Tuesday, 26 December 2017

Nouveautés 2018 chez Shinmon Shiatsu : du shiatsu tous les jours et bientôt... ailleurs


Depuis 2011, Shinmon Shiatsu vous a proposé des massages shiatsu à certains moments de la semaine. Il est temps maintenant de donner toute sa place au shiatsu.

Dès à présent, je vous propose donc de venir vous faire du bien à tout moment, puisque Shinmon Shiatsu est maintenant ouvert du lundi matin au vendredi soir, entre 9h00 et 20h00 … toujours sur rendez-vous, bien entendu.

Et ce n’est pas tout… Dans le courant du mois de janvier 2018, Shinmon Shiatsu déménagera  et vous accueillera dans le quartier Schuman, à 2 minutes à pied de toutes les connexions métro/train.

Quand, et où, exactement, et avec qui ? Suivez les prochaines nouvelles. D’ici là, vous pouvez continuer à recevoir un shiatsu à Schaerbeek, Boulevard Lambermont.

Nouvelle année, nouveau rythme, nouveau lieu, nouvelle énergie… Que 2018 vous apporte la joie de vivre chaque instant, la joie qui surgit inépuisablement quand corps et cœur sont en harmonie… Plus que jamais, je m’engage à y travailler avec vous.

Wednesday, 23 August 2017

Traiter tout le monde ? Tout seul ? Et n'importe quand ?


Une jeune collègue me demande mon avis cette semaine. Hola ! Serais-je tout à coup devenu senior executive  😄  ? Je vous le partage, car la question est intéressante, elle ouvre beaucoup de portes.

La voici :

Quelqu’un qui a été admis en urgence la semaine passée et a subi un pontage  veut recevoir demain un shiatsu détendant. Y a-t-il contre-indication ? Son médecin est en vacances  et ne peut pas émettre d’avis. Je ne veux pas prendre de risques… que faire ?

Réponse : pas de hâte ! Considérons d'abord le côté pratique. Comment la personne va-t-elle se coucher, après cette opération ?  Il ne faut pas d'écrasement. Et aussi : il est impossible de traiter le dos ou la poitrine, alors, pour un shiatsu relaxant ?  Mais avant tout : si vous n’êtes pas à l’aise dans le traitement, ne le faites pas. Donc, dans ce cas : il vaut mieux attendre que le médecin revienne et donne son avis sur la question.

Ceci ouvre plusieurs débats. Peut-on traiter tout le monde  à tout moment ? Quelles sont l'interaction et la relation avec d'autres thérapeutes ou avec le médecin traitant ? Et aussi : l’importance de se sentir soi-même à l’aise.

Aider tout le monde ? Oui, mais pas n’importe comment.

En shiatsu, a priori, tout qui se présente, quelle que soit la nature ou la complexité du problème, de la souffrance, peut être aidé et en retirer un bienfait. La technique est telle qu'il n'est pas possible de causer du tort en l'exerçant. Toutefois, pas n'importe comment et en n'importe quelles circonstances. Il faudra  toujours adapter la technique à la personne qui se présente (différent à chaque fois) et parfois émettre des restrictions, s'interdire certaines approches, voire postposer ou même renvoyer vers d'autres thérapeutes.

D’où l’importance de s’assurer au préalable, avec quelqu’un que l’on ne connaît pas, d’éventuels obstacles : la personne a-t-elle mal au dos ? Certaines positions (même allongée sur le dos) sont-elles difficiles pour elle ? A-t-elle été opérée de quelque chose, récemment ou il y a longtemps ?  A-t-elle mal quelque part ? Suit-elle un traitement ou une thérapie ? A-t-elle vu quelqu’un à ce sujet récemment ? Quel était le diagnostic posé par cette personne ? Histoire aussi de ne pas interférer… Quelqu’un qui a vu son ostéo cette semaine ne doit, par exemple,  pas venir faire un shiatsu en plus.

On peut par contre toujours faire quelque chose. Il arrive que des personnes viennent nous voir en désespoir de cause. Elles se sont adressées à plusieurs autres, sans succès. Ou que l’on soit recommandé : « lui va pouvoir vous aider ». Vache de pression ! Mais en fait, avec le temps, de moins en moins. Oui, on pourra toujours faire quelque chose : au moins écouter, apaiser, détendre, rééquilibrer, harmoniser, mais pas de miracles, de guérisons spectaculaires… Laissons cela aux maîtres dans l’art de la catharsis, quel que soit leur arrière-plan. Maître Kawada disait : si c’est spectaculaire, ce n’est pas du shiatsu.  Cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y a pas de résultat, immédiat et sur le long terme..
Avec le temps, j’ai  abandonné certaines contre-indications, telles que Tokujiro Namikoshi a pu les formuler au départ. Evidemment, on va éviter le shiatsu sur des membres blessés, en cas de maladies contagieuses, ou, dans le cas qui nous occupe, après une opération très récente.

Mais, en matière de cancer, par exemple, je rejoins Bernard Bouheret qui a balayé mes dernières réticences. Bien sûr que quelqu’un en chimio ou radio, ou en soins palliatifs, peut recevoir un shiatsu. Justement, il ou elle a besoin de toucher, alors que tout le monde, ou presque, le ou la regarde de loin, voire avec une certaine répugnance ou pitié voire une peur de se faire contaminer.

Non, le cancer n’est pas contagieux, mais l’agressivité – nécessaire - du traitement, et la solitude face à lui ont besoin d’être compensés.  Et bien sûr, le système immunitaire a besoin de toute l’aide possible dans des moments pareils.  En soins palliatifs ou dans d’autres domaines hospitaliers, le shiatsu fait d'ailleurs son chemin,  à la grande satisfaction des équipes médicales. En témoigne l’introduction du shiatsu, par le même Bernard Bouheret dans plusieurs hôpitaux français, ou en Belgique à Saint-Luc avec l’école de Maître Kawada.
Donc, la gravité de la maladie n’est pas un critère absolu, le timing doit cependant être bien choisi et aussi – dans certains cas - surtout de maladies graves - où les interventions se croisent, s'additionnent, se complètent – l’avis du médecin traitant est déterminant.

Travailler avec les médecins et thérapeutes

C’est un autre aspect de la question sur lequel il reste beaucoup à faire. On peut généralement regretter le manque de contacts entre les différentes spécialités.

Pourtant, généralement, la personne en quête de soulagement d'un problème ponctuel ou de mieux-être en général, consultera  en parallèle, selon le cas,  son médecin allopathe ou homéopathe,  un kiné, un psy, voire d'autres thérapeutes comme un ostéopathe, un nutritionniste,  ou encore des massothérapeutes.

Oh, j’entends bien de temps à autre un client me dire que son médecin ou autre thérapeute encourage : si cela vous fait du bien, faites seulement. C’est déjà très bien, en soi.  On pourrait aller un pas plus loin et envisager une vraie collaboration, un échange sur le cas de notre client commun. Nos métiers ne sont ni opposés ni concurrents, bien au contraire. Nous voulons tous : santé et bien-être sur tous les plans. 
Le shiatsu s’occupe de la personne en son entier, de prévention, de rééquilibrage… ce que d'autres n’ont souvent pas ou plus le temps de faire. C’est parfait pour moi que quelqu’un travaille sur l’élimination du symptôme, car si le shiatsu peut aussi s’y attacher le cas échéant, ce n’est pas l’essence de la technique. Quand quelqu’un vient avec un problème aigu, cela va, on relève le défi, mais d’un point de vue MTC ou Shiatsu, en fait, il aurait fallu venir avant le problème, pour risquer moins de l’attraper.


Donc, même si les techniques et le but des techniques sont différents, nous travaillons en fait à un objectif commun : la santé et le bien-être de notre client. Et je serais donc ravi de travailler avec d'autres praticiens, scientifiques ou énergéticiens, "conventionnels" ou "alternatifs", chez qui je pourrais prendre un avis, envoyer quelqu'un, et inversement...
Il est clair que le shiatsu peut aussi avoir du sens et de l’efficacité à un moment d'un traitement plus global ou plus ciblé, ou en préparation de celui-ci. On y arrivera, je pense. Mais ce sera d’abord le fait d’initiatives isolées, de collaborations entre humains qui s’apprécient et se respectent, avant toute collaboration institutionnelle. L’humain est ainsi fait… qu’il doit oser innover et réussir pour influencer les systèmes qu’il a lui-même mis en place et qui bloquent.

« N’ayez pas peur… »


… disait Jean-Paul II, pardon Saint Jean-Paul II. Il y a aussi une mudra qui exprime cet état d’esprit, la Abhaya Mudra  (ci-contre).

Bernard Bouheret, toujours lui, disait lors d’un récent stage : « si vous avez peur, ne faites pas de shiatsu », en réponse à la question de savoir si on risquait d’attraper « de la mauvaise énergie ».
La particularité du shiatsu – les restrictions émises ci-dessus étant bien comprises - est tout d’abord de ne pas être nocif. Si on met les doigts à côté, il ne se passera rien. 

 C’est vrai qu’au début, on est impressionné. Les gens viennent avec des questions complexes qu’on ne peut pas – et ne doit pas - résoudre nécessairement. Seul le lâcher, la bienveillance et la confiance permettent d’y aller. Et de dire : voilà, je serai 200 % là pour t’aider, mon intention, ma bienveillance, mon attention.  Masunaga lui-même semblait dire que c’était déjà le plus important : l’intention bienveillante. Ne pas se sentir bien avec quelqu'un ne donnera pas de bons résultats, et il ou elle ne reviendra pas.
De toute façon, en fin de séance, on a progressé. La personne se sent bien à la fin. On a soulagé, détendu, harmonisé, peut-être résolu une chose ou l’autre, que sais-je ? Le corps  va pouvoir reprendre la direction des opérations.
Que savons-nous tous, finalement, de ce qui se passe dans la complexité du corps, des émotions, du mental ou de l’âme ? Honnêtement ? Plus on avance, et moins on semble savoir.
On ne peut clairement pas attendre de tout savoir. Alors, faisons, dans les limites du raisonnable et dans la plus grande honnêteté. En acceptant nos limites et en disant non, parfois, si on ne le sent pas. Et sans accepter la pression que l’on peut nous mettre. Ce sera le sujet du prochain article. 

Friday, 4 August 2017

"J'oscille" - Vivre en harmonie avec notre énergie

L'énergie... selon Erik Satie

 
« Personnellement, je ne suis ni bon ni mauvais. J’oscille, puis-je dire. Aussi n’ai-je jamais fait réellement de mal à quiconque – ni de bien, au surplus ». Erik Satie, Mémoires d’un amnésique – Recoins de ma vie.

Erik Satie, c’est ce musicien original, excentrique, provocateur, avant-gardiste, loin d’être compris en son temps (début XXème) et encore moins aimé.  Généralement,  ceux que leur époque rejette méritent que l’on s’y intéresse.

Or voici qu’en lisant les « Mémoires d’un amnésique », cette phrase me saute aux yeux et m’entraîne au cœur même de nos flux vitaux et de la pratique du shiatsu.


Je vous y emmène, en deux mouvements, réflexion et pratique.
 

1 er mouvement : comme les anciens Chinois, observons, et faisons des analogies


« Je ne suis ni bon ni mauvais. J’oscille ». C’est, résumé  en quelques mots, ce qui se passe avec l’énergie,  dans l’univers,  microcosme et macrocosme, et à tous les niveaux, du physique au plus subtil, du visible à l’invisible.

Comprenons « bon et mauvais » non comme des jugements de valeur, mais comme des qualités d’énergie opposées, des pôles, comme le « positif » et le « négatif » du courant alternatif.

L’oscillation, c’est le mouvement du pendule, du balancier de l’horloge, qui, une fois qu’il atteint son maximum, revient au centre puis atteint l’autre extrême, et ainsi de suite infiniment. Osciller implique un axe dont on s’éloigne et se rapproche sans cesse, sans jamais le perdre.

Dans l'Univers, tout oscille

Ainsi en va-t-il de notre énergie qui revêt différentes qualités. Nous oscillons entre Yin et Yang, en permanence, nous nous situons – toujours en mouvement – quelque part avec une part changeante de Yin et de Yang : une fois à gauche, une fois à droite, une fois en haut, une fois en bas, une fois Yin, une fois Yang. Et donc rien n’est jamais totalement Yin ou Yang, mais nous sommes un mélange dynamique, en perpétuel mouvement, l’un croissant et l’autre décroissant, et le tout s’inversant.

Il faut bien voir le Tai Ji comme un gif animé, et les hexagrammes du Yi Jing comme des représentations du changement.

Cette oscillation s’applique aussi à notre vie, à nos perceptions, à ce qui nous arrive. Mais nous oublions volontiers que nous oscillons, car nous avons besoin de catégories bien définies, de définitions péremptoires, de certitudes immobiles.  Toutefois, la Vie ne correspond pas à la vision qu’aime en avoir notre perception imparfaite et notre besoin viscéral de nous en détacher pour mieux la juger et la diriger.
Nous oublions donc, ou nous refusons de sentir  que nous oscillons. Nous aimons à nous définir comme blanc ou noir, bon ou mauvais, malade ou en bonne santé,  heureux ou malheureux, avec d’ailleurs une nette tendance à la négative. Erreur, car il suffit d’observer qu’il n’en est pas ainsi. Nous oscillons, nous allons de l’un à l’autre, en permanence.

La bonne sensation de l'oscillation

Les flux vitaux sont eux-mêmes oscillation : l’inspir-expir, la circulation sanguine, le fonctionnement du cœur, le processus de la digestion… et puis la valse des émotions, le torrent des pensées… Tout cela va et vient. Quand cela s’arrête, quand il y a stagnation, il y a problème ou… mort, au final.

L’oscillation fait appel à des sensations très anciennes. Pas de plus belle sensation que de faire la planche sur la mer et d’osciller doucement les yeux fixés au Ciel.  Et d’ailleurs, pour calmer un enfant, ne va-t-on pas le bercer, douce oscillation qui le ramène dans le mouvement de la Vie et lui fait oublier la douleur ou le chagrin qui le crispent ?

L’oscillation s’avère également pour les événements humains, au niveau individuel, d’une région, d’un pays, du monde... Une fois un extrême atteint, nous repartons vers l’autre extrême. Les enchaînements de cause à effet font que beaucoup de choses deviennent prévisibles… si du moins, nous prenions le temps de regarder tout cela un peu largement.

Et last but not least... Toute la Terre oscille sur son axe, et c'est ce qui donne le rythme immuable des saisons. En tant que partie intégrante de cette Terre, nous devons bien participer quelque part à ce phénomène.

En shiatsu, toujours en mouvement


Alors, nous, en shiatsu, qui aidons les personnes à se rééquilibrer, que faisons-nous ? La recherche d’équilibre signifie-t-elle l’arrêt au centre ? S’arrêter est stagnation, et donc contre le mouvement de la Vie. S’arrêter au centre ou ailleurs n’a pas de sens, c’est une rigidité, et un déséquilibre. Par contre, se connecter à et se placer en son centre et ressentir l’amplitude de l’oscillation font sens. Si le centre n’est pas fort, on va dans les extrêmes, il y a déséquilibre. Les vieilles balances à aiguille démontrent cela aisément, il y a toujours un léger balancement entre les plateaux.  L’équilibre consiste à intégrer ce mouvement perpétuel de l’énergie et à s’assurer que les plateaux de la balance ne penchent pas trop ni d’un côté ou d’un autre, car alors, le retour est plus compliqué.

Il y a donc l’oscillation, le mouvement perpétuel, autour et à partir du centre. A partir de cette compréhension, nous pouvons travailler.

Deuxième mouvement : pratiquons l’oscillation et le centre


Pour ressentir l’oscillation autour du centre, il suffit de s’asseoir en seiza, d’être attentifs et de ne pas retenir le mouvement. Naturellement, vous devriez commencer à osciller de façon circulaire, autour de l’axe CHOMAI, votre colonne centrale d’énergie. C’est très détendant. Vous pouvez imprimer une impulsion à gauche, puis à droite, mais c’est tout. L’oscillation, elle, vient naturellement, si on ne bloque pas. D’ailleurs, d’autres traditions font cela : les Juifs (ils oscillent en 2D, d’avant en arrière), les derviches tourneurs (en 3D, car circulaire)… L'oscillation qui me vient spontanément est circulaire. Pratiquez ce qui vient, et ne retenez pas.

Pour ressentir l’importance de partir du centre, tenez-vous debout et demandez à quelqu’un de vous pousser. Si vous n’êtes pas dans votre centre, vous allez basculer. Recommencez en vous concentrant sur votre hara et en faisant descendre l’énergie et la respiration dans le bas ventre. Vous allez être beaucoup plus stable et osciller, partir en arrière et revenir, pas tomber.

Partir du centre immuable

Car pour qu’il y ait oscillation, et non déséquilibre,  il faut  qu’il y ait un centre immuable et immobile, mais qui n’appartient pas au domaine de nos activités, duquel tout surgit. Les pratiquants de méditation et d’arts martiaux, les artistes, les personnes spirituelles et en contact avec la nature le connaissent et le recherchent.

 Masanobu Fukuoka, pionnier japonais de l’agriculture naturelle, en parle : « l’agriculture naturelle naît du centre immuable et immobile de l’évolution agricole. A mesure que les hommes se séparent de la nature, ils s’éloignent de plus en plus du centre. Dans le même temps, un effet centripète s’installe et  le désir de retourner à la nature apparaît. Mais si les gens se content de se laisser porter par une vague de réaction et partent vers la gauche ou vers la droite selon les circonstances, le résultat est un simple surcroît d’activité. On dépasse, sans le voir, le point d’origine immobile qui se trouve en dehors de la sphère de relativité ».

Il est clair que, par notre centre, nous sommes reliés à la nature, d’où tout provient et où tout retourne. D’où la grande force dont on dispose quand le centre est fort et éveillé.

Appliqué au shiatsu...

Le shiatsu est un art de vivre, il nous permet de travailler ces choses fondamentales, que ce soit en thérapie ponctuelle ou à tout moment :

  • Installés, bien établis dans notre hara, nous oscillons avec lui, effectuant naturellement les pressions, sans bloquer, sans raidir et si possible sans force. Stephane Vien parle du hara comme d’un chat curieux qui vient voir ce qu’on fait. Le chat passe en une seconde de la détente totale à une folle activité, si nécessaire. On peut se connecter à notre oscillation propre, c’est elle qui imprimera un rythme à nos pressions : gauche/droite, avant/arrière… Le shiatsu devient comme une méditation.


  • Nous voyons et sentons l’oscillation permanente de notre corps et de celui de nos clients, nous accompagnons et régularisons ces mouvements. Nous savons qu’il y a trop de Yang car trop de Yin ailleurs, et que Yang devient Yin et Yin devient Yang. Nous rendons au corps ses facultés de lever les blocages et de se remettre en mouvement.

 

  • Nous voyons dans nos vies et la vie de nos clients ce balancement perpétuel, à tous les niveaux et en prendre conscience est très apaisant. C’est très normal. Quand on va dans un sens, on revient déjà dans l’autre. Se centrer et limiter l’amplitude de l’oscillation sans l’arrêter, voilà le travail. Sachant cela, quand quelqu’un nous dit que rien ne va, c’est que cela va  changer. Mais l’expliquer ne débloquera rien, le faire ressentir, oui.

La pratique du shiatsu, au-delà du déblocage de problèmes ponctuels, permet, de façon profonde, ce recentrage et de renouer avec l’oscillation, la pulsation de la Vie. C’est là que le shiatsu s’avère le plus efficace, sur le long terme, ce que la plupart des clients réguliers résument par «  je me sens bien et je ne saurais pas vous dire pourquoi ». Il n’est, en fait,  pas nécessaire de formuler, mais il est bon, tout simplement, de se laisser aller sur la vague (autre oscillation) de bien-être.

La parole à Satie...

Et puisque nous devons toutes ces réflexions à Erik Satie, je vous invite à écouter une de ses pièces devenues célèbres, une Gymnopédie. Un musicien joue, lui aussi, connecté à son centre immuable, attentif à son oscillation profonde, et dans le lâcher.

 

Thursday, 6 July 2017

« Je me sens vivante partout »




Joli commentaire, lancé spontanément à la fin d’une séance, par une cliente, Suzanne, 83 ans, devenue fidèle au shiatsu.

Les mots sont bienfaisants, et jamais innocents dans leur choix, prononcés de surcroît par nos clients qui n’ont pas nécessairement étudié la théorie et la technique du shiatsu.

Ces mots viennent vérifier et enrichir l’enseignement et la pratique.

« Je me sens vivante partout ». C’est bien là le cœur, l’essence du shiatsu. Quand l’énergie circule sans encombre, on se sent bien, léger, joyeux.  Vivant. J’aime également employer le mot « pétillant », comme un bain de bulles, mais qui viendrait de l’intérieur, de la source de vie en nous.

Se sentir vivant est autre chose que ressentir un certain bien-être. C’est plus profond et plus fondamental. Le bien-être est passager. Se sentir vivant implique que l’on s’est reconnecté à la source de vie et que l’on a pu prendre conscience, dans l’instant présent, qu’elle est là à tout moment. Le tout consistera à ne pas perdre cette conscience, ce lien, sous de multiples préoccupations, ou par un excès de mental, d’émotions, qui toujours nous déconnectent du corps.

Ce que l’on ne sait pas ou ne veut pas savoir, le corps le sait. Il donne les signaux, et il a les clés de l’auto-guérison. Modestement, nous, thérapeutes, aidons à rééquilibrer, et le corps reprend la direction des opérations.

Belle récompense, un tel commentaire en fin de séance. Mais la réponse n’est  pas : j’ai bien travaillé, ou j’ai fait ce qu’il fallait, mais « le shiatsu est merveilleux ». Quand je reçois du bon feedback, j’ai l’habitude de répondre cela : « ah mais, le shiatsu est un art merveilleux ». Cela, on le constate au fil du temps. Et sa spécificité, qui est le toucher du corps, permet bien de toucher l’Etre à tous ses niveaux, du plus concret au plus subtil.

Autre chose : Suzanne, disais-je, est devenue fidèle au shiatsu. Constatant que cela lui fait du bien, elle a choisi de revenir régulièrement. C’est cette régularité aussi qui démultiplie l’effet du shiatsu. Le corps s’habitue à recevoir et on va plus vite « au cœur » du travail. Car travail il y a. On peut passer par toutes sortes d’états, parfois désagréables, et ce n’est pas « bingo » à toutes les séances, comme disait Maître Kawada. Mais le travail se fait, et le corps reçoit, met en place.

Une autre cliente, devenue régulière elle aussi, Iroise, me dit « j’aimerais retrouver la joie ». Bien sûr, la joie est là à tout moment. La joie, associée à l’énergie du Cœur, ne pourra s’exprimer pleinement que lorsque le Cœur – l’Empereur parmi les organes  régnera  - rayonnera de nouveau sur l’harmonie des autres organes. Il y a beaucoup d’obstacles qui empêchent de ressentir  la joie, la douleur bien sûr, la raideur, les blocages,  les préoccupations mentales, les montagnes russes de nos émotions, la dissipation, le fait de ne pas être ancré… Une fois que tout cela lâche, comme un barrage qui craque, l’énergie peut jaillir librement, et ce jaillissement spontané est la joie. Alors, oui, on se sent vivant partout, grâce au travail du shiatsu.

Ainsi, en nous reconstruisant, nous construisons le monde, microcosme et macrocosme.  

Et vous, collègues Shiatsushi ? Quelles sont les plus belles réactions, riches d’enseignement, que vous ayez reçues à ce jour ? Partagez-les en commentaire, car la joie se répand et est contagieuse.

Et vous qui avez reçu un shiatsu, de qui que ce soit,  et avez ressenti certaines choses, n’hésitez pas à les partager.

 


Tuesday, 14 March 2017

Conseils pour votre énergie vitale : vidéo et texte pratique

Aujourd’hui, je vous parle de vitalité, à la demande de Laurence Fischer et Céline Toucanne, co-créatrices de JeClicNaturel (http://www.jeclicnaturel.be/) qui ont réalisé la belle vidéo ci-dessous.

Avec Jeclicnaturel, Laurence Fischer et Céline Toucanne aident les gens épuisés, fatigués, stressés, inconfortables dans leur corps, à réveiller leur vitalité ! Le site est un "guide en ligne" dans lequel vous pouvez puiser des conseils simples et naturels sous forme de vidéos, d'accompagnement en ligne, d'articles et un annuaire de bonnes adresses du secteur du naturel (restaurants, producteurs, cosmétiques...).
 
Shiatsu et alimentation saine : un cocktail puissant pour se sentir bien. Alors... 
  • Regardez
  • Puis...  lisez les conseils sous la vidéo.
  • Et puis... pratiquez ! 

Ca y est : vous travaillez à votre bien-être.




Vitalité

On parle beaucoup de la nécessité d’avoir une bonne énergie vitale. De quoi s’agit-il vraiment et comment faire ?

Dans la conception que nous en avons en shiatsu, l’énergie vitale est ce capital d’énergie dont nous disposons à la naissance, auquel s’ajoute l’énergie dont nous avons besoin quotidiennement pour vivre.

C’est ainsi que l’on distingue l’énergie innée et l’énergie acquise.


L’inné

L’énergie innée est l’énergie résultant de la conception (énergie des deux parents) et de la période de grossesse (nourriture, attention…). A la naissance, nous disposons donc d’un capital-énergie qui peut être très variable, en fonction de notre hérédité et de notre vie intra-utérine. Certains ont reçu beaucoup et peuvent, en apparence se permettre tous les excès. Ils ne sont jamais malades, récupèrent très vite. D’autres ont reçu très peu et sont fragiles, doivent faire attention à tout et s’économiser.  On verra, une fois 50-60 ans ce qu’il en est. 

Car l’énergie innée, une fois dépensée, ne se reconstitue pas, il faut la maintenir à niveau. Une maladie grave, de lourdes épreuves, une vie difficile, de grands problèmes émotionnels, des pensées négatives à répétition, une alimentation désastreuse… viendront puiser dans ce capital d’énergie. C’est pourquoi la prévention, à la base du shiatsu, est tellement importante. Non pas en permanence « nihil nimium », rien de trop, mais une claire connaissance de soi et des capacités de son corps, en étant à son écoute. Car le corps nous envoie de multiples signaux quand nous exagérons.

L’acquis

A partir de la naissance, il nous faut en outre nourrir notre énergie au quotidien. Cette énergie acquise, nous la prenons essentiellement de deux façons : par la nourriture et par la respiration.

Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Il s’agit somme toute du même processus. En respirant et en nous alimentant, nous prenons de la nourriture et nous évacuons des toxines. La respiration est en rapport avec une qualité de Ki-énergie plus subtile et l’alimentation concerne une énergie clairement matérielle. Respiration et alimentation représentent chacune 50% de notre énergie acquise. Si donc, nous nous alimentons mal, nous ne prenons pas assez d’énergie au quotidien. Et si nous respirons mal, idem. Or on constate que la plupart d’entre nous s’alimentent mal, et que très peu sont conscients de la nécessité de bien respirer. Nous atteignons donc rarement notre quota d’énergie quotidien nécessaire à une bonne vie. Et nous puisons dans nos réserves qui, elles, ne se reconstituent pas.

Ajoutons à cela le fait que nous sommes sollicités de toutes parts et à tout moment : vie stressante, obligations diverses, prestations sur tous les fronts, ambiance générale négative, surinformation… Il faut être solide. Que faire pour être, et rester bien ? 

Suivre les cycles naturels

Un premier point très important est de s’harmoniser le mieux possible à l’énergie de l’univers autour de nous, dont nous ne sommes pas séparés. Ainsi, la période de l’hiver ne correspond pas à un moment de grande énergie. Inutile donc de prester 12 heures par jour sur un nouveau projet. C’est le printemps qui correspondra mieux à l’élan créateur, à un démarrage modeste au départ et qui pourra prendre de l’ampleur jusqu’à l’été, sommet de l’énergie. L’automne sera le moment de la récolte suite aux efforts accomplis.  En apparence, nous faisons tout à l’envers, puisque nous prenons nos vacances en été, au moment où il y a le plus d’énergie. Mais au départ, les vacances d’été étaient faites pour que les enfants puissent aller aider aux champs, un moment de grande dépense d’énergie physique. Même en étant ‘urbains’, il est important de tenir compte de l’énergie saisonnière et d’essayer d’y harmoniser sa vie.

Notons que ce cycle saisonnier se retrouve également sur une journée. Entre 1h et 3h du matin, l’énergie est au plus bas, elle redémarre vers 3h du matin et vers midi, elle est au plus haut. D’où l’importance de bien récupérer la nuit et d’être actif au moment où l’énergie monte, moins quand elle redescend. Pour ceux et celles qui ne sont pas « du matin », c’est un autre problème, de non-récupération et de mauvaise évacuation des toxines.

La vitalité est aussi une question de bien respecter les rythmes de son corps, à tout moment et en toutes circonstances.

Trois conseils

      On me demande de donner trois conseils pour une bonne vitalité. Ceux-ci sont totalement à la portée de tous et peuvent être mis en œuvre immédiatement.
  1. Créez du temps rien que pour vous
Si nous ne créons pas de temps, nous n’avons pas le temps. Nous sommes soumis à trop d’obligations. Prendre 10 minutes, un quart d’heure, voire une demi-heure pour soi chaque jour est essentiel pour se recentrer. Il est important que ce ne soit du temps que pour soi, sans interaction avec d’autres. Ce n’est pas de l’égoïsme. De cette façon, on aura plus d’énergie et on sera plus disponible par après. Peu importe ce que l’on fait : la lecture, un bain chaud, une promenade, une méditation… Il ne FAUT rien faire, sinon, on se met la pression.

De mon expérience, les étirements du DO IN et quelques points d’auto-shiatsu sont très bénéfiques dès le matin. La journée est différente par après. Lorsque la technique est intégrée au corps, c’est gagné, le corps réclame et on n’écoute plus la petite voix qui nous susurre que nous n’avons pas le temps.

A l’image de l’eau, l’énergie, pour être bonne, doit toujours être en mouvement. Rester en mouvement est capital. La stagnation n’est pas bonne. La vie que nous menons dans les bureaux, dans des positions statiques et tassées n’est pas bonne. Au regard de l’évolution, nous sommes toujours des coureurs des bois, avec une constitution faite pour la vie au grand air. Au diable donc la frilosité et l’enfermement, et bougeons.

Cela ne sous-entend pas la nécessité de performance. Tant mieux si vous aimez suer et repousser vos limites, mais ce n’est pas nécessaire et en tout cas pas à la portée de tout le monde. Par contre, une promenade d’une demi-heure par jour (au grand air, s’entend) va déjà travailler sur beaucoup de choses : respiration, intestins, articulations… et mental. Très vite, une relaxation s’installe.

Ce « moto perpetuo » est également mental. Le mental ne peut être souple et agile si le corps ne l’est pas.

Le corps est la porte d’accès à tous les autres niveaux qui nous constituent : mental, émotionnel, spirituel, voire au-delà, si l’on en croit les théories des corps subtils. En travaillant sur le corps, on se sent plus grand, on repousse ses limites, on prend sa place.

Cela vaut aussi pour les personnes complètement bloquées suite à un accident, une maladie, une opération… Même dans son lit, il y a moyen de bouger l’une ou l’autre partie du corps, de remettre le mouvement, et de se voir, très vite, progresser.

2.      Remettez de la qualité dans votre vie

Un de mes anciens professeurs disait « le seul investissement qui rapporte vraiment, c’est d’investir dans sa vie ». C’est tout à fait vrai. On ne parle pas seulement d’investissement financier, mais de faire en sorte, à tous niveaux, que notre vie soit de qualité. Nous sommes confrontés en permanence à des choses non-qualitatives, en grande quantité. Il est dès lors difficile d’instaurer et de maintenir cette qualité de vie.

Une vie de meilleure qualité signifie une vie de moindres quantités : en faire moins, limiter ses activités, éviter de se disperser, placer le niveau pour soi-même en tout.

Et puisque nous sommes attentifs à l’alimentation, il va de soi que manger moins, mais que du meilleur, amène le mieux-être. On s’aperçoit d’ailleurs qu’on a besoin de moins de choses quand on ne prend que de bonnes choses. La frugalité procure de l’énergie, tandis que la saturation induit la lourdeur, l’assoupissement et … l’égoïsme, l’organisme étant exclusivement tourné vers lui-même et son processus de digestion. Jean Rofidal recommande ainsi d’avoir toujours un peu faim, car cela donne de l’énergie, éclaircit l’esprit et ouvre à l’autre.

3.      Pratiquez une discipline corporelle


L’offre est pléthorique. Que choisir ? Celle qui vous convient, en ce moment de votre vie. Je conseille toujours d’essayer plusieurs disciplines et de se concentrer ensuite sur celle qui convient le mieux. Peut-être pratiquerez-vous la même toute votre vie et peut-être pas. Ce n’est pas important. Deux choses sont importantes, et constituent la base du bien-être et de la bonne santé.

Cette discipline doit être corporelle, physique. Le Yoga, Le Qi Gong, le Tai Chi,  tous les arts martiaux, le Do In, le shiatsu, toutes les techniques de massage, la méditation, le Pilates … peuvent être pratiqués pour soi-même. Le jardinage, ou le travail au grand air, sont des activités très ancrantes et le contact avec la Terre est de toute façon bénéfique. Les activités artistiques, la peinture, la sculpture, la poterie, la musique sont en fait très physiques. Je connais un grand musicien qui met la posture correcte en toute première place, comme préalable à toute exécution musicale et avant le talent.

Une fois que vous avez trouvé votre Voie, l’essentiel est la régularité. Il n’est pas profitable de papillonner ou de faire du zapping. Les personnes qui viennent régulièrement en shiatsu me disent qu’elles se sentent bien. Il est certain que la régularité y est pour quelque chose. A chacun son rythme, mais il faut du rythme.

Quelques points-vitalité

Terminons par quelques points. Votre corps vous offre à tout moment, à portée de la main, des points bienfaisants. Vous pouvez les stimuler à vos moments perdus : en réunion, dans un embouteillage, dans votre canapé, le matin au réveil... Plusieurs sites ou livres vous montrent leur emplacement exact. N’ayez pas peur d’être à côté, cherchez et faites confiance à votre ressenti : appuyez là où cela vous fait du bien.

Il n’y a bien entendu rien de magique ou d’instantané là-dedans, comme quand on pousse sur l’interrupteur et on allume d’un coup la lumière. Une stimulation régulière « apprête » le point, qui s’ouvre alors d’autant plus facilement s’il est bloqué.

MC 8 -  Le « Laogong » - Le Palais du Labeur




Dans la vidéo, je montre sur Céline ce point situé au centre de la paume de la main, au bout du medius quand on fléchit les doigts. Il renforce le corps dans son activité et permet de récupérer rapidement.





 
ES36 -  « SANRI » - Trois Lieues


A 3 pouces au-dessous de la rotule, sur l’extérieur de la jambe. Il ravive le Yang et fortifie l’Estomac, il favorise donc une bonne assimilation de l’énergie acquise. Sanri agit en cas de fatigue et est un point tonifiant pour tout l’organisme. C’est un point fameux des marcheurs, qui se le stimulaient toutes les trois lieues pour retrouver des forces et alléger les jambes.



VC6 – « KIKAI » – Mer d’énergie





Sur le ventre, un pouce et demi sous le nombril. Kikai tonifie le Ki, ancre, recentre… C’est le point central. Kikai doit être ferme et le plexus solaire détendu. Quand la base est solide, le reste peut se détendre. Très souvent, on observe le contraire. 





VG 4 – « MEIMON » – Porte de la Vie



Sur le dos, au dessous de l’apophyse épineuse de la 2e vertèbre lombaire. C’est le grand point de l’énergie vitale, au niveau des Reins. On peut le stimuler en frottant doucement et souplement cette zone avec les mains, sur toute la ligne horizontale. On peut aussi  frotter les surrénales, situées plus haut dans le dos. Toujours garder le bas du dos au chaud !





R 1- « YUSEN » – Fontaine jaillissante

Sur la plante des pieds, dans le creux qui se forme quand on fléchit les orteils. Premier point des Reins (et seul point de shiatsu sur la plante des pieds), c’est la « prise de terre ». Du temps où nous marchions pieds nus, il était stimulé en permanence. Une pression bien profonde à cet endroit réveillera votre énergie vitale. Et, le plus possible, marchez pieds nus.







Quand vous pratiquez, pratiquez toujours les deux côtés gauche/droit.

On se surprend parfois à avoir envie de masser ou de presser telle ou telle zone du corps. Ne réfrénez surtout pas cette envie. Même si vous ne connaissez pas les points, votre corps vous indique ses besoins !

Bonne vitalité !


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