Ce blog sur le shiatsu vous propose de découvrir les multiples facettes du shiatsu. Le cabinet de shiatsu, installé dans le quartier Schuman à Bruxelles, vous permet de ressentir ses bienfaits sur votre santé.
Dans cette vidéo, j’évoque rapidement les changements que la pratique régulière
du shiatsu peut apporter dans votre corps et, par la suite, dans votre vie,
notamment en matière alimentaire.
En effet, si le rééquilibrage énergétique se
ressent en tout premier lieu par l’installation d’une détente, la disparition
d’une tension, l’allègement d’un symptôme, un sentiment de bien-être... un
autre travail se fait graduellement en profondeur.
Comme toujours, recevoir
régulièrement un shiatsu est la meilleure façon d’expérimenter des changements
à tous les niveaux, sur vous-même et même… autour de vous.
Non pas que ce soit systématique, ou un but en soi, mais si
ces changements sont nécessaires, ils apparaîtront au grand jour et vous
trouverez la force de les réaliser.
L’image pourrait être celle d’un caillou jeté dans un étang. Le caillou va faire
jaillir de l’eau avant de remuer les profondeurs d’habitude immobiles (axe
vertical), voire soulever un peu de vase, tandis que des ondes concentriques se
propagent, de plus en plus larges (axe horizontal). Ces axes verticaux et
horizontaux se retrouvent à la base même, dans l’étymologie dumot « shiatsu » - voir article
précédent « Ce que peut vouloir dire shiatsu » .
Développons donc l’analogie (manière très chinoise de
penser, je vous rappelle) entre un traitement shiatsu et un caillou jeté dans
un étang et suivons son mouvement vertical, tout en tentant d’identifier la nature
des cercles concentriques qu’il propage horizontalement autour de lui.
Déjà avant de commencer la séance…
Nous parlons de shiatsu, donc nous sommes clairement dans la matière et en même
temps, nous touchons à des énergies bien plus subtiles.L’image du caillou qui crée des ondes en rappelle
une autre, plus immatérielle, celle du champ gravitationnel, tel que décrit par
la théorie de la relativité générale d’Einstein.
Aurélien Barrau sera ici un bon guide. Cet astrophysicien est justement célèbre
par sa capacité à expliquer clairement les théories les plus abstraites.
En préparant cet article, je suis tombé sur une de ses conférences sur le Temps
(vous pouvez la regarder, mais elle nous entraîne loin du shiatsu).
Il y explique ceci, qui va bien nous intéresser pour
nos shiatsu : l’espace et le temps se distordent eu égard à la présence
des corps. On ne peut plus penser comme si les corps étaient plongés dans
l’espace et le temps (vision Newtonienne), car Einstein nous a appris il y a un
peu plus d’un siècle que l’espace et le temps sont en interaction avec les
corps. La manière dont ceux-ci varient dépend donc de ma présence. Il y a
interaction réciproque.
L’espace-temps est un raz-de-marée, nous sommes des
vaguelettes sur ce raz-de-marée, et nous avons une maigre influence sur sa
structure. Quant au champ gravitationnel de la Terre, il est plus intense au
niveau des pieds que de la tête et donc, les pieds vieillissent moins vite. La présence
d’un objet massif, la Terre, influe sur l’écoulement du temps (et il paraît
même que nos GPS incluent ce paramètre pour une localisation précise).
Il y a ici deux idées intéressantes pour nous :
La seule présence d’un corps tord
l’espace-temps, donc, même à notre petit niveau, s’installer à côté de notre
client va modifier immédiatement les paramètres de son existence ;
Le temps s’écoule moins vite plus on se
rapproche du sol. Se coucher par terre donne d’office une pulsation plus lente.
On savait que la séance commence dès la prise de contact,
mais la science nous explique donc ce qui se passe dans l’espace-temps.
Notre
seule présence va influencer, d’où l’importance de la qualité de la présence,
tranquille et aimante, et qui par moments sera même effacement et absence. Travailler
sur les autres, c’est d’abord beaucoup travailler sur soi !
Quant au travail au sol, il n’est plus seulement une tradition japonaise ou une
manière d’ancrer dans la Terre, la science nous dit qu’il ralentit (infinitésimalement,
mais quand même) l’écoulement du Temps.
Voilà pour l’image globale (the big picture) et vous remarquerez l’analogie de la courbure de l'espace-temps avec la photo de la pierre qui
vient de tomber dans l’étang.
Et maintenant, passons au toucher.
Les effets immédiats du toucher
Le toucher, c’est la porte d’entrée et la signature du shiatsu. Il y a l’effet
immédiat, le caillou touche la surface de l’eau. Et des choses bougent.
Parfois, poser les mains suffit déjà pour sentir. Le corps se détend, un soupir
s’exhale, la respiration s’amplifie, les yeux se ferment. On peut même sentir
comme une plongée, effectivement.
Même pour quelqu’un dont c’est le premier shiatsu, il y a un effet immédiat. Souvent,
en fin de séance, la personne reste tranquille, n’a pas envie de bouger, reste
allongée les yeux fermés. Rester dans le ressenti et goûter à l’instant :
c’est parfait.
Je laisse un peu de
temps entre deux séances pour ne pas, justement, devoir se jeter à nouveau trop
vite dans le flux du temps linéaire. Je finirai par installer un deuxième futon,
de sorte que ceux et celles qui le souhaitent n’auront pas besoin de se lever
et de partir tout de suite pour laisser la place au suivant.
La détente induite semble bien effacer toutes contraintes de temps : je
n’ai encore jamais vu quelqu’un sauter sur sa montre en fin de séance.
Le visage parle. Il faudrait prendre une photo à l’entrée et
à la sortie de la séance. Je dis souvent, au moment de se lever du futon :
ah bien, ce n’est plus la (le) même.
C’est important de rester dans le ressenti goûté en séance. J’attire
l’attention là-dessus, car après, c’est possible de le retrouver. Même si,
souvent, il faudra plus qu’une séance…
Les effets à long terme du toucher
Quand on a pu être présent dans son corps et dans l’instant,
le corps reprend peu à peu la place qui est la sienne, au quotidien. Le vortex
créé par le caillou descend dans les profondeurs.
Je dis toujours à mes clients de s’observer au cours des
jours qui suivent la séance : tout changement, par rapport à ce qu’on a
voulu traiter, ou de toute autre nature est en effet intéressant à noter. Il
peut y avoir une intensification temporaire des douleurs, nécessaire à une
amélioration durable (le dit « effet Menken »). Mais pas
systématiquement, uniquement quand quelque chose doit être évacué.
Les personnes qui ont pris l’habitude de venir régulièrement disent toutes
qu’elles vont bien de façon générale. Non pas que le travail soit terminé, il y
a toujours bien des déséquilibres. Mais le shiatsu retrouve son sens
premier : ne plus tomber malade.
La répétition des séances amènera un effet à long terme, une
espèce de consolidation, d’inscription dans la durée. Le corps sait, reconnaît.
Il existe de nombreuses visions du corps, avec des niveaux d’énergie, du plus
dense au plus subtil, du purement physiologique aux vibrations spirituelles de
l’aura et au-delà. Un Oriental, de toute façon, considère la globalité. Et
donc, les pressions sur les points travaillent bel et bien en même temps les
aspects physiologique, émotionnel, psychique, spirituel…
Les émotions sont un aspect important. L’émotion est un
ressenti qui pointe toujours vers la plénitude, vers le contentement, dit Eric
Baret.
Et nous savons que le Shen seul ressent les émotions, même si celles-ci
agissent sur les organes.
L’Emotion première et ultime, dont les autres ne sont
que des altérations, c’est la Joie de vivre. Et très souvent, au long des
séances, l’humeur s’améliore : les séances de shiatsu deviennent des
échanges joyeux. Des choses lâchent. Les nuages qui cachaient la lumière
s’estompent et le soleil réapparaît. Sol Invictus. Shen = Ciel = Joie =
Empereur.
Voilà que l’axe vertical créé par notre caillou part du fond
de l’Eau symbole de l’Inconscient et rejoint le Soleil, pas seulement celui qui
se reflète dans l’Eau. Nous sommes à nouveau, par le toucher, dans l’axe
vertical Ciel/Homme/Terre.
Au-delà du corps : la prise de substances
Intéressons-nous maintenant aux effets horizontaux, ces cercles concentriques
qui s’élargissent jusqu’à toucher les bords visibles de l’étang. C’est-à-dire :
à distance toujours plus grande du point d’impact. Et d’abord, ce que j’absorbe
de l’extérieur.
Puisque le corps reprend la direction des opérations, le
ressenti va devenir plus présent. En matière alimentaire, notamment, ou de
façon plus générale, dans la prise de substances, comme l’alcool, le tabac…
La sensibilité à « ce qui ne me fait pas de bien » prend le dessus
sur les addictions, les assuétudes comme on dit, qui résultent d’un
déséquilibre à compenser, généralement un manque affectif ou une fascination du
mental.
Le corps réagit, mal, à ce dont il n’a pas besoin.Ici, la norme est différente pour chacun. Et
il faut évacuer la culpabilité : simplement savoir, que, si je cède à un
besoin nocif pour moi, je ne serai pas bien, après. Cela permet d’espacer les
excès, sans les supprimer.
Face à la prolifération de régimes alimentaires
frustrants et culpabilisants, tous contradictoires, je teste et ne garde que trois
règles : je prends ce qui me fait du bien, en quantité raisonnable et je
fais un « excès » de temps en temps. En la matière, la diététique
chinoise expliquée par Jean Pélissier et adaptée à nos contrées me semble un
bon guide. Le point étant que, devenu attentif à mon corps, je n’ai qu’à
l’écouter pour savoir ce qui me fait du bien.
Au-delà du corps : la relation aux autres
Puisque nous sommes dans le Ciel Postérieur (énergie acquise), examinons la
respiration. Les Poumons gouvernent le Qi, ils contrôlent le Qi protecteur (Wei
Qi).De façon générale, avec la vie
sédentaire que nous menons, nous respirons mal. La pratique du Shiatsu vient
peu à peu corriger cela, les personnes se redressent, les poitrines s’ouvrent
et… l’interaction avec les autres peut changer.
C’est un paradoxe : ouvrir la poitrine nous rend moins vulnérables. C’est
l’image des poumons comme les boucliers du corps : des boucliers, on met
ça devant.
La pratique du shiatsu peut ainsi amener des changements de comportement, et
dans les relations.
C’est parfois étonnant. Ainsi, une cliente me confia
récemment avoir arrêté de faire des achats compulsifs. Elle enchaîna dans la
foulée qu’elle avait pris ses distances par rapport à un excès de travail et
qu’elle avait pu exposer clairement à son mari les choses qui coincent dans son
couple ! « Depuis que je viens… », c-à-d quelques mois.
C’est chacun son rythme, évidemment… Et en fonction des besoins. Prendre du
temps pour soi, se centrer, se rééquilibrer, s’ouvrir… Tout cela donne une
vision plus claire et peut changer la nature des relations aux autres. Si vous
changez, les autres le sentent et s’adaptent.
La relation d’alliance avec le thérapeute
De même, la relation avec le thérapeute peut changer. Jean-Marc Weill appelle
cela la relation d’alliance, égalitaire et non thérapeutique au sens habituel,
où deux humains partagent un espace de dialogue, avec des contenus verbalisés
ou non. On peut dire des choses qu’on ne pourrait pas dire dans un autre cadre.
Il y a résonance des deux côtés, en liberté. Pas d’a priori et pas de jugement.
Une cliente m’a dit récemment : il y a le shiatsu, et il y a le fait
qu’ici je parle de choses dont je ne peux parler avec personne d’autre.
Nous voilà déjà quelques cercles concentriques plus loin que
l’épicentre de notre pouce qui fait des pressions.
Dans la lignée
Il reste à évoquer un dernier effet possible, à la fois dans
la verticalité et l’horizontalité, car touchant à la lignée, représentée par l’arbre
généalogique.
Le travail de nettoyage psycho-émotionnel au travers des
Vaisseaux Curieux, tel qu’il peut avoir lieu à la demande lors d’une relation d’alliance,
pourra également bénéficier à la lignée descendante. Je pense qu’on peut
considérer également la ligne ascendante, suite à ce que nous apprend par
exemple le travail systémique en Constellations Familiales.
Il y aura bien d’autres effets, autant que de personnes, autant que de besoins…
Il y a les cercles concentriques que l’on voit et tout l’espace des possibles
entre les cercles.
On peut décrire le processus : tout part du moment où
client et praticien rapprochent leurs « champs gravitationnels » et
où les mains se posent. Ensuite, le corps se rééquilibre, il retrouve sa pleine
présence et sa prééminence, la respiration se remet en place, les habitudes
néfastes s’estompent ou disparaissent, la relation aux autres devient
différente, l’attitude face à la Vie évolue, les « casseroles » sont
nettoyées, la Joie réapparaît : on devient un Soleil pour le monde. Une
présence rayonnante. Sois le changement que tu veux voir dans le monde, a dit
Gandhi.
Tout ceci uniquement selon ce que vous décidez pour votre vie, évidemment… mais
ce monde de possibles existe bien, grâce au shiatsu.
Pas mal au départ d’une toute petite pression… ne dis-je pas à chaque fois que
le shiatsu est un art merveilleux ?
Et vous, avez-vous, dans votre pratique (donner ou recevoir) constaté des
effets étonnants, des changements de vie suite à un traitement ?
C’est ici l’endroit de
les partager.
Dans la légèreté :
Tu commenças ta vie tout au bord d'un ruisseau tu vécus de ces bruits qui courent dans les roseaux qui montent des chemins que filtrent les taillis les ailes du moulin les cloches de midi soulignant d'un sourire la chanson d'un oiseau tu prenais des plaisirs à faire des ronds dans l'eau
Après avoir regardé cette vidéo sur l’importance du toucher,
sa facilité à mettre en œuvre et les spécificités propres au shiatsu, je vous
propose, comme à l’habitude, de creuser un peu plus loin.
Descendre dans les
couches plus profondes quand on parle de toucher, voilà bien le travail de
toute une vie en shiatsu.
La répétition incessante des pressions dans des conditions différentes et avec
des intentions adaptées de séance en séance développe le ressenti. On peut dire
que la pratique, et elle seule, offre une connaissance sensorielle « de
l’intérieur » tandis que les conseils de professeurs ou de collègues
offrent une connaissance (in)formelle « de l’extérieur ».
Pratiquer, pratiquer, et encore pratiquer, voilà la clef. Et
entrer en résonance avec les pratiquants sincères, en recherche. Alors, il peut y avoir
transmission, ce qui est préférable au simple enseignement de choses à
apprendre.
En laissant monter ces réflexions sur la spécificité du
shiatsu et de son toucher, afin de vous les partager, il m’apparaît que ce sont
des choses que je répète souvent en cabinet quand on me pose des questions. De
même que quand on passe plusieurs fois sur un méridien ou un point, la
« réponse » change, le fait de réfléchir régulièrement à ce que nous
faisons fait évoluer sans cesse les réponses. Mais tant mieux.
La réponse est
toujours juste, en ce qu’elle reflète là où nous sommes. Il ne faut donc pas
avoir peur de dire des bêtises, mais simplement dire ce qui est là, sachant
qu’il n’y a pas de vérité absolue. Certaines personnes que nous recevons sont en recherche
et le shiatsu peut être un (premier) pas sur un chemin qui les ramène au plus
profond d’elles-mêmes. Nous sommes en Occident. On va certes plus loin avec le
ressenti, mais nous avons besoin d’explications, d’éclaircissements.
Alors, expliquons et tâchons de transmettre quelque chose en
même temps.
L’importance du toucher pour soigner
A la base du shiatsu, il y a le toucher. Quand il n’y a pas
de toucher, il n’y a pas de shiatsu. Nous avons évoqué longuement, dans un autre article,l’étymologie du mot
« shi atsu » : « pousser avec les doigts ». Toutefois,
ce toucher s’effectue de manière particulière et il y a bien une spécificité du
shiatsu par rapport à d’autres arts, disciplines, techniques.
Le shiatsu n’a évidemment pas le monopole du toucher. Les ostéopathes, les
kinés, les fasciathérapeutes, les massothérapeutes sont dans cette relation à
l’autre par le toucher. Jadis également, - mais malheureusement, cela devient
rare -, nos médecins allopathes ne posaient pas de diagnostic sans avoir
ausculté, palpé leurs patients.
Il y a cette attente, légitime, de la personne en souffrance
d’être touchée. Le toucher est apaisant, il est communication et la main qui va
là où cela fait mal signifie : « j’ai compris où est la douleur et
j’ai le désir de l’apaiser ». D’ailleurs, spontanément, nous posons
nous-mêmes la main là où se trouvent nos douleurs. Quand un client me dit avoir
envie de se toucher en un endroit précis plusieurs fois par jour, je l’y
encourage, car le corps sait où le toucher va faire du bien.
J’ai entendu quelque part que c’est ce qui se passe la nuit et que la position
que nous prenons en dormant répond au besoin de pression sur certains organes. Ainsi,
ceux qui dorment sur le côté droit pressent notamment sur le Foie, sur le côté
gauchele Pancréas ou le colon sigmoïde,
sur le ventre, l’Estomac, et sur le dos, nous soutenons les Reins, etc. La
position dans laquelle nous nous réveillons (inconscient) est évidemment plus
révélatrice que celle où nous nous couchons (conscient).
Si non e vero, e bene trovato…, car, comme nous le disions, le corps sait ce
dont il a besoin.
En recevant régulièrement du shiatsu, nous développons cette
écoute naturelle du corps et des signaux qu’il nous donne sans cesse, et nous
sommes donc mieux à même de respecter ses besoins.
Ce n’est pas qu’il faille
apprendre, cela se fait tout seul. Au fur et à mesure des séances, le corps
s’habitue au toucher, le reconnaît et l’accepte de plus en plus rapidement. Le
corps reprend sa place centrale, le mental reprend celle qui devrait le plus
souvent être la sienne, en arrière-plan du ressenti.
Comme m’a dit hier une
cliente : « je sens que des choses ont lâché ».Parfait. Pas besoin de développer pendant des
heures.
C’est de l’énergétique
Nous partageons le toucher avec bien d’autres disciplines,
mais nous ne touchons pas les mêmes choses. Nous ne travaillons ni sur les muscles,
ni sur le squelette, ni sur les fascias, ni sur le système lymphatique… même
si, inévitablement, certains points se situent sur les os, les muscles, les
articulations… Et donc, il n’y a pas de concurrence ou d’incompatibilité avec
d’autres disciplines ou de contre-indications par rapport à d’autres thérapies.
Quand un client se voit prescrire des séances de kiné pour un problème précis,
je l’encourage à y aller, mais juste pas le même jour que son shiatsu.
Comme évoqué dans un article précédent, le shiatsu n’a pas
de vocation monopolistique et nous sommes en faveur de collaborations avec d’autres
thérapeutes, aussi bien les dits « officiels » que les dits
« alternatifs » afin d’aider nos clients communs le mieux possible.
Le shiatsu, c’est donc de l’énergétique. Nous travaillons sur
les points et les méridiens décrits par la Médecine Chinoise, nous faisons des
pressions de diverses intensités et profondeurs, des connexions, selon des
rythmes différents. Il n’y a pas de fluide magique, ni de capacités
surnaturelles. Nous pressons et nous posons les mains. Il n’existe pas à
l’heure actuelle d’explication du comment ça marche, mais bien de plus en plus
d’études sur les résultats nettement établis du shiatsu. Voir le recensement
établi par la Fédération Européenne de Shiatsu, et il y en a bien d’autres,
notamment en France. (http://www.europeanshiatsucongress.eu/science-library/)
Comme en arts martiaux, sans force
Il y a pression, mais il ne faut pas de force, ou alors de
moins en moins au fur et à mesure que l’on pratique. « Beaucoup trop de
force », disait à l’occasion Sensei Kawada en nous voyant travailler.
Comme en Kyudo, où il faut arriver à bander l’arc sans force et où le lâcher de
la flèche a lieu « tout seul », en shiatsu, il faut également pouvoir
presser sans force ou, comme l’exprime Bernard Bouheret « effacer le
pouce ». Sinon, il y a dureté, douleur, et on s’épuise. Il y a bien
d’autres parallèles à tracer avec d’autres arts martiaux, comme l’aikido, ce
qui n’a donc rien à voir avec de la force, mais un travail sur les énergies en présence. Comme souvent, « less is more ».
Que l’on donne ou que l’on reçoive, il n’y a au fond qu’une
seule recette pour accroître l’efficacité : pratiquer, pratiquer et encore
pratiquer.La régularité est la meilleure garantie de résultats plus rapides et
plus stables. On peut faire du shiatsu de temps en temps ou quand on en ressent
le besoin, mais le mieux est d’installer une régularité, qui sera bien plus
payante sur le long terme. Retour aux origines, perdues presque partout, y
compris en Orient : la prévention.
L’arrière-plan est oriental
Les Orientaux s’occidentalisent, hélas, mais cela ne change
rien aux origines de l’art que nous pratiquons qui sont, elles, bien
orientales. Et donc, il serait pour le moins étrange de dénaturer notre shiatsu
en tournant le dos au Japon pour n’en conserver qu’une très approximative
inspiration.
Dans la vision Orientale, quand on touche, on ne touche pas qu’un corps. L’effet
de ce toucher dépasse le domaine matériel, le monde des phénomènes, et pour moi, c’est une spécificité.
Les Orientaux ne dissèquent en effet pas l’être humain en différentes couches,
chacune étant attribuée à un spécialiste, comme nous avons tendance à le faire.
Les points correspondent à des maux bien physiques, mais ils peuvent avoir un
aspect, une origine, une conséquence psychologiques, émotionnels, spirituels, …
Ils vont gérer des aspects très
ponctuels, voire localisés, ou s’adressent à la circulation de l’énergie dans
tout le corps. Ils prennent en compte l’intensité de la circulation de
l’énergie. Ils peuvent également être saisonniers. Le nom du point sera parfois
révélateur de ce qu’il traite ou de l’effet qu’il peut produire. Il appartient
à un système, une vision de l’Univers et de l’Homme dans l’Univers mis au point
sur quelques milliers d’années. Le livre "L'Esprit des points" de Philippe Laurent en est une magnifique et érudite illustration.
Au moment où nous pratiquons le shiatsu, ce système cosmologique
et anthropologique (l’un n’allant pas sans l’autre) est notre référence, à
l’exclusion de tout autre.
Nous sommes d’accord pour dire que le Grand Tout est
indescriptible (« Le Tao qui est nommé n’est pas le Tao ») et du
domaine du pur ressenti, mais dès le moment où nous tentons une compréhension,
nous devons bien choisir un système. Ainsi YinYang, les 5 mouvements, Ciel-Homme-Terre,
les méridiens, les différents aspects ternaires, dénaires et dodénaires … sont
des éléments du système à la base du shiatsu et donc le cadre au sein duquel
nous travaillons. On sait bien que tout système est une explication partielle
et imparfaite, mais mélanger les systèmes amène la confusion. Nous n’excluons
pas d’autres angles de compréhension pour nous-mêmes (c’est un enrichissement),
mais nous ne mélangeons pas les approches en cabinet.
Si le shiatsu plonge ses racines dans l’Orient, il n’en a
pas moins développé sa spécificité. Cette citation de Maître Kawada illustre
bien toute la complexité et la richesse de notre art. " Le shiatsu n'est pas une technique
thérapeutique clairement définie au sens occidental. Son art ou sa pratique est
d'avantage un continuum, un mélange de philosophie, d'expertise professionnelle
et d'auto-guérison, d'exercices et d'étirements, de réflexions sur la vie, et
un système sophistiqué de diagnostics intuitifs avec un arrière-plan spirituel
implicite. […] C'est une manière de vivre, une philosophie, un remède
familial efficace et un vaste système de diagnostic et de guérisons. […] En
diagnostiquant et en répondant aux phénomènes disponibles à tous les niveaux et
en mobilisant de ce fait le pouvoir de guérison inné du corps-esprit, le
shiatsu sort de toutes les catégories de médecine contemporaine standard de
l'Orient comme de l'Occident." (Yuichi Kawada)
Toucher tous les niveaux de l’Etre
Clairement donc, le toucher que nous pratiquons ne se
limite pas au physiologique.
Le toucher effectué avec le Cœur met en mouvement. En
Occident aussi, ne dit-on pas de quelque chose qui suscite en nous une
émotion : cela me touche ?
Nous travaillons sur tous les niveaux de l’Etre, s’il
fallait vraiment les distinguer. La preuve en est au cours du travail, avec des
manifestations très diverses, selon la personne, le moment, le travail
effectué, la sensibilité...
Il n’est pas rare que tout à coup une émotion surgisse, la
personne se mette à pleurer, ressente une colère, soit prise d’un rire
incontrôlé… La respiration soudain s’amplifie, s’approfondit. Il y a sensation
de froid ou de chaud. Il y a des fourmillements dans le corps. Des sensations
apparaissent le long du méridien traité, ou dans d’autres endroits du corps,
sans lien apparent. Les pensées s’apaisent, la personne entre dans un état
semblable à la méditation. Parfois s’endort. Il y a vision de couleurs, ou
d’images mentales. Un sourire apparaît soudain là où il y avait crispation. Des
tremblements ou des vibrations surgissent. Ou encore, la personne peut ne
ressentir « rien de spécial » en partant, mais les réactions se
déclenchent plus tard, ou le lendemain. Et parfois, il y a le fameux effet
« Menken », où on se sent plus mal parce que des choses doivent
absolument s’évacuer avant de se sentir mieux.
Et pourtant, si une caméra était en train de filmer, elle
n’enregistrerait que le praticien en train de faire des pressions. Il n’y a ni
thérapie émotionnelle, ni séance de psychanalyse, rien d’autre que du shiatsu,
c.-à d. : « presser avec les doigts ».
Chaque fois, l’inattendu me ravit.
Les pressions sur le corps travaillent donc sur ce que
j’appelle « d’autres niveaux de l’être », psychologiques,
émotionnels, spirituels… Est-ce systématique ? Non, uniquement s’il y a un
besoin. Equilibrer le corps se passe au sens large. Et nous sommes larges, bien
plus larges que les limites de notre corps physiologique. Nos cellules
contiennent de l’information du niveau le plus concret au plus subtil.
A certains moments, le toucher se fait plus large, comme
« impalpable » ou « effacé », mais en fait non. Que ce soit
le shiatsu fluidique développé par Bernard Bouheret, où les mains se posent à
peine après avoir bien « baratté » le corps, ou que l’on descende
dans le corps de souffle avec une pression « en sablier »… Ou encore
que l’on expérimente le Seiki, développé par Kishi Sensei, où la main se pose simplement
- « faire sans faire, toucher sans toucher » - et où les corps
entrent en résonance…
Nous entrons là dans des dimensions à explorer à l’infini
et impossibles à formuler, mais qui partent bien du toucher. Une clef de compréhension ? Souvenons-nous que
microcosme = macrocosme, simplement.
Et relisons, à la lumière de ce qui précède, la célèbre phrase de Tokujiro
Namikoshi : shiatsu no kokoro wa – le cœur du shiatsu – haha no gokoro –
est (comme ?) le cœur d’une mère – oseba : si on pousse – inochi no
izumi waku on fait jaillir les sources de la vie.
Traduction approximative, d’ailleurs, car « kokoro »,
pour un Japonais, est un concept bien plus large que l’idée que nous nous
faisons du coeur et « inochi » est un des mots pour dire la vie, mais
pourquoi celui-là ? Un autre article, un jour…
Par contre, « oseba », si on pousse, ne laisse aucun doute :
c’est bien clair qu’il faut le toucher, le fameux premier pas sur le chemin de
cent lieues.
Le corps et au-delà
Et allons d’ailleurs un pas plus loin. La pression dépasse
de loin les limites du corps et va aller influencer l’environnement. MaîtreOhashi a
parlé un jour de l’environnement de la personne comme facteur venant enrichir
le diagnostic. Je suis sûr qu’inversement, le shiatsu pratiqué sur quelqu’un
peut modifier des situations compliquées, des relations difficiles, voire le
cours d’une vie qu’on pourrait penser subir.
Car quand l’énergie de quelqu’un change, les interactions
avec le monde extérieur changent également. On dit : soyez le changement
que vous voulez voir arriver dans le monde. Changez, et le monde autour de vous
changera.
Nous sommes également le fruit de nos interactions avec
d’autres, nous appartenons à des systèmes que nous influençons et qui viennent
nous influencer et on sait bien que notre façon d’être, nos pensées, nos
émotions influencent la réponse de l’environnement proche et lointain. Jung
avait déjà fort bien décrit le mécanisme des projections : ce que nous
projetons de nous-mêmes sur l’autre revient à son tour nous influencer.
Profondément ressourçant et recentrant, le shiatsu permet
des changements profonds de l’Etre et peut donc déboucher sur des changements
de l’Etre considéré dans la « matrice ».
Eric Baret résume cela merveilleusement : « arrêter de
prétendre » être comme ceci ou comme cela, recentrer sur l’écoute, laisser
l’énergie couler librement à chaque instant.
La pyramide est sur sa base : centré et puissant dans le hara, la poitrine
ouverte, la tête paisible.
Mettez les mains
Toute considération mise à part maintenant, revenons en
séance. Praticien et client, nous sommes bel et bien et avant tout dans le ressenti.
« Mettez les mains », disait Kawada Sensei lorsque nous avions envie
de poser mille questions sur ce qu’il fallait faire et comment. Shikantatsu,
disais-je dans un article précédent : seulement pousser.
La pression de nos doigts est notre seul outil et la seule
réponse que nous ayons à toutes les questions ou les situations qui peuvent se
présenter. Je suis outré d’entendre que, dans certaines disciplines ou
thérapies, si on ne trouve pas la cause, on ne peut rien faire et on renvoie la
personne souffrante en disant qu’on ne peut pas l’aider.
La compréhension des
causes est pour moi un « nice to have », qui n’est pas toujours
indispensable ou possible. Bien entendu, il y a une réflexion, une connaissance
de la technique qui va décider d’une orientation du travail. Mais parfois, on
ne sait pas et, d’ailleurs, fondamentalement, personne ne sait. Alors, on fait.
On met les mains.
Cet article vous a touché ? Ne le gardez pas pour vous.
Partagez-le. Il ira peut-être toucher d’autres encore.
Le shiatsu, c’est pour qui ? Réponse simple : pour tout le monde. Je
vous invite à revenir un instant à la vidéo postée sur Youtube où je résume les
différents cas possibles :
vous n’avez rien
vous avez mal
vous êtes mal
vous êtes malade
Le shiatsu, c’est donc pour tous et pour tout ?
En fait, oui
On ne refuse personne
Cassons de suite les mythes et oublions les peurs : aucun
problème, aucune maladie, aussi grave soient-ils, ne peuvent être prétexte à refuser quelqu’un
en cabinet pour un shiatsu.
Le bon sens impose d’attendre en cas de maladies contagieuses qui pourraient se
communiquer par le toucher direct ( gale, zona … ) ou le contact proche avec le
praticien. Si vous sentez arriver la
grippe, ne venez pas (d’ailleurs, vous ne profiterez pas vraiment de la
séance).
On filtrera simplement et avec
bienveillance les personnes en quête de plaisirs que nous ne souhaitons
absolument pas leur donner. Et,
toujours, le praticien / la praticienne a le droit de renvoyer vers quelqu’un d’autre,
s’il ne « sent » pas le travail avec quelqu’un.
Mais c’est tout. Et c’est très rare, car les personnes qui s’adressent à nous
sont en demande d’écoute, de bienveillance, d’aide.
On fera toujours quelque chose
Aussi grave que soit la pathologie, le praticien de Shiatsu
offrira toujours au minimum un accueil, une écoute, un accompagnement, et puis,
tout son art, son empathie, son intensité et son intention dirigés vers le
rétablissement de la circulation de l’énergie.
Il ne s’agit donc pas d’être exclusif, mais inclusif.
« Prendre l’Univers en soi », accueillir la souffrance et transmuter.
Parfois, nous ne saurons pas quoi faire, la tête se taira.
Mais nous ferons quelque chose, le cœur parlera.
L’expérience montre bien qu’on peut toujours faire quelque
chose avec le shiatsu, quel que soit le problème, le mal rencontré.
Je reçois parfois des personnes souffrantes qui ont fait le tour de plusieurs
spécialités et arrivent en dernier recours au shiatsu, désespérées, car
personne n’a pu ou n’a voulu les aider. Ou alors, on n’a pas trouvé ce qu’elles
avaient, et donc, on n’a pas pu les aider.
En shiatsu, on ne comprendra peut-être pas non plus le problème, mais on va tout de suite pouvoir aider. Paradoxal? L'Orient en est plein, de paradoxes.
Un art ancien pour traiter les maux modernes
Il existe dans le monde quelque 8.000 maladies dites « rares », qui ne touchent chacune que quelques centaines ou milliers de personnes et donc n’intéressent pas la recherche. Doit-on pour autant attendre de savoir exactement ce que c’est et les laisser espérer une hypothétique solution dans quelques années ?
Il y a aussi les maladies de civilisation, de notre monde
moderne, bien connues, elles et étudiées, mais pour lesquelles il n’existe pas
pour autant de solution : cancer, sclérose en plaques, athérosclérose et
hypertension, fibromyalgie, polyarthrite rhumatoïde, maladie d’Alzheimer,
maladie de Parkinson… (liste non-limitative).
Auto-immunes, profondément douloureuses et/ou invalidantes,
voire, à terme, mortelles, ces maladies sont en croissance, car inhérentes aux
dérives de la civilisation moderne : rythmes effrénés, tensions, stress,
alimentation de mauvaise qualité, négligence du corps et de ses besoins, manque
de repos, pollutions… Il n’y a pas UNE cause clairement identifiable, mais un
cocktail dangereux auxquels nous sommes exposés en permanence. Et le nombre de
cas augmente de façon alarmante.
Lors de la réflexion et de la pratique menées sur ce thème
lors du dernier stage avec Bernard Bouheret à Buthiers dans le cadre de l’Ecole
de Shiatsu Thérapeutique, la place et la puissance du shiatsu sont apparues
clairement dans le traitement des maladies de civilisation.
Il y a la lecture et les solutions proposées par la médecine
occidentale. Lorsque ce genre de maladie se déclare, les chances de guérison,
ou de retour en arrière sont minces, voire nulles (Alzheimer). Les médecins le
disent honnêtement : on ne guérit pas du cancer. Les causes sont multiples
ou floues. Les traitements consistent à soulager ou atténuer les symptômes.
Il y a la lecture proposée par la Médecine Traditionnelle Chinoise. Car même si
les maladies de notre civilisation actuelle concernaient fort peu celle de la
Chine antique, il y a moyen d’appliquer une lecture orientale à nos maux contemporains. Cette compréhension différente est un enrichissement. Adaptée au shiatsu, elle débouche sur des protocoles de soin applicables en cabinet. Ces protocoles ne sont pas rigides, mais des indications, logiques, de ce que l'on peut entreprendre. Evidemment, chaque cas est unique, et il faudra adapter.
En shiatsu, il n'y a pas de recettes valables pour tous et à tout moment. Chacun de vous est différent, et le traitement est sur mesure.
De plus en plus, le shiatsu entre dans les hôpitaux
Nous n’avons pas la prétention de résoudre les problèmes, là où d’autres
cherchent encore. Mais nous pourrons faire quelque chose : poser les mains.
Un nombre croissant de médecins hospitaliers ou non, en France, en Belgique… fait
d’ailleurs appel au shiatsu en complément aux soins apportés.
Les maladies de civilisation sont en croissance rapide, mais les solutions se
diversifient. Il faudra travailler à la source : changer de mode de vie,
diminuer le stress, arrêter de polluer… Il faudra reconsidérer complètement
l’alimentation et les aliments, revenir à une vie saine.
Des expériences sont menées, avec succès, dans les services d’oncologie,
neurologie… Les patients à qui l’on propose du shiatsu se sentent mieux,
récupèrent plus vite en cas de traitement agressif ou lourd (par exemple, une
chimiothérapie).
D'ici là... Autant commencer tout de suite, avec nos mains.
Médecins, thérapeutes : même combat. Et nous, nous
sommes prêts.
Le shiatsu a une position privilégiée et une efficacité avérée
sur les deux fronts : prévention et intervention.
Travailler sur soi est un préalable obligé
Si les réflexions et les actions menées dans un stage de
shiatsu thérapeutique comme Buthiers sont nécessaires et efficaces, elles ne
prennent toutefois leur pleine signification qu’en association avec un intense travail sur soi.
En ce sens, la pratique assidue de la méditation et du Qi
Gong sont de véritables outils qui viennent renforcer et ouvrir les praticiens.
Chacun pratiquera les disciplines qui lui conviennent le mieux. Mais là où nous
prêchons la régularité de la pratique à nos receveurs, nous nous devons de l’appliquer
en tout premier lieu à nous-mêmes. Ainsi que d’aller régulièrement visiter un
ou une collègue pour recevoir ce que nous aimons tant donner.
Et donc, je suis ravi des séances que je reçois, et de l’opportunité
lors des stages de ressentir tellement d’énergies différentes.
Je constate également une identité de vision, un
renforcement de l’énergie et l’efficacité joyeuse du Qi Gong tel qu’enseigné à
Bruxelles par Fabienne Lacroix (de l’école Tian Di).Ces séances de Qi Gong nourrissent mon énergie et me rendent disponible en cabinet.
Le shiatsu pour tous et pour tout n’est pas un slogan facile
mais une réalité à la portée de tous, que vous pouvez vivre dès que vous le
décidez.
La vidéo précédente expliquait à qui s’adressait au fond le shiatsu. Nous avons
vu qu’il n’y a pas de restrictions d’espèce, d’âge, de genre, de condition
physique, de culture …
Cette nouvelle vidéo explique simplement dans quels cas on peut faire appel au
shiatsu.
Comme vous l’entendrez, les possibilités sont très larges
et, à tout moment, en toutes situations, le shiatsu peut s’avérer utile dans votre
vie. A la base et en tout premier lieu, c’est un outil de prévention.Mieux
vaut ne pas attendre les problèmes et faire ce qu’il faut pour rester en bonne santé.
Mais au fait, qu’est-ce que la santé ? Et la maladie ?
Et, du coup, quelle est la place du shiatsu dans tout cela ?
Qu’est-ce que la santé ?
La santé, on se la souhaite chaque fois que l’on lève son verre, sans y
réfléchir. C’est donc très important. Mais comme toujours, il faut faire
attention aux mots que l’on emploie et bien regarder les définitions, voire
l’étymologie.
Le mot français santé vient directement du latin sanitas, famille du latin
« sanus », signifiant bien portant de corps et d’esprit (voir par
ailleurs le proverbe « mens sana in corpore sano », les deux vont
ensemble).
L’OMS, qui est l’organisation mondiale la mieux placée pour s'exprimer en
matière de santé, donne cette définition : « La santé est un état
de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement
en une absence de maladie ou d'infirmité ». (Préambule à la Constitution de
l'Organisation mondiale de la Santé, tel qu'adopté par la Conférence
internationale sur la Santé, New York, 19 juin -22 juillet 1946; signé le 22
juillet 1946 par les représentants de 61 Etats, entré en vigueur le 7 avril
1948).
Cette définition n'a pas été modifiée depuis
1946. On n’a apparemment pas trouvé mieux entre-temps.
Elle est toutefois plus large que la conception
couramment répandue et, surtout, génère des associations. Alors, allons-y à la
Chinoise et tentons des analogies pour les confronter à la pratique du shiatsu.
Première association : privatio boni
En cherchant les définitions de santé et maladie, je ne peux m’empêcher de
penser au concept théologique augustinien du mal comme étant une
« privatio boni », une absence de bien, ce qui a donné lieu à
d’interminables discussions théologiques sur la réalité ou non du mal. Le bien
existe, mais pas le mal, sauf en tant qu’absence de bien. Deux contraires ne
peuvent exister dans une seule chose, dit Augustin.
Jung a beaucoup discuté et réfuté ces affirmations et établi la
« complexio oppositorum », l’union des contraires. Quant à nous, à la
base du shiatsu, nous avons la vision du YinYang en perpétuel mouvement (voir
article précédent). L’opposition et le dualisme ne sont que théoriques vues de
l’esprit, la réalité est mélange de différents aspects à des doses changeantes
en permanence. Et il n’est pas question pour nous de jugement selon des
critères « bien » ou « mal ».
Mais ce qui est intéressant pour nous, c’est qu’Augustin (Enchiridion, chapitre
3-11, traduction anglaise de ALBERT C. OUTLER, Ph.D., D.D.) part en fait de la
santé du corps pour extrapoler à celle de l’âme.
Voici le texte intégral : “dans les corps
animaux, par exemple, la maladie et les blessures ne sont rien que la privation
de la santé. Quand un traitement est apporté, les maux qui étaient présents
(par exemple la maladie et les blessures) ne se retirent pas et ne vont pas
ailleurs. Simplement, ils n’existent plus. Car un tel mal n’est pas une
substance; la blessure ou la maladie est un défaut de la substance corporelle,
qui, en tant que substance, est bonne. Le mal est alors un accident, càd une
privation de ce bien appelé la santé. Donc, les défauts de l’âme, quels qu’ils
soient, sont des privations du bien naturel. Quand un traitement a lieu, ils ne
sont pas transférés ailleurs, mais, vu qu’ils ne sont plus présents dans l’état
de santé, ils n’existent plus du tout ».
Or, curieusement, aujourd’hui, quand on cherche
une définition de la maladie, on n’en trouve pas à l’OMS (seulement des
descriptions détaillées des maladies existantes), ni dans le dictionnaire
médical comme quelque chose ayant une existence propre, mais toujours par
rapport à l’état de santé.
Maladie vient du latin « male habitus », signifiant « se
trouvant en mauvais état » (Robert étymologique). Cette façon de voir est
propre aux langues latines que sont le Français, l’Italien et l’Espagnol,
tandis que les langues germaniques et l’Anglais proposent une plus grande
variété de sens (disease – illness – sickness).
Mon Larousse Médical, avec d’autres sources, donne comme définition de la
maladie : « une altération de la santé (ou des fonctions) d’un être
vivant ».
Je ne sais pas s’il y a un lien, mais Saint-Augustin aurait des raisons de
jubiler, comme quoi il nous l’avait bien dit. En faisant abstraction du Bien et
du Mal : on en est resté à dire que la santé est l’état naturel, préexistant,
et puis il y ades
« accidents », des « altérations » à la santé.
Deuxième association : Sôteria
La définition de l’OMS va plus loin que
l’individu considéré au simple niveau physiologique. Elle inclut les aspects
mentaux et les interactions sociales.
Cela fait penser à la « Sôteria », mot grec que l’on retrouve d’abord
dans la mythologie ancienne (divinité allégorique de la sécurité, de la
préservation et de la délivrance du mal) et à son pendant masculin « Sôter ».
Le fameux anagramme « ichthus » (poisson), pour « Iesus CHristos
THeou Uios Sôter » (Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur) inclut d’ailleurs
la notion de Sôter pour caractériser le Christ. Les récits rapportent de
nombreuses guérisons dues à l’intervention du Christ.
Le mot Sôteria se retrouve dans le Nouveau
Testament (écrit en Grec), et renvoie à diverses acceptions du Salut des âmes
et des corps : être sauvé d’une maladie physique, du danger, de la
contamination des mauvaises énergies ambiantes, de la perdition, des péchés… et
jusque dans une dimension eschatologique. Le Sauveur apporte le Salut, c.-à-d. aide
à retrouver la santé et traverser le monde et le temps, en restant indemne.
En Shiatsu, ce qui précède n’est pas pour nous
étonner. On a coutume de dire que le Shiatsu s’adresse à tous les niveaux de
l’être : physique, mental, émotionnel, spirituel… Si la porte d’entrée est
bien le corps au travers du toucher (il n’y a pas plus concret que cela), c’est
certain que nous touchons à tous les niveaux et toutes les qualités d’énergie,
de la plus incarnée à la plus subtile, de la plus figée à la plus immatérielle,
de la plus lente à la plus rapide au niveau vibratoire…
Il est clair que le corps énergétique est bien
plus grand que le corps que nous percevons par nos 5 sens et que nous
travaillons sur ces dimensions également (Bernard Bouheret dit :
« corps de souffle »).
Quant aux relations sociales, Ohashi parle lui aussi de la nécessité de
considérer l’individu sous ces aspects pour bien le cerner. Nous ne sommes pas
des tours d’ivoire, mais le résultat d’une multitude d’interactions, le
croisement de fils sur la trame de l’univers. Interrelation, disent les
Bouddhistes. On l’observe a contrario : lorsque quelqu’un se rééquilibre,
change son attitude intérieure, et son « body language », ses
relations avec les autres se modifient automatiquement.
On pourrait dire de Sôteria qu’elle est la grande
santé, au sens très large, pas seulement le mental, mais toutes les couches qui
nous constituent et notre place sur la trame. En ce sens, le shiatsu s’occupe
de la grande santé, ce qui sous-entend une troisième association.
Troisième association : l’écologie du
microcosme/macrocosme
La troisième association est en quelque sorte
« par défaut ». Il manque dans la définition de l’OMS une dimension
fondamentale, mais elle est révélatrice de l’état d’esprit qui a
malheureusement prévalu depuis que l’homme a pensé se mettre en dehors de la
Nature pour la dominer (avec les monothéismes, puis les prétendus et
auto-proclamés philosophes des « Lumières »). Notre shiatsu, dans la
ligne de la philosophie des anciens Chinois, inclut l’indispensable lien à la Nature
comme faisant partie de la santé, avec, notamment, l’axe Ciel/Homme/Terre et
les 5 mouvements (voir article précédent).
Heureusement, l’humanité semble évoluer sur ce plan. L’écologie appelle l’être
humain à se remettre à sa juste place. Il y a une écologie planétaire, bien
sûr, indissociable d’uneécologie des
organes, ou d’une écologie spirituelle…
Le rétablissement de la santé de
l’humain passe par le rétablissement de la santé de la planète. Ces évolutions
récentes nous ramènent au microcosme = macrocosme des Chinois. Espérons simplement
qu’il soit encore temps.
Quatrième association : « Shen »
Je suis enfin ravi de lire que la santé, pour l’OMS, n’est « pas seulement
une absence de maladie ou d’infirmité ». Il ne suffit pas de ne pas être
malade pour être bien, mais il faut encore un ressenti de bien-être complet.
Complet, cela veut dire qu’il n’y a pas de sensation de manque.
On pourrait bien y voir l’émergence du Shin/Shen, la joie de vivre profonde et
naturelle à tout un chacun qui jaillit quand tout est en place et que le Cœur
peut régner tel un Empereur Chinois ou Japonais, car tout est à sa place et
fonctionne bien.
Un Shen bien présent se voit au rayonnement de la personne en bonne santé, à la
joie de vivre qui en émane et à sa capacité de la faire ressentir à ceux qui
entrent à son contact. Quand on est bien, on est naturellement et
contagieusement joyeux. C’est l’émotion à la base de toutes les émotions :
l’émotion d’Etre.
La santé, un état de complet bien-être
Si donc nous mettons ensemble ces quelques
sources fondamentales (la moderne OMS, l’Antiquité,l’Occident, le Moyen-Orient, l’Extrême-Orient),
nous voyons bien les apports à la définition de la santé.
La santé est l’état naturel et initial, primordial
Il convient d’éviter ses
« altérations »
Elle est holistique, elle s’adresse à l’individu
total.
Cet individu n’est pas considéré comme une entité
isolée, mais en interaction avec la société / l’Univers.
Peu importe le style de shiatsu…
Petite réflexion pour les collègues, dans la
logique de ce qui précède…
Si la santé est un « état de complet
bien-être », on peut se poser la question de la pertinence des discussions
que l’on entend parfois dans le monde du shiatsu entre ceux qui disent faire du
« bien-être » et ceux qui ont une approche des pathologies. Nulle
opposition là-dedans. La santé étant un état de complet bien-être, on peut
travailler sur le bien-être uniquement et on améliore donc la santé. Et si on
traite les « altérations » à la santé, on rétablit l’état de
bien-être. Ce sont des angles d’approche, l’un plus général et l’autre plus
symptomatique.
Selon les besoins en présence, mais aussi en
fonction de nos affinités personnelles, de nos apprentissages et de nos compétences
actuelles, nous utiliserons les deux approches, ou nous en privilégierons une. Au
final, les deux sont profitables à la santé, ne s’excluent pas et ne s’opposent
pas.
Nous devons toutefois savoir ce que nous faisons, travailler avec sincérité, dans la justesse, avec la bonne intention, et en dosant correctement technique et intuition. Le praticien doit être bien dans sa pratique, sinon cela se ressent. Le
shiatsu, ou la voie de la grande santé, cela vaut pour celui /celle qui traite et celui /celle qui est traité(e).
Revenir à votre état naturel grâce au shiatsu
Le shiatsu, avec ses forts aspects préventifs,
son action sur tous les niveaux de l’être, s’inscrit donc parfaitement dans
l’entretien et le rétablissement de la santé comme votre état naturel.
Pourquoi faire du shiatsu, donc, eh bien, pour votre bonne santé, soit pour la
conserver soit pour la retrouver.
Et pour les exemples pratiques, je vous
renvoie à la vidéo, qui vous parle de prévention au sens large, d’avoir mal,
d’être mal…
Sachant que l’on pourra toujours faire quelque chose et que tout
pas, si minime soit-il, vous ramène vers votre état naturel : la santé.
Dans la vidéo ci-jointe, réalisée avec la participation
exceptionnelle de mon chienchien Manatsu (Tosa Inu, japonais lui aussi), je réponds brièvement auxréflexions
que l’on entend à l’occasion lorsqu’on parle de shiatsu.
Votre interlocuteur
est en effet persuadé que le shiatsu n’est pas pour lui, mais pour les autres, c-à-d
diverses catégories de personnes auxquelles il ou elle n’appartient en aucun
cas.
Or, le shiatsu, d’après ce que je constate tous les jours, a
vocation d’universalité et s’adresse véritablement au vivant sous toutes ses
formes, sans aucune distinction.
Nous avons déjà dit lors d’articles précédents que toute explication ou
justification ne peut rendre véritablement ce qu’est le shiatsu et que seul le
ressenti de la personne qui le reçoit (et qui le donne) peut offrir une
compréhension profonde.
Comme le dit Eric Baret (« Le Sacre du Dragon Vert »),
la pensée n’a pas de place dans la compréhension. Etre Compréhension n’est pas
lié à la pensée, c’est une émotion fondamentale.
Point n’est besoin effectivement de savoir ce que c’est pour
en bénéficier.
Ainsi, je laisse tranquillement certains clients ou clientes
âgés écorcher le mot « shiatsu » en quelque chose de très approximatif,
ou ne reprend nullement ceux qui restent absolument persuadés que c’est
Chinois. L’important, c’est le ressenti, et que cela leur fasse du bien. Ce sur
quoi ils sont tous d’accord.
Humains et animaux
On remarque quand même un certain intérêt, actuellement, pour le shiatsu. On en
parle plus, des articles et des films paraissent… Notre art s’insère dans des
programmes de bien-être, de revalidation, d’accompagnement, jusqu’en milieu
hospitalier.
C’est qu’on peut effectivement le pratiquer en toutes
circonstances et en tous lieux, dans différentes optiques, et sur tous les êtres vivants, pas seulement
les humains.
Toute une branche du shiatsu s’applique ainsi aux chevaux, animal, on le sait,
particulièrement sensible en thérapie et possédant lui-même de fortes aptitudes
thérapeutiques (hippothérapie). Les chiens y sont eux-mêmes sensibles.
Un livre
de ma collègue Sylvia Collins (Ecole de Shiatsu Canin Inu Ki) sortira d’ailleurs bientôt à ce sujet, à ma
connaissance le premier en la matière. Les chiens peuvent eux-mêmes travailler en
thérapeutes, comme en témoignent des expériences menées en maison de repos,
avec des enfants, etc.
Je ne pense pas qu’on puisse limiter la liste des
animaux sensibles au shiatsu, car il s’agit bien de toucher bienveillant, et
donc d’une communication qui s’établit entre le donneur et le receveur à un
niveau où il n’est pas nécessaire de formuler.
En pratiquant, on s’ouvre
toujours plus à l’interrelation avec le vivant. Le fameux
« spécisme », de plus en plus contesté, n’est pas d’application en
shiatsu.
Nous, humains d’Occident, qui admirons particulièrement
notre cerveau gauche hyper-développé, avons malheureusement une nette tendance
à tout catégoriser, étiqueter, éplucher, définir (et donc exclure)… et c’est à
mettre en veilleuse dès que nous pratiquons.
Il y a ainsi un relent idéologique ou un vague complexe de
supériorité qui plane dans certaines couches de la société et selon lequel tous
ces « trucs orientaux » ne marchent pas sur les Occidentaux qui ont
de bien meilleures méthodes.
L’art du shiatsu est de fait profondément Japonais, et le cadre de réflexion
derrière ainsi que la Weltanschauung, comme dit Jung, la conception du monde,
sont éminemment Orientaux. Il n’est pas besoin d’étaler la chose quand on
travaille, mais il n’est pas question non plus de sortir de ce cadre de
référence, des symboles et des valeurs fondamentales qui le sous-tendent, sous
peine de diluer, d’affadir, de mélanger. Mais évidemment notre pratique peut
toujours venir enrichir le cadre, sans le remettre en question.
Je suis émerveillé de voir que les personnes réceptives à
cet art très Japonais sont, elles, très diverses. Quartier Européen de
Bruxelles favorisant, évidemment, j’ai déjà reçu des clients de tous les
continents, pays et cultures : Belgique, France, Italie, Espagne, Portugal,
Croatie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Suède, Pologne, Angleterre, Irlande,
Roumanie, Grèce, Tunisie, Algérie, Congo, Namibie, Etats-Unis, Japon, Ile
Maurice, Brésil… C’est à chaque fois un tel enrichissement !
Ainsi, profondément Japonais dans sa conception et son
approche, le shiatsu peut être simplement reçu et ressenti par tous les
arrière-plans culturels du monde. Après tout, nous avons tous un corps, et, dès
que le mental arrive à lâcher les éventuels a priori, tabous culturels liés au
corps, il n’y a plus de problème. Les divisions, c’est le mental.
Une pratique sans âge
La distinction d’âge n’est pas pertinente non plus. La plage est plus large que celle ... du journal Tintin jadis ( de 7 à 77 ans). On ne
travaillera évidemment pas les mêmes choses, ni avec la même durée ou de la
même façon, mais enfants comme adultes ou personnes âgées aiment le shiatsu.
Ainsi, récemment, un enfant de 11 ans qualifié de « remuant » est
venu recevoir un shiatsu et est resté sans bouger un quart d’heure par la
suite, au grand étonnement de sa maman. Il se sentait simplement détendu. Mon
patient le plus âgé a 94 ans, mène une vie active et vient d’éliminer sans trop
de mal un lymphome. Le plus pénible pour lui était de se rendre à l’hôpital
pour ses traitements. Il a évidemment une excellente immunité à la base, mais
il considère que pratiquer le shiatsu met toutes les chances de son côté.
On pourrait même aller ainsi jusqu’au bout de la vie…
Favorisant la longévité heureuse, le shiatsu peut également permettre une belle
mort, paisible, consécutive à la qualité de la vie qui a été menée. S’endormir
pour ne plus se réveiller. Plusieurs praticiens de ma connaissance ont eu l’occasion
de donner du shiatsu à des mourants et ont confirmé ses bienfaits pour
aider au grand départ.
On peut toujours faire quelque chose
Peu importe également l’état dans lequel on se trouve quand on fait du shiatsu :
bien ou pas bien physiquement ou mentalement, stressé ou pas… Quand on me
demande « pouvez-vous m’aider ? » et que c’est un cas compliqué,
ou que personne n’a pu aider jusque là, je réponds « on peut toujours
faire quelque chose ».Ce n’est pas
de l’arrogance, ni une foi absolue en une quelconque pratique magique.
On fera
toujours quelque chose, ne fût-ce qu’écouter avec le Cœur, poser les mains avec
compassion, apaiser, détendre… On fera, sans attendre, ce qui viendra. Et
peut-être qu’ainsi la personne se sentira mieux déjà, même temporairement, ou
que le corps se rééquilibrera, ce qui entraînera d’autres changements. On ne
sait pas toujours tout le bien que l’on peut faire. C’est pourquoi il faut
faire.
Mes voisins européens affichent fièrement « nous travaillons ensemble pour
les patients avec des maladies rares et complexes : 24 réseaux, 30
millions de patients, 8000 maladies, 900 équipes d’experts, 300
hôpitaux ! ».
Excellente chose de prendre le problème en mains !
Mais cela veut dire que chaque équipe d’experts va devoir analyser et trouver
une solution pour une centaine de maladies rares et que chaque hôpital devra
accueillir 100.000 patients. Je ne vois pas comment on va faire, et à quelle
échéance, d’autant que les patients souffrent déjà maintenant.
Donc, si
quelqu’un se présente avec une maladie rare, par exemple, pour laquelle il n’y
a pas de traitement, je pourrai sans doute simplement, sans attendre, l’accompagner,
l’écouter, le détendre, le prendre en charge…
C’est le cas également pour les maladies déjà bien connues
et parfaitement traitées (sauf dans certains cas évidents décrits sur mon site).
Et c’est le cas pour ceux qui n’ont « rien », mais souffrent quand
même de leur vie, de circonstances difficiles, de pressions diverses, de perte
de sens, d’envie, de motivation… Le shiatsu s’occupe de rétablir l’énergie,
quelle que soit la cause de la coupure ou du déséquilibre. Et même si cette cause
ne sera jamais identifiée. Il y a, sans doute aucun, complémentarité avec les
efforts de la médecine.
Investir dans sa vie, la première priorité
Un collègue me faisait remarquer récemment que quelqu’un qui
peut investir 600 EUR dans un smartphone (ou plus) peut bien investir 60 EUR
dans une séance de shiatsu. Il est vrai que 10 heures de shiatsu feront plus de
bien que quelques années de smartphone quotidien, au final. Mais sans doute ne
peut-on plus se passer de smartphone et pense-t-on pouvoir reporter son bien-être.
Plutôt que de relancer un débat sans fin sur les moyens que
l’on peut consacrer ou non à soi-même, considérons avec mon ancien professeur
de Kyudo que le seul investissement rentable que l’on puisse faire, c’est
d’investir dans sa vie. Là est le cœur. Cela permettra d’investir et de
s’investir dans bien d’autres combats. Le shiatsu est une façon par excellence
d’investir dans ce que nous avons de plus précieux : nous-mêmes.
Le praticien lui-même s’investit. Le shiatsu est très
physique. Beaucoup ne ménagent ni leur temps ni leur efforts. Il est juste que
la rémunération soit correcte.
Yin/Yang, si on veut faire une distinction
Il reste évidemment toujours cette vague idée condescendante comme quoi le
shiatsu est un truc léger plutôt pour les femmes. Laissons tomber les clichés
et passons au ressenti, sinon, on n’en sortira jamais.
Les femmes viennent plus
nombreuses parce qu’elles sont généralement plus réceptives et plus attentives
à leur bien-être que beaucoup d’hommes. Prendre soin de soi et donc des autres… (Dans cet ordre-là :c'est est important).
La célèbre phrase de Namikoshi réfère d’ailleurs au cœur maternel « shiatsu
no kokoro haha no gokoro, oseba inochi no izumi waku, hahaha » (« le cœur du shiatsu est le cœur maternel, si on pousse, on fait jaillir les sources de la vie, hahaha »).
押指
せ圧
ばの
命心
の
泉母
湧の
く心
Le kanji « cœur » a quant à lui la forme d’un vase qui contient (entendu de Bernard Bouheret) : réceptivité, ouverture, accueil.
D’un point de vue shiatsu, il faudrait de toute façon arrêter
de rentrer dans la différenciation homme/femme, et considérer que nous
travaillons pour et avec des êtres humains. D’ailleurs, le kanji HITO, situé
entre Ciel et Terre, n’implique aucune différenciation sexuelle et signifie
« être humain ».
Il est difficile de ne pas rentrer dans la dualité, mais la
seule qui nous concerne est le YinYang, pas le Yin et le Yang, ou le Yin ou le
Yang, mais le YinYang, c’est-à-dire cette polarisation fluide d’une énergie
unique qui n’est pas statique, en mouvement perpétuel, en nous à tous niveaux.
Et donc tous les hommes ou les femmes sont YinYang, avec une part de Yin et de
Yang différente et mouvante et lorsque nous travaillons, nous observons et nous
rééquilibrons ces mouvements d’énergie.
S’il fallait vraiment se demander qui du Yin ou du Yang est
apparu le premier, les textes sont formels : le Yin préexiste, la « faille
Yin » apparaît et implique l’apparition du Yang. De même en séance, mieux
vaut nourrir le Yin que de s’acharner sur le Yang. Et donc, sachant que, hommes
ou femmes, nous sommes composés d’une proportion mouvante de Yin et de Yang,
nous pouvons abandonner toute focalisation et tout amalgame. Et nous mettre
véritablement au service du Vivant.