Saturday, 26 March 2016

Faits et méfaits de l'heure d'été, et son impact sur notre santé


Ce weekend, nous repassons à l’heure d’été. Un système adopté dans les années ‘70, visant à faire des économies d’énergie. Je ne me prononcerai pas sur le fait de savoir si cet objectif a été atteint, mais je m’interrogerai plutôt sur notre conception du temps et son impact sur notre santé (au sens large).

Il y a très longtemps que l’homme essaye de mesurer le temps, les jours d’une année et les heures d’une journée. Question d’organisation et d’optimisation des cultures et du travail. Déjà ! Tout est parti de l’idée de planter un bâton dans le sol. Lorsque le soleil est à la verticale, l’ombre projetée est à son minimum et il est donc midi. Ce point de repère ne change pas aujourd’hui : il est midi quand le soleil est au zénith, pas quand l’horloge indique midi.  Jusqu’au 19ème siècle,  la plupart des pays n’avait pas adopté d’heure légale, la même pour tous. Le méridien de Greenwich n’a été officialisé qu’en 1880. Avant cela,  le clocher de l’église de chaque village sonnait midi quand le soleil passait à la verticale. Selon l’endroit du pays, ce n’était donc jamais tout à fait au même moment

Il a fallu rationaliser tout cela avec le développement de transports rapides, plus particulièrement avec les horaires de trains. Chaque compagnie de chemin de fer utilisant l’heure de son siège social comme référence pour ses horaires, les choses étaient un peu compliquées.

En Belgique, nous sommes à GMT +1 et à midi heure légale, il est plus ou moins midi heure solaire.   Ce « plus ou moins » devient toutefois franchement décalé en été, lorsque « par convention » nous avançons de deux heures sur le soleil.

Il n’y a pas grand-chose d’immuable sur Terre, sauf peut-être le rythme astronomique des saisons. Quand la Terre amorce son basculement vers le Soleil, le printemps commence pour l’hémisphère concerné. Peu importe la manifestation de la saison, c’est-à-dire s’il fait froid, il neige, ou il fait trop chaud. Le printemps est bel et bien là. La médecine traditionnelle chinoise et les arts qui en découlent, comme le shiatsu, sont bien d’accord : la  vie en adéquation avec le rythme des saisons est une des conditions fondamentales pour être en bonne santé. Il est évident qu’on n’a pas la même énergie en été qu’en hiver, et notre mode de vie doit donc s’adapter à l’énergie ambiante, si nous voulons éviter les ennuis de santé.

Cette constatation peut également se rapporter au rythme d’une journée. En gros : la nuit, je dors. Le jour, je m’active. Je me lève avec le jour et me couche avec lui.  Mon activité culmine vers midi. . Après quoi, mon énergie décline et je peux me consacrer à des activités plus calmes.

Les heures attribuées aux méridiens soulignent ce fait : 3h (Poumons), je prends un bon inspir et commence la journée. 5h (Gros Intestin), j’évacue. 7h, Estomac : je me nourris. Et ainsi de suite jusqu’aux méridiens de la nuit, Vésicule Biliaire et Foie, ayant pour tâche de nettoyer les toxines de la journée. Beaucoup d’entre nous ne sont pas en forme le matin, parce que le nettoyage des toxines ne s’est pas fait correctement.

Difficile, évidemment, dans la vie professionnelle d’avoir un rythme de moine Zen. La norme de 8 heures de travail, quelle que soit la saison, est la même toute l’année. Il n’en a pas toujours été ainsi. Ainsi, au Moyen-Age, on respectait le calendrier romain : 12 heures de jour, 12 heures de nuit. Par conséquent, les heures de jour étaient plus courtes en hiver. Cela ne plaisait pas aux premiers employeurs, qui ne voulaient pas payer le même salaire pour des heures plus courtes. Au moins, c’était plus naturel.

Mais il y a toujours moyen de composer avec les obstacles que l’homme se met lui-même dans le chemin pour mal vivre et se couper de la nature.

Ainsi, en vacances ou en weekend, nul ne nous oblige à respecter l’heure légale. Nous pouvons vivre plus en accord avec le temps solaire.

En d’autres temps, le  matin est le moment d’accomplir les tâches compliquées, de tenir les réunions… Personnellement, je retarde le repas de midi jusque vers 13 heures, afin de profiter au maximum de l’énergie sans que la digestion ne vienne la perturber. Une petite sieste s’imposerait même après. La fin de la journée peut être consacrée à des tâches plus faciles, pour décompresser petit à petit et préparer au sommeil.

Quand le soleil est au zénith, notre énergie est au zénith. Et tout point maximum atteint implique un repli. Observer ce mouvement et s’accorder est bon sens et sagesse.

L’heure d’été (soleil + 2) a pour effet que nous nous levons bien plus tôt pendant 6 mois par an, en décalage avec notre rythme naturel. La tentation est grande de se coucher tard, vu qu’il fait clair. Nous nous fatiguons donc chaque jour sans le remarquer, au lieu de vivre en plénitude, comme l’exigerait l’été. Les animaux, plus sensibles que nous, ou plus connectés aux cycles naturels ne s’y habituent jamais, par exemple les vaches.

Alors, abandonner l’heure d’été ? Pour soi-même, certainement, le plus possible. D’ailleurs, je laisse l’heure d’hiver dans la voiture pour me rappeler quelle heure il est vraiment «environ ». Sociétalement, on entend d’ici les discussions interminables. Encore que, en Russie, Vladimir Poutine ait signé le retour permanent à l’heure d’hiver et que la Chine ait abandonné tout changement d’heure dans les années ’90.

Le Shiatsu, en tant qu’art de vivre, et en tant que technique d’harmonisation, se révèle utile pour rétablir les  déséquilibres, quels qu’ils soient. Il améliore déjà la qualité du sommeil et favorise la faculté de récupération de l’organisme, tout en renforçant le système immunitaire. Dans un monde où nous vivons tant de déséquilibres imposés de l’extérieur, nous nous déplaçons sans cesse comme des funambules, et nous avons bien besoin d’un balancier. Pour moi, le shiatsu satisfait parfaitement ce besoin. 

 

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