Ce weekend, nous repassons à l’heure d’été. Un système
adopté dans les années ‘70, visant à faire des économies d’énergie. Je ne me
prononcerai pas sur le fait de savoir si cet objectif a été atteint, mais je m’interrogerai
plutôt sur notre conception du temps et son impact sur notre santé (au sens
large).
Il y a très longtemps que l’homme essaye de mesurer le
temps, les jours d’une année et les heures d’une journée. Question
d’organisation et d’optimisation des cultures et du travail. Déjà ! Tout
est parti de l’idée de planter un bâton dans le sol. Lorsque le soleil est à la
verticale, l’ombre projetée est à son minimum et il est donc midi. Ce point de
repère ne change pas aujourd’hui : il est midi quand le soleil est au
zénith, pas quand l’horloge indique midi. Jusqu’au 19ème siècle, la plupart des pays n’avait pas adopté
d’heure légale, la même pour tous. Le méridien de Greenwich n’a été officialisé
qu’en 1880. Avant cela, le clocher de
l’église de chaque village sonnait midi quand le soleil passait à la verticale.
Selon l’endroit du pays, ce n’était donc jamais tout à fait au même moment
Il a fallu rationaliser tout cela avec le développement de
transports rapides, plus particulièrement avec les horaires de trains. Chaque
compagnie de chemin de fer utilisant l’heure de son siège social comme
référence pour ses horaires, les choses étaient un peu compliquées.
En Belgique, nous sommes à GMT +1 et à midi heure légale, il
est plus ou moins midi heure solaire. Ce
« plus ou moins » devient toutefois franchement décalé en été,
lorsque « par convention » nous avançons de deux heures sur le
soleil.
Il n’y a pas grand-chose d’immuable sur Terre, sauf
peut-être le rythme astronomique des saisons. Quand la Terre amorce son
basculement vers le Soleil, le printemps commence pour l’hémisphère concerné.
Peu importe la manifestation de la saison, c’est-à-dire s’il fait froid, il
neige, ou il fait trop chaud. Le printemps est bel et bien là. La médecine
traditionnelle chinoise et les arts qui en découlent, comme le shiatsu, sont
bien d’accord : la vie en
adéquation avec le rythme des saisons est une des conditions fondamentales pour
être en bonne santé. Il est évident qu’on n’a pas la même énergie en été qu’en
hiver, et notre mode de vie doit donc s’adapter à l’énergie ambiante, si nous
voulons éviter les ennuis de santé.
Cette constatation peut également se rapporter au rythme
d’une journée. En gros : la nuit, je dors. Le jour, je m’active. Je me
lève avec le jour et me couche avec lui.
Mon activité culmine vers midi. . Après quoi, mon énergie décline et je
peux me consacrer à des activités plus calmes.
Les heures attribuées aux méridiens soulignent ce
fait : 3h (Poumons), je prends un bon inspir et commence la journée. 5h (Gros
Intestin), j’évacue. 7h, Estomac : je me nourris. Et ainsi de suite
jusqu’aux méridiens de la nuit, Vésicule Biliaire et Foie, ayant pour tâche de
nettoyer les toxines de la journée. Beaucoup d’entre nous ne sont pas en forme
le matin, parce que le nettoyage des toxines ne s’est pas fait correctement.
Difficile, évidemment, dans la vie professionnelle d’avoir
un rythme de moine Zen. La norme de 8 heures de travail, quelle que soit la
saison, est la même toute l’année. Il n’en a pas toujours été ainsi. Ainsi, au
Moyen-Age, on respectait le calendrier romain : 12 heures de jour, 12
heures de nuit. Par conséquent, les heures de jour étaient plus courtes en
hiver. Cela ne plaisait pas aux premiers employeurs, qui ne voulaient pas payer
le même salaire pour des heures plus courtes. Au moins, c’était plus naturel.
Mais il y a toujours moyen de composer avec les obstacles
que l’homme se met lui-même dans le chemin pour mal vivre et se couper de la
nature.
Ainsi, en vacances ou en weekend, nul ne nous oblige à respecter
l’heure légale. Nous pouvons vivre plus en accord avec le temps solaire.
En d’autres temps, le matin est le moment d’accomplir les tâches
compliquées, de tenir les réunions… Personnellement, je retarde le repas de
midi jusque vers 13 heures, afin de profiter au maximum de l’énergie sans que
la digestion ne vienne la perturber. Une petite sieste s’imposerait même après.
La fin de la journée peut être consacrée à des tâches plus faciles, pour
décompresser petit à petit et préparer au sommeil.
Quand le soleil est au zénith, notre énergie est au zénith.
Et tout point maximum atteint implique un repli. Observer ce mouvement et
s’accorder est bon sens et sagesse.
L’heure d’été (soleil + 2) a pour effet que nous nous levons
bien plus tôt pendant 6 mois par an, en décalage avec notre rythme naturel. La
tentation est grande de se coucher tard, vu qu’il fait clair. Nous nous
fatiguons donc chaque jour sans le remarquer, au lieu de vivre en plénitude,
comme l’exigerait l’été. Les animaux, plus sensibles que nous, ou plus
connectés aux cycles naturels ne s’y habituent jamais, par exemple les vaches.
Alors, abandonner l’heure d’été ? Pour soi-même,
certainement, le plus possible. D’ailleurs, je laisse l’heure d’hiver dans la
voiture pour me rappeler quelle heure il est vraiment «environ ». Sociétalement,
on entend d’ici les discussions interminables. Encore que, en Russie, Vladimir
Poutine ait signé le retour permanent à l’heure d’hiver et que la Chine ait
abandonné tout changement d’heure dans les années ’90.
Le Shiatsu, en tant qu’art de vivre, et en tant que
technique d’harmonisation, se révèle utile pour rétablir les déséquilibres, quels qu’ils soient. Il
améliore déjà la qualité du sommeil et favorise la faculté de récupération de
l’organisme, tout en renforçant le système immunitaire. Dans un monde où nous
vivons tant de déséquilibres imposés de l’extérieur, nous nous déplaçons sans
cesse comme des funambules, et nous avons bien besoin d’un balancier. Pour moi,
le shiatsu satisfait parfaitement ce besoin.