Thursday, 3 August 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (21) : la petite porte

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


VINGT ET UN

21 comme ce siècle.

21, comme 3 x 7, 7 étant le Ciel.

Le Grand Ciel silencieux, impavide mais pas vide pour autant.

Pendant 21 jours, j’ai laissé monter l’inspiration spontanée… au départ d’un texte, d’un mot,  d’une impression, d’une idée qui passait par là.

Au bord de cette source en Bourgogne dans le petit matin frais…
Au fond d’un verre d’excellent vin…
Au long d’un trajet en train où le monde défile devant mes yeux…
Autant que cela surgissait…

On peut être intarissable sur le sujet du Shiatsu, c'est infini.

Vaut-il mieux parler ou se taire ? Bouger ou rester tranquille ? Il n’y a pas de ‘ou’ et même pas de ‘et’, il y a.

Le mouvement naît de l’immobilité et y retourne, la parole naît du silence et y retourne. Ce ne sont que des opposés en apparence.

J’en connais des très tranquilles qui donnent une séance en virevoltant, en dansant presque… et moi qui suis plutôt actif, je peux ne pas bouger longtemps en pratiquant. Cela dépend. De quoi ? Du moment, de qui est là, de la direction du vent...

Apparences

Regarder, écouter, goûter, sentir, mais surtout, toucher.

Avant tout, toucher et se laisser ainsi toucher. En ce sens, le Shiatsu est partout, tout peut être Shiatsu, tout est inspiration, captation, écoute, entendement…Tactilité avec tout et tout le temps, ressenti profond, kokoro.

Qui est là ? Qui fait quoi ? On ne sait pas, et tant mieux. 

Marc Halévy (Kabbale érotique et mystique, le Cantique des Cantiques) : ‘Au fond du soi, comme le savent tous les mystiques ( on pourrait dire : méditants un peu assidus) de toutes les contrées et de toutes les époques, s’ouvre une porte étroite et ténue, cachée et secrète, qui s’ouvre sur le Soi, c’est-à-dire sur l’Ame du Tout, sur l’Ame cosmique, sur l’Esprit divin. Cette petite porte est un point de contact intérieur, fragile mais puissant, entre l’Océan du tout et la vague que j’incarne au fil des jours…’

Passer par la petite porte.

La première, voire la seule pratique est sur soi et en Soi.

Même si la source n’est pas tarie, le verre n’est pas vide et le train n’arrivera jamais à destination… Au début, au fond et à la fin, le silence.

Fin de cette série de vacances. En vous remerciant de votre lecture bienveillante.





Wednesday, 2 August 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (20) : le rythme, c’est la vie

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


VINGT

Pour ce petit vingtième, j’ai envie de vous partager un peu de musique ou plutôt de vous renvoyer vers une extraordinaire dame de 109 ans, qui joue (très bien) du piano et enregistre même encore des CD.

Colette Maze apparaît régulièrement dans des reportages comme un phénomène, et pour cause. Peu de gens vivent jusqu’à cet âge-là, de surcroît en témoignant d’une telle vitalité, à laquelle s’ajoute le talent.

Le secret de sa longévité ? Probablement 
qu’elle est dotée d’une bonne réserve de Jing, à la base, et qu’elle a su l’utiliser en adéquation avec sa constitution. Elle ne semble pas cliente d'une discipline de bien-être qui interdit plein de choses, en tout cas, vu qu'elle aime le vin, le chocolat noir et le fromage. Quant au mental... elle avoue détester ‘les vieux’ et attendre toujours le prince charmant.

Bref, une arrière grand-mère auprès de qui on ne s'ennuierait pas et qui vit, incarne des choses qui me ramènent à notre pratique.


La souplesse étonnante des doigts, tout d’abord. Elève d’Alfred Cortot (ça remonte !), elle nous raconte qu’il enseignait une sorte de yoga des doigts, des exercices d’assouplissement à faire tous les jours. CQFD. La pratique régulière donne la souplesse et la vivacité.

Mon prof de Qi Gong dit que vers 55-60 ans, on a tendance à abandonner parce qu’on se sent plus fatigué ou qu'on n'y arrive moins bien. Surtout pas ! C’est l’âge critique. C’est là qu’on repart pour 50 ans. Régularité de la pratique.

Le mouvement, ensuite. Les doigts toujours en mouvement sur le piano, bien sûr, mais on a du mal à la suivre quand elle marche, et puis la vivacité d’esprit, ‘jamais blasée et curieuse de tout’, dit-elle. En cours, je dis toujours ‘L’énergie est chaleur et mouvement’ et donc, ne pas s’arrêter, ne pas s’appesantir, ne pas stagner (ce qui ne veut pas dire ne pas se reposer, yinyang).  Comme elle nous le dit : ‘le rythme, c’est la vie’.


Il y a la clarté de la tête, aussi. Raisonnement et élocution sans faille, elle joue de mémoire et ne met pas à côté des notes. Quand il y a du Jing, il y a du Shen. Les yeux brillent.

Et puis, la passion, bien sûr, l’amour de la musique qui lui a permis de passer les traumatismes violents de l’enfance et de la famille, mais c’est avant tout la flamme qui l’habite et qu’elle transmet autour d’elle. On voit cette joie de vivre et de jouer.

Au fond, si c’était cela, jouer, se jouer des dangers et des peurs, s’enjouer et émettre le son unique de nos propres existences.

Mouvement, amour, souplesse, fluidité, joie, clarté…

Avec le Shiatsu, nous avons nous aussi dans les mains, en tout cas, une pratique de longévité joyeuse.

Comment sont vos journées ? 




Tuesday, 1 August 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (19) : VIBRER !

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


DIX-NEUF

Parmi les techniques disponibles, il en est une pour laquelle j’ai une inclination particulière et je ne saurais vous dire pourquoi au juste. Elle me parle, elle me plaît depuis toujours.

C’est
Shin Sen Hô  - 振せ法– Techniques de vibration. Cela veut bien dire ce que cela veut dire, car :

est bien l’idée d’une onde, d’une secousse, d’une vague, d’un swing et dans ce kanji, vous voyez la clef de la main, c’est donc par la main que cela arrive ;

c’est moins clair, une espèce de confirmation, ou ‘ce qui ressemble à’ et  – la méthode.

C’est un peu difficile à faire car il faut réellement vibrer. Ce n’est donc pas du kenbiki, qui consiste à faire des petites pressions / secousses rapides.

Pour la vibration, les mains sont posées et tremblent en quelque sorte. Pour les faire trembler, il faut amener une forte tension dans les bras, la vibration s’opère alors à partir du coude et se transmet dans la main.

On peut vibrer ainsi très longtemps, aussi longtemps que l’on maintient la tension des bras, idéalement sur une longue expiration et on recommence ainsi plusieurs fois.

Souvent, les personnes qui reçoivent une vibration s'étonnent et trouvent cela très agréable.

Les zones sur lesquelles j’applique généralement une vibration sont la tête, la poitrine, le ventre, les genoux, le dos…

Vibrer est une manière d’éviter la pression lorsqu’il y a trop de tensions, par exemple… Une pression serait douloureuse, alors on vibre, pour en quelque sorte défragmenter, la zone, désagréger la tension... On obtient parfois plus par une innocente douceur que par une focalisation.

A la fin d’un kata de la tête, la vibration est la cerise sur le gâteau, le receveur / la receveuse étant généralement déjà dans une grande détente, tout repère se perd sous ce doux tremblement.

On pourrait gloser évidemment à l’infini sur le fait que tout l’Univers n’est que vibration, sur l’aspect vibratoire dne la pratique, sur l’utilisation du son (kototama)… mais nous n’allons pas le faire.

Peut-être, en effet, la technique vibratoire nous ramène-t-elle à l’origine de la manifestation, peut-être allons-nous, là, toucher directement le niveau cellulaire…

Mais l’intérêt, c’est d’essayer. Placés dans un état vibratoire, peut-être nous rendrons-nous compte que la qualité de l’énergie intérieure et extérieure est devenue différente. Il y a un bruissement, un écho, une voix intérieure, un murmure, on se rapproche du frémissement, comme disent les Tantriques.