu’on peut mettre dedans des choses très diverses et qu’effectivement, comme le dit M. Masunaga, le Shiatsu est une forme de pratique vraiment personnelle, au point qu’on puisse dire ‘un thérapeute, une école’ (Shiatsu et médecine Orientale). Le shiatsu n’est pas quelque chose de figé et de codifié.

Mais est-ce donc  à dire qu’il n’y a plus rien de la Tradition ancienne dans le shiatsu ?

Un double mouvement


Tant en Occident qu’en Orient, à partir du moment où le socle culturel et spirituel est opprimé, il y a des résurgences. Répression implique expression souterraine. L’énergie cherche son chemin. La Tradition et ses arts, décriés ici comme au Japon cherchent des conservateurs, des porte-paroles, des rénovateurs, des canaux d’expression.

Elle les trouve donc :
  • Dans ceux qui, en silence, perpétuent les anciennes traditions et transmettent en secret jusqu’à des temps plus favorables. Ces lignes de transmission se perpétuent encore aujourd’hui. Le Japon reconnaît fort heureusement ces ‘Trésors Nationaux Vivants’, mais il y en a bien d’autres. Il faut les trouver et s’y abreuver. Certains ne nous sont pas accessibles.
  • Dans ceux qui, inspirés, réinterprètent à leur manière moderne des éléments anciens. Ce sont tous les mouvements ‘néo-quelque chose’. On l’a vu chez nous (néogothique par ex.) et on constate au Japon aux 19ème et 20ème siècles une ébullition de sectes néo-shintoïstes, par exemple. On s’aperçoit qu’il y a dans ces mouvements un réel ancrage historique, une volonté d’authenticité, une sincérité, du vrai et du faux, des pépites et beaucoup de fatras.

Le  shiatsu, né dans une époque de destruction et de réinterprétation en même temps, avec un besoin plus ou moins conscient de préserver certaines choses, ferait donc plutôt partie de ces mouvements ‘néo-traditionnels’. Mais il a préservé en son sein des choses bien plus authentiques, il nous montre des pistes à explorer, des pratiques à retrouver ou réinventer.

Pour résumer :

  • Il est donc tout à fait pensable que le mot ‘shiatsu’ a été créé pour perpétuer quand même un courant existant de thérapies manuelles, en minimisant en apparence les pratiques du passé et en s’ouvrant à des techniques occidentales. Il fallait que ça fasse « moderne », c’était la seule façon d’être un jour reconnu.
  • Auquel cas notre shiatsu des origines est plutôt un syncrétisme, une espèce de phénix sortant des cendres des thérapies manuelles, dans une époque qui avait perdu tous ses repères…
  • Très rapidement, diverses techniques et écoles très diverses sont apparues sous le nom de shiatsu
  • Cette diversité et les histoires colportées autour rendent difficile une description précise du shiatsu des origines (non pas un, mais des shiatsu ?), de même qu’il est difficile d’identifier la part des apports de la tradition ancienne Japonaise, des influences étrangères et de la modernité.  On peut admettre qu’il y a les trois.

On ne peut pas trop affirmer : soupçon de mythologie, danger de mythomanie



Alors, que faire ?

Face à cette nébuleuse à des années-lumière de nos capacités de perception intellectuelle, deux attitudes me semblent possibles :
  • Pour ce qui est de la compréhension, adopter l’attitude des Japonais telle que bien résumée par Emile Steinilber-Oberlin (in ‘Le Bouddhisme Japonais’) : ‘Le Japon ne rejette jamais rien, il assimile’. Pratiquant un art Japonais, que notre attitude soit la même : ne pas fermer, ne pas rejeter, ne pas rigidifier, ne pas décréter ce qui est authentique et ce qui ne l’est pas, mais examiner et transformer, faire évoluer.

    N
    ous n’avons pas besoin de passé prestigieux, de légende dorée, et nos receveurs encore moins. Mais nous pouvons en faire quelque chose.
     
  • Le Japon s’est perdu, et nous avons perdu le Japon… Les brumes entourent les valeurs et les techniques du passé. Notre quête va consister à remettre quelque chose de l’esprit du Japon ancien dans le shiatsu, càd de pratiquer pour le retrouver. La Tradition est bien là, dans notre pratique.

Des idées pour faire cela ?


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