Ce blog sur le shiatsu vous propose de découvrir les multiples facettes du shiatsu. Le cabinet de shiatsu, installé dans le quartier Schuman à Bruxelles, vous permet de ressentir ses bienfaits sur votre santé.
Depuis 2011, Shinmon Shiatsu vous a proposé des massages
shiatsu à certains moments de la semaine. Il est temps maintenant de donner
toute sa place au shiatsu.
Dès à présent, je vous propose donc de venir vous faire du
bien à tout moment, puisque Shinmon Shiatsu est maintenant ouvert du lundi
matin au vendredi soir, entre 9h00 et 20h00 … toujours sur rendez-vous, bien
entendu.
Et ce n’est pas tout… Dans le courant du mois de janvier
2018, Shinmon Shiatsu déménagera et vous
accueillera dans le quartier Schuman, à 2 minutes à pied de toutes les
connexions métro/train.
Quand, et où, exactement, et avec qui ? Suivez les
prochaines nouvelles. D’ici là, vous pouvez continuer à recevoir un shiatsu à
Schaerbeek, Boulevard Lambermont.
Nouvelle année, nouveau rythme, nouveau lieu, nouvelle
énergie… Que 2018 vous apporte la joie de vivre chaque instant, la joie qui
surgit inépuisablement quand corps et cœur sont en harmonie… Plus que jamais,
je m’engage à y travailler avec vous.
Une jeune collègue me demande mon avis cette semaine.
Hola ! Serais-je tout à coup devenu senior executive 😄 ? Je vous le partage, car la
question est intéressante, elle ouvre beaucoup de portes.
La voici :
Quelqu’un qui a été admis en urgence la semaine passée et a subi un
pontageveut recevoir demain un shiatsu
détendant. Y a-t-il contre-indication ? Son médecin est en vacanceset ne peut pas émettre d’avis. Je ne veux pas
prendre de risques… que faire ?
Réponse : pas de hâte ! Considérons d'abord le côté pratique. Comment la personne
va-t-elle se coucher, après cette opération ? Il ne faut pas d'écrasement. Et aussi : il est impossible de traiter le dos
ou la poitrine, alors, pour un shiatsu relaxant ? Mais avant tout : si vous n’êtes pas à
l’aise dans le traitement, ne le faites pas. Donc, dans ce cas : il
vaut mieux attendre que le médecin revienne et donne son avis sur la question.
Ceci ouvre plusieurs débats. Peut-on traiter tout le
monde à tout moment ? Quelles sont l'interaction et la relation avec d'autres thérapeutes ou avec le médecin traitant ? Et
aussi : l’importance de se sentir soi-même à l’aise.
Aider tout le
monde ? Oui, mais pas n’importe comment.
En shiatsu, a priori, tout qui se présente, quelle que soit la nature ou la complexité du problème, de la souffrance, peut être aidé et en retirer un bienfait. La technique est telle qu'il n'est pas possible de causer du tort en l'exerçant. Toutefois, pas n'importe comment et en n'importe quelles circonstances. Il faudra toujours adapter la technique à la personne qui se présente (différent à chaque fois) et parfois émettre des restrictions, s'interdire certaines approches, voire postposer ou même renvoyer vers d'autres thérapeutes.
D’où l’importance de s’assurer au préalable, avec quelqu’un que l’on ne
connaît pas, d’éventuels obstacles : la personne a-t-elle mal au
dos ? Certaines positions (même allongée sur le dos) sont-elles difficiles pour
elle ? A-t-elle été opérée de quelque chose, récemment ou il y a
longtemps ?A-t-elle mal quelque
part ? Suit-elle un traitement ou une thérapie ? A-t-elle vu
quelqu’un à ce sujet récemment ? Quel était le diagnostic posé par cette
personne ? Histoire aussi de ne pas interférer… Quelqu’un qui a vu son
ostéo cette semaine ne doit, par exemple,pas venir faire un shiatsu en plus.
On peut par contre toujours faire quelque chose. Il arrive
que des personnes viennent nous voir en désespoir de cause. Elles se sont
adressées à plusieurs autres, sans succès. Ou que l’on soit recommandé :
« lui va pouvoir vous aider ». Vache de pression ! Mais en fait,
avec le temps, de moins en moins. Oui, on pourra toujours faire quelque
chose : au moins écouter, apaiser, détendre, rééquilibrer, harmoniser,
mais pas de miracles, de guérisons spectaculaires… Laissons cela aux
maîtres dans l’art de la catharsis, quel que soit leur arrière-plan. Maître Kawada
disait : si c’est spectaculaire, ce n’est pas du shiatsu.Cela ne veut pas dire non plus qu’il n’y a
pas de résultat, immédiat et sur le long terme..
Avec le temps, j’aiabandonné certaines contre-indications, telles que Tokujiro Namikoshi a pu les
formuler au départ. Evidemment, on va éviter le shiatsu sur des membres blessés, en cas de maladies contagieuses, ou, dans le cas qui nous occupe, après
une opération très récente.
Mais, en matière de cancer, par exemple, je rejoins Bernard Bouheret qui a balayé mes dernières réticences. Bien sûr que quelqu’un en
chimio ou radio, ou en soins palliatifs, peut recevoir un shiatsu. Justement,
il ou elle a besoin de toucher, alors que tout le monde, ou presque, le ou la
regarde de loin, voire avec une certaine répugnance ou pitié voire une peur de
se faire contaminer.
Non, le cancer n’est pas contagieux, mais l’agressivité –
nécessaire - du traitement, et la solitude face à lui ont besoin d’être
compensés. Et bien sûr, le système
immunitaire a besoin de toute l’aide possible dans des moments pareils. En soins palliatifs ou dans d’autres domaines
hospitaliers, le shiatsu fait d'ailleurs son chemin, à la grande satisfaction des équipes médicales. En
témoigne l’introduction du shiatsu, par le même Bernard Bouheret dans plusieurs
hôpitaux français, ou en Belgique à Saint-Luc avec l’école de Maître Kawada.
Donc, la gravité de la maladie n’est pas un critère absolu, le
timing doit cependant être bien choisi et aussi – dans certains cas - surtout de maladies graves - où les interventions se croisent, s'additionnent, se complètent – l’avis du médecin
traitant est déterminant.
Travailler avec les
médecins et thérapeutes
C’est un autre aspect de la question sur lequel il reste beaucoup
à faire. On peut généralement regretter
le manque de contacts entre les différentes spécialités.
Pourtant, généralement, la personne en quête de soulagement d'un problème ponctuel ou de mieux-être en général, consultera en parallèle, selon le cas, son médecin allopathe ou homéopathe, un kiné, un psy, voire d'autres thérapeutes comme un ostéopathe, un nutritionniste, ou encore des massothérapeutes.
Oh, j’entends bien de temps à autre un client me dire que
son médecin ou autre thérapeute encourage : si cela vous fait du bien, faites seulement. C’est
déjà très bien, en soi.On pourrait
aller un pas plus loin et envisager une vraie collaboration, un échange sur le cas de notre client commun. Nos métiers ne sont
ni opposés ni concurrents, bien au contraire. Nous voulons tous : santé et bien-être sur tous les plans.
Le shiatsu s’occupe de la personne en son entier, de
prévention, de rééquilibrage… ce que d'autres n’ont souvent pas ou plus le temps
de faire. C’est parfait pour moi que quelqu’un travaille sur l’élimination du
symptôme, car si le shiatsu peut aussi s’y attacher le cas échéant, ce n’est
pas l’essence de la technique. Quand quelqu’un vient avec un problème aigu,
cela va, on relève le défi, mais d’un point de vue MTC ou Shiatsu, en fait, il
aurait fallu venir avant le problème, pour risquer moins de l’attraper.
Donc, même si les techniques et le but des techniques sont
différents, nous travaillons en fait à un objectif commun : la santé et le
bien-être de notre client. Et je serais donc ravi de travailler avec d'autres praticiens, scientifiques ou énergéticiens, "conventionnels" ou "alternatifs", chez qui je pourrais prendre un avis, envoyer quelqu'un, et inversement...
Il est clair que le shiatsu peut aussi avoir du sens et de
l’efficacité à un moment d'un traitement plus global ou plus ciblé, ou en préparation de celui-ci. On y
arrivera, je pense. Mais ce sera d’abord le fait d’initiatives isolées, de
collaborations entre humains qui s’apprécient et se respectent, avant toute
collaboration institutionnelle. L’humain est ainsi fait… qu’il doit oser
innover et réussir pour influencer les systèmes qu’il a lui-même mis en place et qui bloquent.
« N’ayez pas
peur… »
… disait Jean-Paul II, pardon Saint Jean-Paul II. Il y a
aussi une mudra qui exprime cet état d’esprit, la Abhaya Mudra (ci-contre).
Bernard Bouheret, toujours lui,
disait lors d’un récent stage : « si vous avez peur, ne faites pas de
shiatsu », en réponse à la question de savoir si on risquait d’attraper
« de la mauvaise énergie ».
La particularité du shiatsu – les restrictions émises
ci-dessus étant bien comprises - est tout d’abord de ne pas être nocif. Si on
met les doigts à côté, il ne se passera rien.
C’est vrai qu’au
début, on est impressionné. Les gens viennent avec des questions complexes qu’on
ne peut pas – et ne doit pas - résoudre nécessairement. Seul le lâcher, la
bienveillance et la confiance permettent d’y aller. Et de dire : voilà, je
serai 200 % là pour t’aider, mon intention, ma bienveillance, mon attention. Masunaga lui-même semblait dire que c’était
déjà le plus important : l’intention bienveillante. Ne pas se sentir bien avec quelqu'un ne donnera pas de bons résultats, et il ou elle ne reviendra pas.
De toute façon, en fin de séance, on a progressé. La
personne se sent bien à la fin. On a soulagé, détendu, harmonisé, peut-être
résolu une chose ou l’autre, que sais-je ? Le corpsva pouvoir reprendre la direction des
opérations.
Que savons-nous tous, finalement, de ce qui se passe dans la
complexité du corps, des émotions, du mental ou de l’âme ?
Honnêtement ? Plus on avance, et moins on semble savoir.
On ne peut clairement pas attendre de tout savoir. Alors,
faisons, dans les limites du raisonnable et dans la plus grande honnêteté. En acceptant nos limites et en disant non, parfois, si on ne le sent pas. Et sans
accepter la pression que l’on peut nous mettre. Ce sera le sujet du prochain
article.
« Personnellement, je ne suis ni bon ni mauvais.
J’oscille, puis-je dire. Aussi n’ai-je jamais fait réellement de mal à
quiconque – ni de bien, au surplus ». Erik Satie, Mémoires d’un amnésique
– Recoins de ma vie.
Erik Satie, c’est ce
musicien original, excentrique, provocateur, avant-gardiste, loin d’être
compris en son temps (début XXème) et encore moins aimé. Généralement,ceux que leur époque rejette méritent que l’on s’y intéresse.
Or voici
qu’en lisant les « Mémoires d’un amnésique », cette phrase me saute aux
yeux et m’entraîne au cœur même de nos flux vitaux et de la pratique du shiatsu.
Je vous y emmène, en deux mouvements, réflexion et pratique.
1 er mouvement :
comme les anciens Chinois, observons, et faisons des analogies
« Je ne suis ni bon ni mauvais. J’oscille ». C’est,
résuméen quelques mots, ce qui se passe
avec l’énergie,dans l’univers, microcosme et macrocosme, et à tous les
niveaux, du physique au plus subtil, du visible à l’invisible.
Comprenons « bon et mauvais » non comme des
jugements de valeur, mais comme des qualités d’énergie opposées, des pôles,
comme le « positif » et le « négatif » du courant
alternatif.
L’oscillation, c’est le mouvement du pendule, du balancier
de l’horloge, qui, une fois qu’il atteint son maximum, revient au centre puis
atteint l’autre extrême, et ainsi de suite infiniment. Osciller implique un axe
dont on s’éloigne et se rapproche sans cesse, sans jamais le perdre.
Dans l'Univers, tout oscille
Ainsi en va-t-il de notre énergie qui revêt différentes
qualités. Nous oscillons entre Yin et Yang, en permanence, nous nous situons –
toujours en mouvement – quelque part avec une part changeante de Yin et de Yang :
une fois à gauche, une fois à droite, une fois en haut, une fois en bas, une
fois Yin, une fois Yang. Et donc rien n’est jamais totalement Yin ou Yang, mais
nous sommes un mélange dynamique, en perpétuel mouvement, l’un croissant et
l’autre décroissant, et le tout s’inversant.
Il faut bien voir le Tai Ji comme
un gif animé, et les hexagrammes du Yi Jing comme des représentations du
changement.
Cette oscillation s’applique aussi à notre vie, à nos
perceptions, à ce qui nous arrive. Mais nous oublions volontiers que nous
oscillons, car nous avons besoin de catégories bien définies, de définitions
péremptoires, de certitudes immobiles. Toutefois, la Vie ne correspond pas à la
vision qu’aime en avoir notre perception imparfaite et notre besoin viscéral de
nous en détacher pour mieux la juger et la diriger.
Nous oublions donc, ou nous refusons de sentir que nous oscillons. Nous aimons à nous définir
comme blanc ou noir, bon ou mauvais, malade ou en bonne santé, heureux ou malheureux, avec d’ailleurs une
nette tendance à la négative. Erreur, car il suffit d’observer qu’il n’en est
pas ainsi. Nous oscillons, nous allons de l’un à l’autre, en permanence.
La bonne sensation de l'oscillation
Les flux vitaux sont eux-mêmes oscillation :
l’inspir-expir, la circulation sanguine, le fonctionnement du cœur, le processus
de la digestion… et puis la valse des émotions, le torrent des pensées… Tout
cela va et vient. Quand cela s’arrête, quand il y a stagnation, il y a problème
ou… mort, au final.
L’oscillation fait appel à des sensations très anciennes. Pas
de plus belle sensation que de faire la planche sur la mer et d’osciller
doucement les yeux fixés au Ciel. Et
d’ailleurs, pour calmer un enfant, ne va-t-on pas le bercer, douce oscillation
qui le ramène dans le mouvement de la Vie et lui fait oublier la douleur ou le
chagrin qui le crispent ?
L’oscillation s’avère également pour les événements humains,
au niveau individuel, d’une région, d’un pays, du monde... Une fois un extrême
atteint, nous repartons vers l’autre extrême. Les enchaînements de cause à
effet font que beaucoup de choses deviennent prévisibles… si du moins, nous
prenions le temps de regarder tout cela un peu largement.
Et last but not least... Toute la Terre oscille sur son axe, et c'est ce qui donne le rythme immuable des saisons. En tant que partie intégrante de cette Terre, nous devons bien participer quelque part à ce phénomène.
En shiatsu, toujours en mouvement
Alors, nous, en shiatsu, qui aidons les personnes à se
rééquilibrer, que faisons-nous ? La recherche d’équilibre signifie-t-elle
l’arrêt au centre ? S’arrêter est stagnation, et donc contre le mouvement
de la Vie. S’arrêter au centre ou ailleurs n’a pas de sens, c’est une rigidité,
et un déséquilibre. Par contre, se connecter à et se placer en son centre et ressentir
l’amplitude de l’oscillation font sens. Si le centre n’est pas fort, on va dans
les extrêmes, il y a déséquilibre. Les vieilles balances à aiguille démontrent
cela aisément, il y a toujours un léger balancement entre les plateaux. L’équilibre consiste à intégrer ce mouvement
perpétuel de l’énergie et à s’assurer que les plateaux de la balance ne
penchent pas trop ni d’un côté ou d’un autre, car alors, le retour est plus
compliqué.
Il y a donc l’oscillation, le mouvement perpétuel, autour et
à partir du centre. A partir de cette compréhension, nous pouvons travailler.
Deuxième
mouvement : pratiquons l’oscillation et le centre
Pour ressentir l’oscillation autour du centre, il suffit de
s’asseoir en seiza, d’être attentifs et de ne pas retenir le mouvement.
Naturellement, vous devriez commencer à osciller de façon circulaire, autour de
l’axe CHOMAI, votre colonne centrale d’énergie. C’est très détendant. Vous
pouvez imprimer une impulsion à gauche, puis à droite, mais c’est tout.
L’oscillation, elle, vient naturellement, si on ne bloque pas. D’ailleurs,
d’autres traditions font cela : les Juifs (ils oscillent en 2D,
d’avant en arrière), les derviches tourneurs (en 3D, car circulaire)… L'oscillation qui me vient spontanément est circulaire. Pratiquez ce qui vient, et ne retenez pas.
Pour ressentir l’importance de partir du centre, tenez-vous
debout et demandez à quelqu’un de vous pousser. Si vous n’êtes pas dans votre
centre, vous allez basculer. Recommencez en vous concentrant sur votre hara et
en faisant descendre l’énergie et la respiration dans le bas ventre. Vous allez
être beaucoup plus stable et osciller, partir en arrière et revenir, pas
tomber.
Partir du centre immuable
Car pour qu’il y ait oscillation, et non déséquilibre, il fautqu’il y ait un centre immuable et immobile, mais qui n’appartient pas au
domaine de nos activités, duquel tout surgit. Les pratiquants de méditation et
d’arts martiaux, les artistes, les personnes spirituelles et en contact avec la
nature le connaissent et le recherchent.
Masanobu Fukuoka,
pionnier japonais de l’agriculture naturelle, en parle :
« l’agriculture naturelle naît du centre immuable et immobile de
l’évolution agricole. A mesure que les hommes se séparent de la nature, ils s’éloignent
de plus en plus du centre. Dans le même temps, un effet centripète s’installe
etle désir de retourner à la nature
apparaît. Mais si les gens se content de se laisser porter par une vague de
réaction et partent vers la gauche ou vers la droite selon les circonstances,
le résultat est un simple surcroît d’activité. On dépasse, sans le voir, le
point d’origine immobile qui se trouve en dehors de la sphère de
relativité ».
Il est clair que, par notre centre, nous sommes reliés à la
nature, d’où tout provient et où tout retourne. D’où la grande force dont on
dispose quand le centre est fort et éveillé.
Appliqué au shiatsu...
Le shiatsu est un art de vivre, il nous permet de travailler
ces choses fondamentales, que ce soit en thérapie ponctuelle ou à tout moment :
Installés, bien établis dans notre hara, nous
oscillons avec lui, effectuant naturellement les pressions, sans bloquer, sans
raidir et si possible sans force. Stephane Vien parle du hara comme d’un chat
curieux qui vient voir ce qu’on fait. Le chat passe en une seconde de la
détente totale à une folle activité, si nécessaire. On peut se connecter à
notre oscillation propre, c’est elle qui imprimera un rythme à nos pressions :
gauche/droite, avant/arrière… Le shiatsu devient comme une méditation.
Nous voyons et sentons l’oscillation permanente
de notre corps et de celui de nos clients, nous accompagnons et régularisons
ces mouvements. Nous savons qu’il y a trop de Yang car trop de Yin ailleurs, et
que Yang devient Yin et Yin devient Yang. Nous rendons au corps ses facultés de
lever les blocages et de se remettre en mouvement.
Nous voyons dans nos vies et la vie de nos
clients ce balancement perpétuel, à tous les niveaux et en prendre conscience
est très apaisant. C’est très normal. Quand on va dans un sens, on revient déjà
dans l’autre. Se centrer et limiter l’amplitude de l’oscillation sans
l’arrêter, voilà le travail. Sachant cela, quand quelqu’un nous dit que rien ne
va, c’est que cela va changer. Mais l’expliquer
ne débloquera rien, le faire ressentir, oui.
La pratique du shiatsu, au-delà du déblocage de problèmes
ponctuels, permet, de façon profonde, ce recentrage et de renouer avec
l’oscillation, la pulsation de la Vie. C’est là que le shiatsu s’avère le plus
efficace, sur le long terme, ce que la plupart des clients réguliers résument
par « je me sens bien et je ne saurais pas vous dire pourquoi ». Il
n’est, en fait, pas nécessaire de
formuler, mais il est bon, tout simplement, de se laisser aller sur la vague
(autre oscillation) de bien-être.
La parole à Satie...
Et puisque nous devons toutes ces réflexions à Erik Satie,
je vous invite à écouter une de ses pièces devenues célèbres, une Gymnopédie. Un musicien joue, lui aussi, connecté à son centre immuable, attentif à son oscillation profonde, et dans le lâcher.
Joli commentaire, lancé spontanément à la fin d’une séance,
par une cliente, Suzanne, 83 ans, devenue fidèle au shiatsu.
Les mots sont bienfaisants, et jamais innocents dans leur
choix, prononcés de surcroît par nos clients qui n’ont pas nécessairement
étudié la théorie et la technique du shiatsu.
Ces mots viennent vérifier et enrichir l’enseignement et la
pratique.
« Je me sens vivante partout ». C’est bien là le
cœur, l’essence du shiatsu. Quand l’énergie circule sans encombre, on se sent
bien, léger, joyeux.Vivant. J’aime
également employer le mot « pétillant », comme un bain de bulles,
mais qui viendrait de l’intérieur, de la source de vie en nous.
Se sentir vivant est autre chose que ressentir un certain
bien-être. C’est plus profond et plus fondamental. Le bien-être est passager.
Se sentir vivant implique que l’on s’est reconnecté à la source de vie et que
l’on a pu prendre conscience, dans l’instant présent, qu’elle est là à tout
moment. Le tout consistera à ne pas perdre cette conscience, ce lien, sous de
multiples préoccupations, ou par un excès de mental, d’émotions, qui toujours
nous déconnectent du corps.
Ce que l’on ne sait pas ou ne veut pas savoir, le corps le
sait. Il donne les signaux, et il a les clés de l’auto-guérison. Modestement,
nous, thérapeutes, aidons à rééquilibrer, et le corps reprend la direction des
opérations.
Belle récompense, un tel commentaire en fin de séance. Mais
la réponse n’estpas : j’ai bien
travaillé, ou j’ai fait ce qu’il fallait, mais « le shiatsu est
merveilleux ». Quand je reçois du bon feedback, j’ai l’habitude de
répondre cela : « ah mais, le shiatsu est un art merveilleux ».
Cela, on le constate au fil du temps. Et sa spécificité, qui est le toucher du
corps, permet bien de toucher l’Etre à tous ses niveaux, du plus concret au
plus subtil.
Autre chose : Suzanne, disais-je, est devenue fidèle au
shiatsu. Constatant que cela lui fait du bien, elle a choisi de revenir
régulièrement. C’est cette régularité aussi qui démultiplie l’effet du shiatsu.
Le corps s’habitue à recevoir et on va plus vite « au cœur » du
travail. Car travail il y a. On peut passer par toutes sortes d’états, parfois
désagréables, et ce n’est pas « bingo » à toutes les séances, comme
disait Maître Kawada. Mais le travail se fait, et le corps reçoit, met en
place.
Une autre cliente, devenue régulière elle aussi, Iroise, me
dit « j’aimerais retrouver la joie ». Bien sûr, la joie est là à tout
moment. La joie, associée à l’énergie du Cœur, ne pourra s’exprimer pleinement
que lorsque le Cœur – l’Empereur parmi les organes régnera - rayonnera de nouveau sur l’harmonie des
autres organes. Il y a beaucoup d’obstacles qui empêchent de ressentir la joie, la douleur bien sûr, la raideur, les
blocages,les préoccupations mentales,
les montagnes russes de nos émotions, la dissipation, le fait de ne pas être
ancré… Une fois que tout cela lâche, comme un barrage qui craque, l’énergie
peut jaillir librement, et ce jaillissement spontané est la joie. Alors, oui,
on se sent vivant partout, grâce au travail du shiatsu.
Ainsi, en nous reconstruisant, nous construisons le monde,
microcosme et macrocosme.
Et vous, collègues Shiatsushi ? Quelles sont les plus
belles réactions, riches d’enseignement, que vous ayez reçues à ce jour ?
Partagez-les en commentaire, car la joie se répand et est contagieuse.
Et vous qui avez reçu un shiatsu, de qui que ce soit,et avez ressenti certaines choses, n’hésitez
pas à les partager.
Aujourd’hui, je vous parle de
vitalité, à la demande de Laurence Fischer et Céline Toucanne, co-créatrices de JeClicNaturel (http://www.jeclicnaturel.be/) qui ont réalisé la belle vidéo ci-dessous.
Avec Jeclicnaturel, Laurence Fischer et Céline Toucanne aident les gens épuisés, fatigués, stressés, inconfortables dans leur corps, à réveiller leur vitalité ! Le site est un "guide en ligne" dans lequel vous pouvez puiser des conseils simples et naturels sous forme de vidéos, d'accompagnement en ligne, d'articles et un annuaire de bonnes adresses du secteur du naturel (restaurants, producteurs, cosmétiques...).
Shiatsu et alimentation saine : un cocktail puissant pour se sentir bien. Alors...
On
parle beaucoup de la nécessité d’avoir une bonne énergie vitale. De quoi
s’agit-il vraiment et comment faire ?
Dans la conception que nous en
avons en shiatsu, l’énergie vitale est ce capital d’énergie dont nous disposons
à la naissance, auquel s’ajoute l’énergie dont nous avons besoin
quotidiennement pour vivre.
C’est ainsi que l’on distingue
l’énergie innée et l’énergie acquise.
L’inné
L’énergie innée est l’énergie résultant de la conception (énergie
des deux parents) et de la période de grossesse (nourriture, attention…). A la
naissance, nous disposons donc d’un capital-énergie qui peut être très
variable, en fonction de notre hérédité et de notre vie intra-utérine. Certains
ont reçu beaucoup et peuvent, en apparence se permettre tous les excès. Ils ne
sont jamais malades, récupèrent très vite. D’autres ont reçu très peu et sont
fragiles, doivent faire attention à tout et s’économiser.On verra, une fois 50-60 ans ce qu’il en est.
Car l’énergie innée, une fois dépensée, ne se reconstitue pas, il faut la
maintenir à niveau. Une maladie grave, de lourdes épreuves, une vie difficile,
de grands problèmes émotionnels, des pensées négatives à répétition, une
alimentation désastreuse… viendront puiser dans ce capital d’énergie. C’est
pourquoi la prévention, à la base du shiatsu, est tellement importante. Non pas
en permanence « nihil nimium », rien de trop, mais une claire
connaissance de soi et des capacités de son corps, en étant à son écoute. Car
le corps nous envoie de multiples signaux quand nous exagérons.
L’acquis
A partir de la naissance, il nous
faut en outre nourrir notre énergie au quotidien. Cette énergie acquise, nous la prenons essentiellement de deux
façons : par la nourriture et
par la respiration.
Ce qui est en haut est comme ce
qui est en bas. Il s’agit somme toute du même processus. En respirant et en
nous alimentant, nous prenons de la nourriture et nous évacuons des toxines. La
respiration est en rapport avec une qualité de Ki-énergie plus subtile et
l’alimentation concerne une énergie clairement matérielle. Respiration et
alimentation représentent chacune 50% de notre énergie acquise. Si donc, nous
nous alimentons mal, nous ne prenons pas assez d’énergie au quotidien. Et si
nous respirons mal, idem. Or on constate que la plupart d’entre nous
s’alimentent mal, et que très peu sont conscients de la nécessité de bien
respirer. Nous atteignons donc rarement notre quota d’énergie quotidien
nécessaire à une bonne vie. Et nous puisons dans nos réserves qui, elles, ne se
reconstituent pas.
Ajoutons à cela le fait que nous
sommes sollicités de toutes parts et à tout moment : vie stressante,
obligations diverses, prestations sur tous les fronts, ambiance générale
négative, surinformation… Il faut être solide. Que faire pour être, et rester
bien ?
Suivre les cycles naturels
Un premier point très important
est de s’harmoniser le mieux possible à l’énergie de l’univers autour de nous,
dont nous ne sommes pas séparés. Ainsi, la période de l’hiver ne correspond pas
à un moment de grande énergie. Inutile donc de prester 12 heures par jour sur
un nouveau projet. C’est le printemps qui correspondra mieux à l’élan créateur,
à un démarrage modeste au départ et qui pourra prendre de l’ampleur jusqu’à
l’été, sommet de l’énergie. L’automne sera le moment de la récolte suite aux
efforts accomplis.En apparence, nous
faisons tout à l’envers, puisque nous prenons nos vacances en été, au moment où
il y a le plus d’énergie. Mais au départ, les vacances d’été étaient faites pour
que les enfants puissent aller aider aux champs, un moment de grande dépense
d’énergie physique. Même en étant ‘urbains’, il est important de tenir compte
de l’énergie saisonnière et d’essayer d’y harmoniser sa vie.
Notons que ce cycle saisonnier se
retrouve également sur une journée. Entre 1h et 3h du matin, l’énergie est au
plus bas, elle redémarre vers 3h du matin et vers midi, elle est au plus haut.
D’où l’importance de bien récupérer la nuit et d’être actif au moment où
l’énergie monte, moins quand elle redescend. Pour ceux et celles qui ne sont
pas « du matin », c’est un autre problème, de non-récupération et de
mauvaise évacuation des toxines.
La vitalité est aussi une
question de bien respecter les rythmes de son corps, à tout moment et en toutes
circonstances.
Trois conseils
On me demande de donner trois conseils pour une bonne vitalité. Ceux-ci sont totalement à la portée de tous et peuvent être mis en œuvre immédiatement.
Créez du temps rien que pour vous
Si nous ne
créons pas de temps, nous n’avons pas le temps. Nous sommes soumis à trop
d’obligations. Prendre 10 minutes, un quart d’heure, voire une demi-heure pour
soi chaque jour est essentiel pour se recentrer. Il est important que ce ne
soit du temps que pour soi, sans interaction avec d’autres. Ce n’est pas de
l’égoïsme. De cette façon, on aura plus d’énergie et on sera plus disponible
par après. Peu importe ce que l’on fait : la lecture, un bain chaud, une
promenade, une méditation… Il ne FAUT rien faire, sinon, on se met la pression.
De mon
expérience, les étirements du DO IN et quelques points d’auto-shiatsu sont très
bénéfiques dès le matin. La journée est différente par après. Lorsque la
technique est intégrée au corps, c’est gagné, le corps réclame et on n’écoute
plus la petite voix qui nous susurre que nous n’avons pas le temps.
A l’image de l’eau, l’énergie, pour être bonne, doit toujours être en
mouvement. Rester en mouvement est capital. La stagnation n’est pas bonne. La
vie que nous menons dans les bureaux, dans des positions statiques et tassées
n’est pas bonne. Au regard de l’évolution, nous sommes toujours des coureurs
des bois, avec une constitution faite pour la vie au grand air. Au diable donc
la frilosité et l’enfermement, et bougeons.
Cela ne sous-entend pas la nécessité de performance. Tant mieux si vous aimez
suer et repousser vos limites, mais ce n’est pas nécessaire et en tout cas pas
à la portée de tout le monde. Par contre, une promenade d’une demi-heure par
jour (au grand air, s’entend) va déjà travailler sur beaucoup de choses :
respiration, intestins, articulations… et mental. Très vite, une relaxation
s’installe.
Ce « moto
perpetuo » est également mental. Le mental ne peut être souple et agile si
le corps ne l’est pas.
Le corps est la porte d’accès à tous les autres niveaux qui nous
constituent : mental, émotionnel, spirituel, voire au-delà, si l’on en
croit les théories des corps subtils. En travaillant sur le corps, on se sent
plus grand, on repousse ses limites, on prend sa place.
Cela vaut aussi
pour les personnes complètement bloquées suite à un accident, une maladie, une
opération… Même dans son lit, il y a moyen de bouger l’une ou l’autre partie du
corps, de remettre le mouvement, et de se voir, très vite, progresser.
2.Remettez
de la qualité dans votre vie
Un de mes anciens professeurs disait « le seul investissement qui
rapporte vraiment, c’est d’investir dans sa vie ». C’est tout à fait vrai.
On ne parle pas seulement d’investissement financier, mais de faire en sorte, à
tous niveaux, que notre vie soit de qualité. Nous sommes confrontés en
permanence à des choses non-qualitatives, en grande quantité. Il est dès lors
difficile d’instaurer et de maintenir cette qualité de vie.
Une vie de meilleure qualité signifie une vie de moindres quantités : en
faire moins, limiter ses activités, éviter de se disperser, placer le niveau
pour soi-même en tout.
Et puisque nous sommes attentifs à l’alimentation, il va de soi que manger
moins, mais que du meilleur, amène le mieux-être. On s’aperçoit d’ailleurs
qu’on a besoin de moins de choses quand on ne prend que de bonnes choses. La
frugalité procure de l’énergie, tandis que la saturation induit la lourdeur,
l’assoupissement et … l’égoïsme, l’organisme étant exclusivement tourné vers
lui-même et son processus de digestion. Jean Rofidal recommande ainsi d’avoir
toujours un peu faim, car cela donne de l’énergie, éclaircit l’esprit et ouvre
à l’autre.
3.Pratiquez une discipline corporelle
L’offre est pléthorique. Que choisir ? Celle qui vous convient, en ce
moment de votre vie. Je conseille toujours d’essayer plusieurs disciplines et
de se concentrer ensuite sur celle qui convient le mieux. Peut-être
pratiquerez-vous la même toute votre vie et peut-être pas. Ce n’est pas
important. Deux choses sont importantes, et constituent la base du bien-être et
de la bonne santé.
Cette discipline doit être corporelle,
physique. Le Yoga, Le Qi Gong, le Tai Chi,tous les arts martiaux, le Do In, le shiatsu, toutes les techniques de
massage, la méditation, le Pilates … peuvent être pratiqués pour soi-même. Le
jardinage, ou le travail au grand air, sont des activités très ancrantes et le
contact avec la Terre est de toute façon bénéfique. Les activités artistiques,
la peinture, la sculpture, la poterie, la musique sont en fait très physiques.
Je connais un grand musicien qui met la posture correcte en toute première
place, comme préalable à toute exécution musicale et avant le talent.
Une fois que vous
avez trouvé votre Voie, l’essentiel est
la régularité. Il n’est pas profitable de papillonner ou de faire du
zapping. Les personnes qui viennent régulièrement en shiatsu me disent qu’elles
se sentent bien. Il est certain que la régularité y est pour quelque chose. A
chacun son rythme, mais il faut du rythme.
Quelques points-vitalité
Terminons par quelques points. Votre
corps vous offre à tout moment, à portée de la main, des points bienfaisants.
Vous pouvez les stimuler à vos moments perdus : en réunion, dans un
embouteillage, dans votre canapé, le matin au réveil... Plusieurs sites ou
livres vous montrent leur emplacement exact. N’ayez pas peur d’être à côté,
cherchez et faites confiance à votre ressenti : appuyez là où cela vous
fait du bien.
Il n’y a bien entendu rien de
magique ou d’instantané là-dedans, comme quand on pousse sur l’interrupteur et
on allume d’un coup la lumière. Une stimulation régulière « apprête »
le point, qui s’ouvre alors d’autant plus facilement s’il est bloqué.
MC 8 - Le « Laogong » - Le Palais du Labeur
Dans la vidéo, je montre sur
Céline ce point situé au centre de la paume de la main, au bout du medius quand
on fléchit les doigts. Il renforce le corps dans son activité et permet de
récupérer rapidement.
ES36 - « SANRI » - Trois Lieues
A 3 pouces au-dessous de la
rotule, sur l’extérieur de la jambe. Il ravive le Yang et fortifie l’Estomac, il favorise
donc une bonne assimilation de l’énergie acquise. Sanri agit en cas de fatigue
et est un point tonifiant pour tout l’organisme. C’est un point fameux des
marcheurs, qui se le stimulaient toutes les trois lieues pour retrouver des
forces et alléger les jambes.
VC6 – « KIKAI »
– Mer d’énergie
Sur le ventre, un pouce et demi
sous le nombril. Kikai tonifie le Ki, ancre, recentre… C’est le point central.
Kikai doit être ferme et le plexus solaire détendu. Quand la base est solide,
le reste peut se détendre. Très souvent, on observe le contraire.
VG 4 – « MEIMON » – Porte de la
Vie
Sur le dos, au dessous de
l’apophyse épineuse de la 2e vertèbre lombaire. C’est le grand point
de l’énergie vitale, au niveau des Reins. On peut le stimuler en frottant doucement
et souplement cette zone avec les mains, sur toute la ligne horizontale. On
peut aussi frotter les surrénales,
situées plus haut dans le dos. Toujours garder le bas du dos au chaud !
R 1- « YUSEN » –
Fontaine jaillissante
Sur la plante des pieds,
dans le creux qui se forme quand on fléchit les orteils. Premier point des
Reins (et seul point de shiatsu sur la plante des pieds), c’est la « prise
de terre ». Du temps où nous marchions pieds nus, il était stimulé en
permanence. Une pression bien profonde à cet endroit réveillera votre énergie
vitale. Et, le plus possible, marchez pieds nus.
Quand vous pratiquez, pratiquez
toujours les deux côtés gauche/droit.
On se surprend parfois à avoir envie de masser ou de presser telle ou
telle zone du corps. Ne réfrénez surtout pas cette envie. Même si vous ne
connaissez pas les points, votre corps vous indique ses besoins !
Bonne vitalité !
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