Thursday, 22 December 2016

Réflexions de fin d'année et de renouveau autour d’un bol de thé matcha


L’après-midi est tranquille. Je m’installe au salon. Devant moi, du thé japonais matcha, moulu patiemment à la meule de pierre, au goût si vert et si minéral, battu avec le petit fouet en bambou et servi dans ce beau bol en bois de chêne acheté un jour au Japon. En accompagnement, un morceau de chocolat 100% à base de fèves criollo, les cacaoyers natifs d’Amérique latine qui donnent un chocolat pâle et légèrement acidulé.

Pas n’importe quel thé, pas n’importe quel bol, pas n’importe quel chocolat. Snobisme ? Ce serait jugement. Choix délibéré, plutôt, de la qualité et de la beauté, choses inscrites dans les gènes au Japon, pays du shiatsu. Choix de l’attention, au sens bouddhiste, à ce que l’on mange et boit, par respect pour ce que la nature et le savoir-faire des hommes a produit, en harmonie. Conscience du bonheur d’être au XXIème siècle et de pouvoir bénéficier facilement de ces belles et bonnes choses. Gratitude.

Ce n’est pas tant qu’il faille attribuer un sens aux actes banals du quotidien, tels que manger, boire, se laver, s’étirer, se promener, ou se tenir simplement en silence. C’est question d’attention et d’intention.

L'attention

La pleine attention consiste à tenter de devenir conscient à tout ce qui est là. Thich Nhat Hanh, moine Zen coréen célèbre par son enseignement, raconte ainsi un exercice de pleine attention au départ d’une tasse de thé. En se concentrant, on peut remonter à la genèse même du thé que l’on boit : le travail des hommes, la pluie, le soleil et le vent sur le théier, le passage des 4 saisons,  les oiseaux qui s’y posent, son enracinement dans la terre, les feuilles qui poussent. Quand on a remonté tout l’enchaînement des causes et effets qui ont produit cette tasse de thé (idem pour la tasse et pour l‘eau), on est conscient de ce que l’on boit, et l’attention se poursuit après sur les sensations dans le corps.

En traitement shiatsu, nous tentons de même d’atteindre cet état de pleine attention pour la personne qui vient nous voir, dans l’écoute, la non-interprétation, le non-jugement, l’ouverture à ce qui est là. Lors d’un récent stage de Seiki Soho, avec Frans Copers, il y avait aussi cette attention totale à ce qui est là, et tout à coup, la main s’en va, spontanément, toucher l’endroit qui « appelle ». En Seiki, il est question là de résonance, ce qui vient faire vibrer nos fibres les plus profondes.

L'intention

Quand on prête attention aux actes du quotidien, on peut aussi les accomplir avec une intention. Je dirais presque les offrir, les dédier à quelque chose ou quelqu’un, ou simplement les accomplir en gratitude. En shiatsu semblablement, on peut mettre une intention dans son travail, ou aucune intention, pour laisser s’exprimer le corps qui reçoit.  Masunaga dit que l’intention suffit, d’autres disent qu’il n’en faut pas. Cela dépendra du moment et de la personne, mais au minimum, la bienveillance sera l’intention profonde. L’état de bienveillance et de gratitude est très puissant. Alors, l’esprit Shin (qui est, notamment, l’entité psychologique, harmonisante, correspondant au cœur) peut s’exprimer pleinement et la joie est présente. Joie ou jubilation ? Les théologiens disent que la prière de louange est la plus puissante, car elle est désintéressée. Quand on dit merci, c’est pour quelque chose et à quelqu’un. On peut être dans la gratitude pour tout et rien, sans raison précise. On peut s’adresser à Dieu, aux bouddhas, à tous les Kamis, ou à personne. Peu importe, c’est question d’affinités. L’important est le ressenti, l’état. « Have fun », dit Ajahn Brahm.

Le contentement

Ajahn Brahm est un abbé bouddhiste theravada qui écrit beaucoup de livres et donne beaucoup de conférences. Il parle du contentement et c’est la première fois que je rencontre ce terme dans un contexte bouddhiste. Le contentement est un état profond.  Se sentir content, à tout moment, c’est être reconnecté à l’instant présent, avoir laissé aller le passé et le futur, et les angoisses qui vont avec, et juste se sentir bien. Les  personnes qui viennent régulièrement en shiatsu me le disent : elles se sentent bien, et n’ont pas d’explications à cet état. Il n’y en a pas, ou il y en a autant que de personnes, peu importe. Si à la première question, « comment allez-vous ? », la réponse est « je vais bien » (et que c’est vrai J), le shiatsu prend tout son sens premier : faire en sorte que cela reste ainsi. Seul un travail régulier permet d’atteindre cet état de bien-être.

Partis d’une tasse de thé et d’un morceau de chocolat, nous voilà bien loin. C’est que tout est lié, tout est interdépendant et les analogies chères aux proto-Chinois, ou les correspondances chères à Baudelaire, pour prendre une référence occidentale, sont bien là.

Pratiquer le shiatsu amène à vivre autrement

En quête de qualité, en pleine présence, l’expérience est plus intense et donc, l’aspect quantitatif disparaît. Cela n’aurait aucun sens de boire 5 bols de thé et de manger toute la tablette de chocolat. Le corps n’a pas besoin de ces quantités-là, et si on le laisse s’exprimer, ce ne sera même pas possible. La quantité vient compenser le manque de qualité, cela se vérifie avec la nourriture de mauvaise qualité. En conséquence, nous n’aurons plus besoin de manger autant si nous optons pour la qualité et l’intensité, et nous pourrons nous offrir des choses meilleures. C’est Jean Rofidal, dans son livre « l’art du Do In » qui fait l‘éloge de la frugalité. Avoir toujours un peu faim donne de l’énergie et améliore la qualité de la vie. Etre toujours rassasié ou saturé ramollit et suscite l’égoïsme (pendant la digestion, l’organisme n’est tourné que vers lui-même). « Avoir l’estomac vide le plus longtemps possible est une bonne condition pour être libre, pour être tourné vers le monde, pour pouvoir donner ».

En ces périodes de fête, voilà qui donne à penser. Même si, comme le dit François Couplan, champion de l’alimentation par les plantes sauvages, un bon excès quelques fois par an fait partie des choses naturelles. Le problème, c’est d’être toute l’année en sur-consommation et de tenter des sevrages ponctuels. Il vaut donc mieux, de façon plus ou moins constante, rester dans la frugalité. Si nous pratiquons le shiatsu, nous savons bien qu’un extrême appelle l’autre, trop peu engendre trop et trop implique trop peu ailleurs.

Puisque nous parlons des fêtes et du sentiment d’interdépendance avec le vivant, il me vient à l’esprit d’appliquer la méthode de la tasse de thé aux mets traditionnels de fin d’année : foie gras, homards et autres dindons de la farce. On peut d’ailleurs le faire avec tout ce qu’on mange. Si cette méditation nous amène à la maltraitance et la souffrance animale, à l’exploitation et la prédation de la nature, au saccage ou à la pollution du vivant, à des traitements non-équitables… se pose la question de savoir si ingérer tout ce ressenti négatif et toute cette souffrance nous fera du bien. Chacun verra pour lui-même. Mais la sagesse derrière la pratique du shiatsu viendra de plus en plus nous titiller, et nous rapprocher de la bienveillance, de la compassion, de l’attention à la Nature, à toutes les créatures et à soi-même…

Que ces fêtes soient de belles fêtes, et vous amènent tous et toutes sans encombrent au renouveau du calendrier et de l’énergie qui repart vers de nouveaux sommets.
 
Meilleurs voeux

Wednesday, 14 December 2016

Le bore out : mourir d’ennui, ou presque


 Klara a dû arrêter de travailler. Diagnostic : bore out. Le bore out, c’est ce « syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ». Le travail est tellement inintéressant, ou rare, qu’on s’ennuie, on ne se sent pas valorisé, et donc, on perd toute estime de soi, rien n’a plus de sens, on déprime, on est fatigué, on devient irritable, on n’arrive plus à dormir… Evidemment, le corps envoie des signaux d’alarme par tous les côtés. A priori, le bore out est le contraire du burn out, où on a tellement à faire qu’on craque, mais la conséquence est semblable : pendant une longue période de temps, on n’est plus capable de travailler.

Un problème de management

Il semblerait que 15% des employés s’ennuient au bureau. Le Dr Luc Swinnen, qui est une autorité en matière de stress management et de bien-être au travail (www.stressmanagement.be) questionne (article dans Jobat) la responsabilité du management, qui ne prête pas suffisamment attention à ces signaux, et n’est pas attentif à déléguer des tâches intéressantes. Pour lui, un remède consiste dès lors, pour l’employé en bore out, à être assertif et à revendiquer du travail ou du travail plus intéressant. Le problème, c’est que l’énergie manque souvent pour ce faire. Et j’ajouterais que l’on est souvent confronté, en plus, à un conflit de personnes. Devenue « indésirable », la personne en bore out est tenue à l’écart par un responsable. J’en ai même connu à qui on disait de rester chez eux, tout en étant payés. Tout comme le Dr Swinnen, je pointerais d’abord du doigt le management car c’est un poste à responsabilités, y compris celle d’anticiper et de résoudre les problèmes, où que se trouve la « faute ».

Toutefois, la littérature professionnelle et l’expérience montrent qu’il y a peu de chance de faire bouger le management (le middle management représentant trèèèèèèès souvent la pire couche d’immobilisme en entreprise ou en institution). La meilleure solution consiste en fait à partir de là. C’est ce qu’a fait Klara.  Elle et son employeur se sont quittés, pour reprendre le ton souvent hypocrite des communications d’entreprise, « de commun accord » et elle est maintenant à la recherche « d’un nouveau défi ». Enfin, cela, justement, reste à voir.

Car, malgré tous les efforts qu’elle fait pour se remotiver et se remettre à la recherche d’un travail, Klara n’y arrive pas vraiment. Elle ne voit rien d’intéressant dans les annonces, ne voit d’ailleurs pas bien quoi faire et n’a pas d’énergie pour entreprendre grand-chose. De plus, elle subit la pression de son entourage qui trouve qu’elle est restée suffisamment longtemps à la maison, qu’elle n’est pas malade, et qu’il serait temps de s’y remettre.
Changer de vie

Parmi les personnes qui viennent en shiatsu, nous avons évidemment des personnes qui, comme Klara, et à des degrés divers, font face à un changement de vie. Ce que bore out et burn out viennent nous dire, généralement, c’est : il est temps de changer de vie. Sinon ? Il y a de fortes chances que de multiples maux vont se déclarer, ou que les symptômes vont s’aggraver. Quand on est en bore out, sans énergie, c’est d’ailleurs qu’on a déjà nié les premiers symptômes.

Souvent, le médecin, à juste titre, a donné plusieurs mois (reconductibles) à la maison et, parfois, ces personnes ont entamé une psychothérapie ou un travail sur soi leur permettant d’explorer ce qui est là. Il est clair que la première chose à faire, c’est l’éloignement d’un environnement devenu toxique. En parallèle, il y a la reconquête du temps pour soi. Avec tous les pièges d’être à la maison, quand il s’agit de femmes, qui redeviennent des mères au foyer. Ce job-là à temps plein ne leur permet justement pas de se retrouver. De plus, il y a la pression sociale, comme dans le cas de Klara, les amis ou la famille qui trouvent qu’il est temps de retourner travailler. Là aussi, il va falloir la force de dire non.
Les mesures d'urgence : faire le vide et éloigner les toxiques

Le problème, comme au travail, c’est que de la force, justement, il n’y en a plus dans ces moments-là, pour claquer la porte, prendre de la distance, mettre des barrières. Il faut absolument du temps, et du temps rien que pour soi. La personne en bore out est arrivée à un extrême, est envahie de partout, et il faut expulser les envahisseurs.
Je félicite toujours ceux et celles qui m’avouent leur préavis de façon un peu honteuse, et je m’en réjouis avec eux : c’est sans doute une des plus belles années de leur vie. Payés pour se reconvertir, magnifique ! Ces derniers temps, il y a en plus cette autre pression politique de l’obligation de travailler, toujours plus, toujours plus longtemps et pour moins d’argent. Actuellement, il ne surgit plus que des politiciens en costume et à la mine sombres pour nous dire de travailler et de consommer en oubliant de vivre. Il est urgent de dire que non merci, et de travailler non pas à la survie d’un système qui coince de tous les côtés, mais à l’émergence d’un nouveau système. On me rétorque déjà : il faut bien avoir de l’argent. Exact, et on attend que se lèvent les vrais réformateurs qui mettront fin au non-sens ambiant et rendront à l’homme sa dignité, avec la satisfaction de faire des choses bien rémunérées qui font vraiment progresser l’humanité tout en préservant la planète.

Il y a nécessité donc de faire le vide, de se tenir à l’écart d’environnements et de personnes toxiques. Il vaudrait mieux partir seul(e), un certain temps. Quand on crée de l’espace en soi, uniquement, quelque chose de nouveau peut surgir. Jamais là où les décombres d’une ancienne vie encombrent.
Voilà pour les mesures d’urgence.

Libérer et reconstruire, avec l'aide du shiatsu

Plus qu'un traitement, le shiatsu est un art de vivre. En pratiquant ou simplement en recevant le shiatsu, la façon de vivre évolue, on comprend les choses autrement.
Il suffit de bien regarder le corps pour se rendre compte que nous ne sommes pas faits pour vivre de façon confinée, assis devant un écran, les sens émoussés, à faire des choses dont le sens souvent nous échappe. Nous sommes des coureurs des bois, cela n’a pas changé depuis la Préhistoire, nous avons besoin d’air, de mouvement. Plus nous sommes sédentaires, plus nous nous affaiblissons. Nous mangeons trop, et n’importe quoi, cela n’arrange rien.  Et nous sommes perpétuellement bombardés d’informations inutiles, angoissantes, avec la peur du lendemain.

Pour le bore out comme pour tout, si l’on considère les flux d’énergie, rien ne sert de s’obstiner dans ce qui bloque. Le perpétuel balancement du Yin et du Yang vient nous l’apprendre. Lorsqu’une polarité est à son maximum, l’autre est déjà présente et grandit. Il importe de discerner ce qui est déjà là et réclame de grandir. Jung parlait déjà de ce type de crise, qui arrive souvent vers la quarantaine. Il est temps de regarder l’autre versant et de se demander s’il n’est pas temps de faire autre chose, de faire moins, de faire autrement ou… de ne plus rien faire (de semblable).

Venir en shiatsu va permettre de libérer et de reconstruire. Il y aura sans doute un nécessaire passage par le lâcher-prise. On constatera peut-être que le « kikai », mer d’énergie vitale, est faible, tandis que le plexus est trop tendu. En d’autres termes, il y a déséquilibre, tensions, l’énergie est trop haut.  

Un bon travail de fond, sur Reins, Foie sera sans doute à sa place. Et nous n’oublierons pas l’énergie des Poumons, souvent perturbée, à cause de l’envahissement, parfois même la peau montre des rougeurs.  Ce sont des considérations générales, car chaque personne est différente et on ne peut vraiment juger que sur place.

Tout dépendra aussi du moment. Quand Klara me dit, en décembre, qu’elle a envie de rester chez elle et pas de courir les entretiens d’embauche, elle est 100 % à l’écoute de son corps et en harmonie avec l’énergie ambiante. On n’entreprend pas de grandes choses en hiver, on laisse monter les idées pour dans quelques mois, quand l’énergie reviendra. Le shiatsu permet de débloquer, et de déculpabiliser, aussi.

Je n’hésite pas non plus à conseiller de regarder ce qu’on a laissé de côté dans sa vie : un talent artistique, une activité manuelle, une aptitude sacrifiée à son métier et à la nécessité de gagner sa vie. C’est le moment de laisser surgir tout cela. Les longues promenades dans la nature seront également bénéfiques, par le travail qu’elles accomplissent toutes seules sur les poumons, les intestins, l’espacement des pensées…  

Le shiatsu offre donc une large palette  de solutions et permet toute une série de choses : écoute, lâcher-prise, soin de soi, relaxation, centrage, stimulation de l’énergie. On met littéralement le doigt sur ce qui ne va pas, et comme dit Kishi Sensei on enlève les pierres au milieu du ruisseau.

Même si il eût été préférable, dans ce cas comme dans tout autre, d’avoir commencé le shiatsu « quand tout va bien », car cela aurait sans doute permis d’éviter la cassure et d’assurer une transition plus en douceur.

Wednesday, 5 October 2016

L’esprit, ce grand malade (et ce que le shiatsu peut y faire)


Le dernier article partait de la constatation « les corps sont malades ». Nous avons pu en tirer certaines conclusions pour notre vie. Dans la logique de ce qui précède, me revient cette autre idée à laquelle je réfléchis souvent : l’esprit est un grand malade.
Pour bien nous accorder sur les concepts, j’entends ici par esprit : nos pensées, notre aspect intellectuel, dit « rationnel » qui raisonne (résonne), réfléchit, ordonne, perçoit et décide…
Cet esprit-là est un grand malade, parce qu’il est responsable des pires idées que nous ayons pu avoir au cours de l’histoire. C’est lui qui a décidé que nous étions séparés de la Nature, c’est lui qui nous a mis en tête ces idées de progrès, de perfection, d’ordre du monde, de croissance, de conquête, de domination, de puissance, de haine et on en passe…. C’est lui qui filtre la réalité et exclut tout ce qui ne passe pas par sa vision réductrice.
Je n’hésite pas à dire « grand malade », pas seulement malade, à l’image des points dits « raku » en shiatsu, qui témoignent de la lente incrustation d’un déséquilibre. La répétition d’idées et de pratiques néfastes de génération en génération implique que le sillon dans lequel nous sommes tombés est profond.
Et attention, qui suis-je pour critiquer ? Il est clair que chaque humain, du fait d’être humain, a ces tendances en lui, à des degrés divers. Moi pareil. En tant qu’humain, je ne fais que constater, en quelque sorte, de l’intérieur et de l’extérieur, les dégâts à l’échelle macro et micro que certaines de mes pensées peuvent provoquer.
Un de mes anciens professeurs n’hésitait pas à affirmer que l’homme est décidément une erreur de l’évolution. Et c’est vrai que nous nous comportons, en règle générale et par la loi du nombre maintenant, comme un parasite à la surface de la planète. Un parasite, c’est ce qui exploite et finalement fait mourir l’organisme porteur, et ne rend rien en échange.
Il suffit de prendre conscience  de quelques exploits de nos pensées et pratiques connexes pour s’en rendre compte :
·         Nous sommes apparus sur une planète vierge et pleine d’énergie et nous sommes en train de la souiller et de l’exploiter sans mesure ;
·         Nous sommes apparus sur une planète remplie d’une magnifique diversité de créatures animales et végétales et nous les exterminons ou les asservissons sans pitié ;
·         Nous sommes apparus sur une planète riche et nous l’appauvrissons ;
·         Nous sommes apparus sur une planète incroyablement belle et nous l’enlaidissons avec nos constructions et nos villes ;
·         Nous nous entêtons à tracer partout des lignes droites, alors qu’il y en a peu ou pas dans la nature ;
·         Nous passons notre temps à exterminer d’autres humains, physiquement ou économiquement,  et nous gaspillons les ressources pour ce faire ;
·         Nous sommes apparus sur une planète libre et ouverte, et nous plaçons partout des barrières, des frontières, des limites ;
·         Nous sommes apparus sur une planète où le jour alterne avec la nuit, mais nous avons relégué le calme, la poésie et la profondeur de la nuit au rang de nos peurs et de nos insomnies, au point de ne même plus pouvoir voir les étoiles;
·         Nous sommes apparus sur une planète innocente, mais nous avons inventé le Bien et le Mal, défini le Mal selon l’air du temps et tenté de l’exterminer ; 
·         Nous sommes apparus sur une planète où tout le monde pouvait trouver sa subsistance et nous avons créé les riches et les pauvres ;
·         Nous sommes apparus sur une planète où tout se recyclait et nous avons produit des choses non- recyclables et polluantes ;
·         Nous sommes les derniers à être apparus sur cette planète et, normalement, les derniers arrivés se font discrets et tentent de se faire accepter, mais nous nous sommes arrogés le droit de tout voler et avons pensé que les autres créatures devaient s’adapter à nous.
Vous pourrez compléter la liste de milliers d’exemples, à l’échelon planétaire ou même dans votre vie de tous les jours. Alors, à lire  tout cela, sommes-nous une erreur de l’évolution ? L’évolution décidera. Elle n’a pas hésité, par le passé, à réaliser plusieurs extinctions, pour tout recommencer. C’est clair que s’il y a un jour un tribunal cosmique, nous risquons d’être condamnés à errer dans le Vide Absolu pendant quelques éternités pour notre mauvaise conduite et mauvaise gestion.
Que nous devons, en grande partie, aux lumineuses idées qui hantent notre cerveau : puissance, domination, exclusion, profit, séparation, destruction, peurs, analyse, ligne droite, peur du manque, obsessions… Le tout formulé en archétypes, religions, philosophies, sciences clamées par nos grands penseurs. Car nous avons inventé des histoires  et nous avons tenté de légitimer notre inconduite, voire de rejeter la responsabilité sur d’autres forces, dites maléfiques.
D’autre part, l’humain a quand même d’autres qualités, que l’on décrit plus volontiers comme des qualités du cœur : amour, douceur, compassion, respect, gentillesse, protection, attention… Et tous, également, nous nourrissons et pratiquons ces qualités à certains moments plus que d’autres. Il y a également eu, tout au long des derniers millénaires, des esprits éclairés qui ont bien tenté de nous retenir ou de nous montrer autre chose. Ce sont les grands sages, les grands artistes, les visionnaires… Mais on ne peut que constater que – quand ils n’ont pas été carrément ignorés ou éliminés - leur influence – réelle – est restée limitée.
Se battre contre la pensée ambiante avec des raisonnements, c’est se battre à un contre cent. Même les plus braves succombent sous la loi du nombre. C’est peut-être pour cela que la croissance globale en humanité de celle qui se nomme elle-même l’humanité est dérisoire depuis que nous conservons la mémoire de notre histoire. Il ne semble y avoir d’issue que dans le ressenti.
Alors, l’esprit, ce grand malade ? Bien entendu. Il ne faut pas être « bien dans sa tête » pour gérer si mal la planète et les relations entre les gens.
Mais que faire ? Si je regarde tout cela avec ce que m’a déjà appris la pratique du shiatsu, je peux en tirer certaines conclusions :
-          La maladie est le signe d’un déséquilibre, en l’occurrence profond. Ce déséquilibre consiste à accorder la primauté à cette partie destructrice / hyperactive de nous-mêmes et à refouler la partie créatrice / réceptive. Il faut rééquilibrer, c’est-à-dire permettre l’auto-guérison, en favorisant les énergies créatrices, positives et en atténuant les tensions.  

-          En termes imagés et très généraux, nous sommes « trop hauts ». L’énergie est en haut, non ancrée, décollée de la Terre. Le point d’équilibre du corps ne peut pas être dans la tête. Les pratiquants d’arts martiaux le savent bien. Test : poussez quelqu’un. S’il perd l’équilibre, son énergie est trop haut, il n’est pas ancré.

-          Eliminer le symptôme ne permet pas d’éliminer la cause de la maladie. Heureusement, car vu le nombre de symptômes décrits ci-dessus, on n’y arrivera pas tout seul. Enormément d’humains sont actifs sur le plan des symptômes, où ils font un travail remarquable, énergétique, scientifique, économique, écologique… Notre travail, en shiatsu, s’adresse à la racine des symptômes.

-          En prenant du recul, si l’on veut lire tout cela à la lumière des deux grands principes d’énergie Yin et Yang, on constate que le Yang est beaucoup trop fort. Les dégâts décrits ci-dessus sont des effets du Yang, qui suragit. Le Yin, réceptif et ouvert, ne trouve pas à s’exprimer de façon suffisamment visible. « Yang can be very stupid », disait Ohashi Sensei lors d’un récent stage. Indeed. Plutôt que de s’opposer frontalement au Yang, avec le risque de perdre, il vaut mieux nourrir le Yin en nous. La tension n’est là que parce qu’il n’y a pas assez de tension en face. Kawada Sensei préconisait également, lors de ses cours, de ne pas affronter le Yang, mais de toujours nourrir l’énergie vitale en nous, en premier lieu.

-          Si nous reprenons l’idéogramme « HITO », évoqué dans l’article précédent, nous constatons qu’effectivement, et à nouveau, le travail consiste à reprendre notre juste place, entre Ciel et Terre. Accueillir en nous, et faire le lien entre le Yin et le Yang, permet de laisser s’exprimer leurs qualités positives.

-          A chaque organe sont associés, en MTC, une psychologie, une attitude, une aptitude mentale. Ce sont les entités viscérales. L’entité viscérale « I » , rattachée à Rate Pancréas,  gère tout ce qui touche à la pensée, à la mémorisation, à la réflexion. En excès, « I » donne l’obsession du passé, le ressassement des idées, les idées fixes. « I » est généralement en excès.  Il est certain que notre mode de vie et notre alimentation sur-sollicitent « I ». Tellement de clients se plaignent du carrousel dans leur tête, qui ne peut plus s’empêcher de tourner, même quand ils veulent se reposer. Il s’agira donc de diminuer la part accordée à cette fonction, au profit d’activités non-intellectuelles, par exemple, et non-connectées via le monde virtuel. Il est clair aussi que la mauvaise alimentation, essentiellement sucrée, vient nourrir le carrousel en question.

-          Une autre entité viscérale « Shin » (Shen) ne peut, du coup, pas faire son travail correctement. Shin est lié au cœur et gère la capacité de juger sainement, le discernement. Le méridien du Cœur a la charge du cerveau et est sur-sollicité. Shin ne peut réaliser son travail d’harmonisation globale quand les autres entités viscérales font n’importe quoi. Michel Odoul voit ici un rôle majeur de la pratique du Shiatsu : réaliser un travail d’harmonisation globale, rééquilibrer Shin, et donc notre gestion énergétique et émotionnelle du monde.
 

 
Seuls les idiots scient la branche sur laquelle ils sont assis. Si nous ne sommes pas idiots, il faut d’abord  reprendre conscience que nous sommes assis sur cette branche, en corrigeant notre vision du monde et en reconnectant à la fameuse « interrelation » des Bouddhistes. Si je détruis le monde, je me détruis. Je ne suis pas séparé.
La pratique du shiatsu n’est pas la panacée qui va résoudre tous les problèmes de l’humanité. Mais je suis convaincu que le travail sur le corps est la porte d’entrée vers tous les plans, physiologiques, psychologiques, émotionnels, spirituels. Au-delà des demandes spécifiques qui nous sont faites en séance et que nous prenons en compte, il est clair que nous travaillons en même temps sur l’empathie, l’interrelation, la connexion au Ciel et à la Terre, la communication entre les hommes et les femmes, l’harmonie, la détente. Et que donc nous contribuons, en nous et autour de nous, à un monde plus viable. Au fur et à mesure que le corps s’harmonise, que nous devenons plus conscients de et dans notre corps, notre façon de vivre et de penser se met à changer et nous devenons, nous-mêmes, acteurs du changement autour de nous.
 
 
 

Wednesday, 21 September 2016

Changer de vie pour éviter la maladie


« Les corps sont malades », me faisait remarquer une cliente récemment. Elle entendait par là que les gens ne sont pas bien, en général. Il suffit de regarder autour de soi ou de parler un peu pour s’en rendre compte. De fait,  notre corps est soumis à toutes sortes de contraintes pour lesquelles il n’est pas fait à la base : position statique trop longue et non-naturelle au bureau, environnement malsain, bruyant, pollué, suractivité intellectuelle, nécessité d’être le meilleur ou comme ci ou comme ça, pressions sociales, bombardement permanent d’informations anxiogènes souvent inutiles pour notre existence, nourriture surabondante modifiée et non-adaptée à notre style de vie, air de mauvaise qualité, météo déréglée, tensions entre humains qui obligent à rester en permanence sur ses gardes, surpopulation et manque de place, … et j’en passe. On a beau être résistant, comment être vraiment bien au milieu de tout cela ?

 Et tout étant lié, j’ajouterais : les esprits, les cœurs, les âmes, l’environnement, la civilisation, le monde… sont malades. Malades, c’est-à-dire : privés de bonne santé joyeuse, privés de la sensation profonde de bien-être au niveau de toutes les cellules. Et cette non-santé s’exprime par de multiples symptômes, physiques, psychologiques, émotionnels, spirituels.

Quel enfer nous avons fait de notre existence, à la base relativement insouciante… Il suffisait au départ de trouver à manger et d’éviter de se faire manger, dans un environnement sain. Sans prêcher le retour au paléolithique, on doit quand même reconnaître que le magnifique « progrès », censé nous apporter la belle vie, a contribué fortement à la dégradation de la qualité et de l’intensité de celle-ci, en même temps que de l’environnement.  On ne doit plus trouver à manger, en Occident, mais on doit travailler pour cela, à des choses qui n’ont rien à voir. C’est un déplacement de focus, sans plus. Et tant de personnes ne voient plus le sens de leur existence.

A la fin des vacances, on entend souvent cette remarque : « en quelques jours, j’ai perdu tout le bénéfice de mes vacances ». Mais oui… La vie plus tranquille, au grand air et au soleil, l’esprit détendu, la découverte de beaux endroits, la douceur de se laisser vivre ne sont-ils pas plutôt notre condition naturelle ? Il suffit de se replonger dans des conditions non-naturelles, dans un milieu « toxique », pour que le corps rechute très vite. Et n’oublions pas que le corps ne ment jamais, même si notre mental va tenter de nous persuader que c’est la vie et qu’on ne peut pas y échapper, ou encore nous susurrer que nous sommes forts. Ne pas écouter les signaux du corps mène, à terme, à la maladie, à la dépression, au burn out… La maladie, le mal-être même simplement, appellent le changement. Persister, c’est risquer l’aggravation de la situation, avec la mort prématurée au bout du chemin.

Les corps sont malades, les corps appellent le changement. Il est clair qu’une vie plus naturelle s’impose. Il est clair que quelques heures de travail par jour suffiraient bien à assurer notre subsistance. Mais le système, dans son état actuel, semble s’acharner dans l’autre sens : toujours plus, en échange de toujours moins. Trop de Yang appelle l’apparition du Yin. La réaction s’amorce. Il faudra toutefois encore des années pour de vrais changements au niveau « macro ».

Quant au microcosme, c’est-à-dire nous-mêmes, les « proto-Chinois» ont découvert depuis longtemps qu’il suit les mêmes lois que le macrocosme. On peut le prendre aussi dans l’autre sens. En travaillant maintenant déjà sur nous-mêmes, en mettant le changement en place dans notre vie sans attendre, nous finirons par répandre autour de nous une bonne influence.

Les corps sont malades, soignons donc notre corps, le mieux possible, en prenant soin de nous, en nous accordant du temps, en investissant dans notre vie (ailleurs, il n’y a quand même plus de rendement). Je suis convaincu que prendre soin du corps, c’est prendre soin de l’Etre, comme dit Jean-Yves Leloup, c’est-à-dire du mental, des émotions, de l’âme… Ohashi Sensei faisait remarquer qu’il fallait aussi tenir compte de notre environnement, de nos interactions multiples, pour saisir la totalité de l’Etre. Je le crois volontiers. Le shiatsu, en « prise directe » sur le corps, est pour moi la porte d’entrée de tous les changements dans notre corps, et donc dans notre vie, et même autour de nous. En touchant le corps, l’harmonie et l’équilibre se réinstallent, à tous les niveaux.

De cette façon, nous connaîtrons et sentirons à nouveau notre vraie place : l’homme entre Ciel et Terre, symbolisé par l’idéogramme « Hito » en Japonais. L’être humain se nourrit de l’énergie du Ciel et de la Terre. Il s’agit donc d’être à notre juste place, et d’être capable de retrouver le chemin vers cette « oasis intérieure » à tout moment. Nous aurons alors la force de supporter les circonstances extérieures, au minimum, de les transformer ou de les transcender, idéalement.

Wednesday, 7 September 2016

Le shiatsu touche à tout

Qui a déjà vu ou touché une pensée ?


Qui a déjà vu ou touché une émotion ?
Qui a déjà vu ou touché une âme ?

Personne ! Pas même la science avec ses microscopes ! Nous voyons les effets de ces niveaux subtils sur nous-mêmes et sur les autres. C’est tout. Nous ne savons pas ce que c’est,  ni où c'est, nous voyons ce que cela fait.
Mais nous pouvons voir et toucher notre corps, ou d’autres corps. Ironiquement, le toucher, qui est à la portée de tous, est le sens le plus mal considéré, même dans notre Occident en apparence si libéré. Nous ne nous touchons plus, nous n’osons plus. Trop de connotations, trop d'idées là autour, qui viennent du mental, soit dit en passant. Nous devenons comme des entités qui évoluent l'une à côté de l'autre, enfermées dans leur bulle et "communiquant" à un niveau virtuel.

Or, un simple toucher, le franchissement d'un invisible barrage de quelques centimètres, permettrait déjà d'apaiser tellement de tensions, de problèmes entre personnes, d’agressivité, de solitude… On le voit bien : il suffit déjà de simplement poser les mains pour qu'une détente s'installe, la respiration s'apaise. Il y a l'intention, évidemment : le toucher se doit d'être bienveillant.
Quand commence la séance de shiatsu, le toucher reste bienveillant, et se fait équilibrant, régénérant, apaisant, dynamisant, selon les besoins. Il permet au corps du client de se rééquilibrer. Stéphane Vien fait remarquer que, si les mains sont au niveau du Coeur, ce n'est pas par hasard. il y a en shiatsu un engagement total du praticien : le hara (centre d'énergie) pousse, le coeur a l'intuition d'où aller (et guide donc les mains), la tête dit ce qu'elle veut (il y a évidemment un savoir là derrière).

Tokujiro Namikoshi, un des pères du shiatsu, disait «  le shiatsu est comme l’amour maternel, il fait couler les ruisseaux de la vie ». Puis il éclatait d’un grand rire, HA HA HA. Le toucher est inconditionnel, il permet à l'énergie de circuler, mieux, de jaillir. Beaucoup de points en shiatsu réfèrent à l'eau et à son jaillissement. Le jaillissement implique une pression, une vitalité. Il est joyeux. Toucher rend joyeux, celui qui touche et celui qui est touché. 

Ce qui me paraît propre au shiatsu, c'est qu'en touchant le corps, nous travaillons aussi sur les pensées, les émotions et le spirituel. En Orient, l'être humain forme un tout, on ne le dissèque pas en plusieurs parties avec chacune leur spécialiste. Bien sûr, on peut faire des thérapies psychologiques, émotionnelles ou avoir une pratique spirituelle, et on obtiendra des résultats selon les besoins. Mais le shiatsu va toucher à tout, et va permettre le rééquilibrage. La première porte d’accès du monde subtil, c’est le corps, indissociable du reste. Question de vibration : la matière et l'énergie subtile sont une seule et même chose, seule la fréquence de vibration change. Tout le monde n'est pas capable de se transporter et d'agir sur les plans subtils. Par contre, tout le monde peut toucher tout le monde.
Mon Maître Y. Kawada disait que les psychopathes, tueurs en série et autres, étaient devenus insensibles à la souffrance humaine et au ressenti des autres, parce qu'ils n'avaient pas été touchés. C'est pourquoi il étaient séparés, sans état d'âme. Bien sûr, être touché, recevoir de la bienveillance et de la chaleur détend,  rend bienveillant et supprime la distance, la séparation d'avec les autres. Cela amène l'empathie et la compassion. Autant commencer très jeune en famille : j'encourage toujours les mères à masser leurs enfants. 
Notre mission de thérapeute en shiatsu, au-delà de l'écoute et de la prise en charge des demandes précises qui nous sont formulées et qui sont des symptômes,  est de toucher l’être en son entier et de le reconnecter à sa joie de vivre. Derrière les nuages, le soleil brille en permanence. Le sourire du client ou de la cliente, quand il ou elle nous dit "au-revoir", est notre plus belle récompense.

Sunday, 19 June 2016

Le shiatsu comme art de vivre - Conférence le 17 juillet

Dimanche 17 juillet prochain - de 14 à 17 H .

A Overijse - Kapucijnendreef 34 - Au Centre Djohi Belgium pour l'étude du Yi Jing

Je donnerai une conférence (interactive, rassurez-vous) intitulée "Le shiatsu comme art de vivre".

Cela peut paraître curieux de parler de shiatsu plutôt que d'en faire, mais 1. il n'y a pas la place pour pratiquer et donc 2. c'est l'occasion de mener une réflexion sur le  shiatsu parmi les disciplines orientales et la place qu'il pourrait recevoir dans nos vies.

Partant de l'idéogamme - "HITO - être humain", nous verrons comment nous situer dans l'univers, comment nous insérer dans le rythme des saisons et vivre en harmonie avec la nature.  L'interaction incessante des forces Yin et Yang - ainsi que nous l'observons d'ailleurs dans les hexagrammes  du Yi Jing - est une clé fondamentale de compréhension.


Relaxation, régénération, revitalisation….. le shiatsu, porte d'entrée du corps, touche et rééquilibre tous les niveaux de l'être.  Nous devenons plus sensibles.  A l'écoute de notre corps, qui ne ment jamais, c'est notre façon de vivre que nous sommes amenés à reconsidérer.
 
Vous repartirez avec : 
  • une compréhension générale de la conception orientale de l'être humain
  • des conseils très concrets pour préserver votre santé
  • des points très précieux à presser avec modération 
  •  des pistes à creuser car … . tout est Un"

La réunion sera suivie , pour ceux qui le souhaitent, d'un goûter-souper, s'il fait beau dans le magnifique jardin de Rose-Marie et Michel.   
La participation est de 15 euros.
 
Merci de vous inscrire sans tarder si l'aventure vous tente auprès de Rose-Marie Beckers, responsable de Djohi Belgium : rose-.marie.beckers@telenet.be
 

Thursday, 26 May 2016

Shiatsu et condition physique

Avec le printemps, viennent les travaux au jardin. Je m’installe en seiza sur le sol, saisis la bêche et désherbe en poussant l’outil une bonne vingtaine de mètres sous une haie. Cela fera 6 bonnes brouettes de hautes herbes à charger et transporter à l’autre bout du jardin. Tout en travaillant, je sais que le lendemain, je n’aurai ni mal au dos, ni même la plus petite raideur à un muscle ou une articulation.

Pourtant, ce n’était pas gagné au départ. De constitution plutôt frêle, de prédisposition plutôt intellectuelle, et nous ne parlerons même pas de souplesse, je n’étais pas attiré par le travail physique ou la gym. Mais voilà, pratiquer le shiatsu, a changé beaucoup de choses.

Le shiatsu nourrit l'énergie vitale

Un des fruits du shiatsu est en effet de rétablir et d’entretenir une bonne énergie vitale et donc de faire des choses dont on ne se croirait pas capable au départ. Le shiatsu est un art oriental, et on peut trouver des analogies dans d’autres arts, martiaux par exemple. Sans vouloir comparer, me revient à l’esprit l’exemple d’O Sensei, le fondateur de l’aikido, de constitution très fragile au départ et qui, pendant une partie de sa vie, s’astreignit à de très lourds travaux, avec des résultats étonnants. Cette activité ne nourrissait pas que son physique, elle renforçait aussi un mental hors du commun.

Car cela fonctionne dans les deux sens. L’art que l’on pratique donne une grande énergie, et le travail physique régulier fait circuler cette énergie. J’insiste sur la régularité et sur le fait que cela ne doive en aucun cas être dans la performance. Je ne parle donc pas ici d’aller courir le marathon dans 2 mois. Une de mes clientes, Katrien, me le confirmait d’ailleurs hier encore : affligée d’une très grande fatigue « d’origine inconnue », elle s’offrait de temps à autre des séances de shiatsu. Elle me dit que cela l’a aidée à reconnecter à son énergie et elle se lance maintenant progressivement dans des programmes « Start to run ». On peut considérer qu’elle est à nouveau dans une spirale ascendante. Vive le shiatsu. Mais une fois que l’énergie circule bien, il faut que le corps soit lui-même en mouvement.
Tous fatigués ?

Il y a là une technique et un enseignement extrêmement simples, accessibles à tout un chacun. Je m’étonne toujours du nombre ahurissant de mes contemporains qui ne souffrent de rien de particulier mais qui ont besoin à tout bout de champ de se reposer. Je ne vois pas là tellement de fatigue, mais plutôt de la lassitude, due à un cocktail toxique d’hyper-sédentarité, de dégoût de l’effort, de limites que l’on se fixe, de manque de confiance dans ses capacités, de stress, d’intellect en surchauffe, d’émotions volatiles, d’alimentation intoxicante et que sais-je encore…

Notre existence hyper-sédentaire est un sérieux problème.  Depuis que la technologie existe, celle-ci ne semble avoir d’autre but que de « ne pas nous fatiguer », faire le plus gros travail au moindre effort. Ainsi, on ne se baisse plus, on ne balaie plus, on ne frotte plus, on ne ratisse plus, on ne lave plus, on ne marche plus… On pousse sur un bouton. L’énergie électrique a remplacé l’énergie humaine. Or, moins on se fatigue, plus on est fatigué. Il vaudrait mieux continuer à faire le travail physique, mais en apprenant les techniques permettant de s’économiser, de faire les mouvements efficacement sans s’épuiser. 
Mon client le plus âgé a 91 ans et a passé son enfance à couper du bois (sans outil électrique ou autre, cela va de soi). Il est dans une forme mentale et physique éclatante. Dans cette vitalité, il y a sans doute une part héréditaire, mais aussi beaucoup de travail et un « moto perpetuo » : tout le temps en mouvement.

Soit dit en passant, ce qui est en haut étant comme ce qui est en bas, la fameuse agilité (« agility ») prônée par certains consultants en entreprise est vaine si elle ne s’accompagne pas de souplesse et de résistance physique.
Paradoxalement, plus on en fait, moins on est fatigué, car le corps retrouve ses capacités d’origine. La fatigue qui s’installe en fin de journée est alors saine et annonciatrice d’un sommeil profond. La petite sieste est excellente pour qui se remue dès les aurores. N’oublions pas qu’au regard de l’évolution, nous sommes toujours bâtis comme des hommes des bois et que l’homo informaticus est une accentuation nouvelle de la séparation d’avec la Nature. Il n’est pas mauvais ou inutile d’aller se promener dans la virtualité à l’occasion, mais là n’est pas la Vie.

Reconnecter à l'élan vital
Le shiatsu vient rééquilibrer tout cela. Le pratiquer, sur les autres ou sur soi-même, au travers d’étirements, par exemple, ou simplement le recevoir, reconnecte à cette fabuleuse énergie du corps. L’impossible d’aujourd’hui est le possible de demain et le chemin est progressif. Cela vaut pour tout le monde. Ainsi pour Arlette, une autre de mes clientes qui n’a plus aucun équilibre et ne peut plus marcher sans assistance. Quand elle me dit « tous vos exercices, là, ce n’est pas pour moi », c’est exact. Elle ne va pas faire le Makko Ho demain. Mais dans son lit ou dans son fauteuil, elle peut étirer ses extrémités et faire des mouvements qui acquerront avec le temps une plus grande amplitude et permettront d’autres choses.

Un seul secret : le faire tous les jours. La régularité.

Soyons donc notre énergie, c’est-à-dire sans cesse en mouvement, souples et tranquilles. Les bienfaits du shiatsu vont au-delà d’une simple séance, il nous revient ensuite de sentir l’élan vital retrouvé et de nous laisser couler sur la vague de la Vie.
En savoir plus sur le shiatsu : www.shinmon-shiatsu.be

Wednesday, 13 April 2016

Attentat terroriste, et après ?

Les attentats de Bruxelles, c'est clair, n'ont pas amélioré l'énergie ambiante. Déjà que l'on vivait à Bruxelles dans un climat morose, que les politiques s'emploient à saper conscienscieusement toute envie d'entreprendre voire de travailler, et que la joie de vivre n'est visiblement pas l'émotion la plus visible sur les visages, voilà que la peur, ressassée à l'infini et ruminée quotidiennement, est venue s'ajouter.

Parmi tous les prophètes de malheur, les désinformateurs de tout poil et les stressés/stressants, il y a quand même des gens qui travaillent consciencieusement et constructivement.

Je relèverai ainsi la brochure éditée par le SPF Santé Publique "Attentat terroriste et après ?" qui reprend des conseils pertinents pour faire face au climat ambiant.

Le lien est ici.

On y lit, notamment, la nécessité de continuer ses activités, le besoin de couper les media et le flux d'infos, ce que l'on peut faire pour aider un proche, l'expression de son ressenti... Et aussi ceci :

"Prenez soin de vous: mangez sainement, essayez de vous reposer suffisamment. Prenez du temps pour bouger et vous détendre. Peut-être pouvez-vous faire quelque chose pour d’autres personnes ?"

Nous sommes bien d'accord sur celui-ci. Donc bravo Mesdames et Messieurs du SPF Santé Publique pour ce geste constructif qui devrait faire la une des journaux.

Et nous, les thérapeutes qui répétons sans cesse ce genre de conseils en tout temps, sommes sans doute particulièrement à même d'aider dans les temps difficiles.

Une cliente me disait tout à l'heure qu'elle était très affectée par les événements. Après une bonne détente en profondeur, nous sommes arrivés à la conclusion que chacun peut contrebalancer le climat ambiant en travaillant sur soi et en aidant autour de soi. Modeste, mais efficace, quand on n'a pas la vocation ou l'impact d'un super-héros devant sauver le monde.

Quant au shiatsu, qui soigne l'Etre dans sa totalité, il s'avère, en circonstances pénibles comme en circonstances joyeuses, particulièrement indiqué pour se reconnecter à sa joie de vivre.





Wednesday, 6 April 2016

Shiatsu et burn out

Cet après-midi, j'ai traité quelqu'un qui vient depuis un bon moment déjà suite à un burn out.

Le shiatsu, dit-elle, lui fait énormément de bien et elle attend chaque semaine ce moment devenu tout à fait particulier. Le burn out a fait entrer le shiatsu dans sa vie, et sa vie est en train de changer complètement.

Pour traiter un burn out, il faut du temps et le shiatsu seul ne pourrait sans doute en venir à bout. Cette personne bénéficie des conseils avisés de son médecin, qui la comprend et laisse le temps au temps de faire son oeuvre. Heureusement. Car j'entends que ce n'est pas toujours le cas.

Quand on a un burn out, on n'est pas "malade", au sens où il faudrait prendre une médication, mais le corps n'en peut plus. J'ai demandé à une consultante RH bien établie dans son métier si on pouvait associer d'une façon ou d'une autre le burn out à la dépression. Elle m'a dit que le burn out était en fait le corps qui lâchait complètement, de sorte que les gestes les plus simples deviennent impossibles à effectuer. On n'arrive plus à rien faire, et on n'a plus envie, d'ailleurs. Mais c'est bien le corps qui dit d'arrêter, et le mental va suivre.

En ce sens, le shiatsu peut s'avérer une aide puissante en cas de burn out, puisqu'il s'adresse en premier lieu au corps, tout en travaillant en même temps sur les niveaux mentaux, émotionnels, spirituels... On constatera souvent un grand épuisement. Dans ce cas précis, la personne me demande de toucher toutes les parties du corps jusqu'aux extrémités. Elle le ressent comme un besoin. Je le comprends comme : "tout est atteint". C'est la totalité de l'être qui réclame des soins.

En cas de burn out, il est impératif d'arrêter toute activité. Le corps entre comme dans une période hivernale, où il faut prendre tout le temps pour soi, ne rien entreprendre, ne rien vouloir faire... Certains jours, on a un peu d'énergie et d'autres pas du tout... Il faut accepter cela, jusqu'à ce que l'équilibre se rétablisse. Cela peut prendre des mois. L'erreur serait de présumer de ses forces et de reprendre ses activités. Lorsqu'il y a reprise, elle ne peut être que partielle et progressive. Et il y aura certainement des mini rechutes.

Je me suis demandé ce qu'il pouvait y avoir dans le shiatsu qui fasse tellement de bien dans les cas de burn out. Il y a l'écoute et le toucher, certainement, devenus trop rares dans beaucoup de traitements. Il y a aussi le fait que le shiatsu permet de reconstituer l'énergie vitale, de rééquilibrer et réharmoniser en profondeur. Chaque cas est différent, mais on travaillera clairement sur la circulation d'énergie, la réactivation de l'énergie vitale, la gestion des émotions, le lâcher-prise, la qualité du sommeil.... Toutes choses permettant à la personne de faire ce "retour à soi", en son centre et de ne pas se laisser épuiser par les circonstances de l'existence. 

On peut se dire que c'est dommage d'avoir laissé aller les choses si loin. C'est vrai : si on prend du temps pour soi, que l'on travaille la prévention quand tout va bien, on risquera moins de glisser dans un burn out ou toute autre maladie. C'est le Credo du shiatsu, mais il faudra encore beaucoup le répéter dans un monde qui l'entend difficilement.

Mais, quelque part, si cela arrive, mieux vaut le prendre comme un sérieux signal du corps, qui ne ment jamais et ne s'illusionne pas, et qui vient nous dire qu'il est temps de s'arrêter et de reconsidérer sa vie complètement, voire de la changer. Et autant le prendre alors comme une chance, une période où il n'y a rien d'autre à faire que de s'occuper de soi et de regarder "l'autre versant de la montagne", le paysage d'une vie différente qui se profile à l'horizon..

Saturday, 26 March 2016

Faits et méfaits de l'heure d'été, et son impact sur notre santé


Ce weekend, nous repassons à l’heure d’été. Un système adopté dans les années ‘70, visant à faire des économies d’énergie. Je ne me prononcerai pas sur le fait de savoir si cet objectif a été atteint, mais je m’interrogerai plutôt sur notre conception du temps et son impact sur notre santé (au sens large).

Il y a très longtemps que l’homme essaye de mesurer le temps, les jours d’une année et les heures d’une journée. Question d’organisation et d’optimisation des cultures et du travail. Déjà ! Tout est parti de l’idée de planter un bâton dans le sol. Lorsque le soleil est à la verticale, l’ombre projetée est à son minimum et il est donc midi. Ce point de repère ne change pas aujourd’hui : il est midi quand le soleil est au zénith, pas quand l’horloge indique midi.  Jusqu’au 19ème siècle,  la plupart des pays n’avait pas adopté d’heure légale, la même pour tous. Le méridien de Greenwich n’a été officialisé qu’en 1880. Avant cela,  le clocher de l’église de chaque village sonnait midi quand le soleil passait à la verticale. Selon l’endroit du pays, ce n’était donc jamais tout à fait au même moment

Il a fallu rationaliser tout cela avec le développement de transports rapides, plus particulièrement avec les horaires de trains. Chaque compagnie de chemin de fer utilisant l’heure de son siège social comme référence pour ses horaires, les choses étaient un peu compliquées.

En Belgique, nous sommes à GMT +1 et à midi heure légale, il est plus ou moins midi heure solaire.   Ce « plus ou moins » devient toutefois franchement décalé en été, lorsque « par convention » nous avançons de deux heures sur le soleil.

Il n’y a pas grand-chose d’immuable sur Terre, sauf peut-être le rythme astronomique des saisons. Quand la Terre amorce son basculement vers le Soleil, le printemps commence pour l’hémisphère concerné. Peu importe la manifestation de la saison, c’est-à-dire s’il fait froid, il neige, ou il fait trop chaud. Le printemps est bel et bien là. La médecine traditionnelle chinoise et les arts qui en découlent, comme le shiatsu, sont bien d’accord : la  vie en adéquation avec le rythme des saisons est une des conditions fondamentales pour être en bonne santé. Il est évident qu’on n’a pas la même énergie en été qu’en hiver, et notre mode de vie doit donc s’adapter à l’énergie ambiante, si nous voulons éviter les ennuis de santé.

Cette constatation peut également se rapporter au rythme d’une journée. En gros : la nuit, je dors. Le jour, je m’active. Je me lève avec le jour et me couche avec lui.  Mon activité culmine vers midi. . Après quoi, mon énergie décline et je peux me consacrer à des activités plus calmes.

Les heures attribuées aux méridiens soulignent ce fait : 3h (Poumons), je prends un bon inspir et commence la journée. 5h (Gros Intestin), j’évacue. 7h, Estomac : je me nourris. Et ainsi de suite jusqu’aux méridiens de la nuit, Vésicule Biliaire et Foie, ayant pour tâche de nettoyer les toxines de la journée. Beaucoup d’entre nous ne sont pas en forme le matin, parce que le nettoyage des toxines ne s’est pas fait correctement.

Difficile, évidemment, dans la vie professionnelle d’avoir un rythme de moine Zen. La norme de 8 heures de travail, quelle que soit la saison, est la même toute l’année. Il n’en a pas toujours été ainsi. Ainsi, au Moyen-Age, on respectait le calendrier romain : 12 heures de jour, 12 heures de nuit. Par conséquent, les heures de jour étaient plus courtes en hiver. Cela ne plaisait pas aux premiers employeurs, qui ne voulaient pas payer le même salaire pour des heures plus courtes. Au moins, c’était plus naturel.

Mais il y a toujours moyen de composer avec les obstacles que l’homme se met lui-même dans le chemin pour mal vivre et se couper de la nature.

Ainsi, en vacances ou en weekend, nul ne nous oblige à respecter l’heure légale. Nous pouvons vivre plus en accord avec le temps solaire.

En d’autres temps, le  matin est le moment d’accomplir les tâches compliquées, de tenir les réunions… Personnellement, je retarde le repas de midi jusque vers 13 heures, afin de profiter au maximum de l’énergie sans que la digestion ne vienne la perturber. Une petite sieste s’imposerait même après. La fin de la journée peut être consacrée à des tâches plus faciles, pour décompresser petit à petit et préparer au sommeil.

Quand le soleil est au zénith, notre énergie est au zénith. Et tout point maximum atteint implique un repli. Observer ce mouvement et s’accorder est bon sens et sagesse.

L’heure d’été (soleil + 2) a pour effet que nous nous levons bien plus tôt pendant 6 mois par an, en décalage avec notre rythme naturel. La tentation est grande de se coucher tard, vu qu’il fait clair. Nous nous fatiguons donc chaque jour sans le remarquer, au lieu de vivre en plénitude, comme l’exigerait l’été. Les animaux, plus sensibles que nous, ou plus connectés aux cycles naturels ne s’y habituent jamais, par exemple les vaches.

Alors, abandonner l’heure d’été ? Pour soi-même, certainement, le plus possible. D’ailleurs, je laisse l’heure d’hiver dans la voiture pour me rappeler quelle heure il est vraiment «environ ». Sociétalement, on entend d’ici les discussions interminables. Encore que, en Russie, Vladimir Poutine ait signé le retour permanent à l’heure d’hiver et que la Chine ait abandonné tout changement d’heure dans les années ’90.

Le Shiatsu, en tant qu’art de vivre, et en tant que technique d’harmonisation, se révèle utile pour rétablir les  déséquilibres, quels qu’ils soient. Il améliore déjà la qualité du sommeil et favorise la faculté de récupération de l’organisme, tout en renforçant le système immunitaire. Dans un monde où nous vivons tant de déséquilibres imposés de l’extérieur, nous nous déplaçons sans cesse comme des funambules, et nous avons bien besoin d’un balancier. Pour moi, le shiatsu satisfait parfaitement ce besoin. 

 

Tuesday, 22 March 2016

Les trois mois du printemps

En ce jour des attentats de Bruxelles, l'Empereur jaune, par delà les siècles, nous rappelle le mouvement immuable de la planète. Mort et violence n'en viendront pas à bout.

Deuil, silence et compassion viennent  en premier lieu pour ceux et celles qui ont perdu la vie ou leur intégrité, à cause d' idées humaines en totale rupture avec la Vie.

Dans ce "combat de la Mort et de la Vie", nous sommes, avec le shiatsu, du côté de la Vie, que nous contribuons, à notre façon, à faire jaillir librement.

Les trois mois du printemps sont appelés jaillir et déployer; Ciel et Terre ensemble produisent la Vie, les dix-mille êtres en resplendissent. A la nuit, on se couche, à l'aube, on se lève; on arpente la cour à grandes enjambées, cheveux dénoués, le corps à l'aise.

On exerce son vouloir pour la poussée de la vie ; faire vivre et ne pas tuer, donner, ne pas ôter; récompenser, ne pas punir.

Ainsi se conforme-t-on aux souffles du printemps, la voie pour l'entretien de la poussée de la vie. Aller à contre-courant porterait atteinte au foie, causant, à l'été, des altérations dues au froid, par insuffisance de l'apport à la croissance.

Su Wen - Classique de l'Empereur Jaune, chapitre II

En savoir plus sur le shiatsu : consultez mon site www.shinmon-shiatsu.be

Wednesday, 16 March 2016

Conseils de printemps


Si, Si, il est là, le printemps, même si la froide météo semble nous dire que non. Tout est prêt à exploser au moindre redoux. Les anciens Chinois ont fixé le début du printemps au 4 février, avec le Nouvel-An (chinois). Ils ont divisé l’année en périodes de 15 jours, et chaque période porte un joli nom. La période avant le 21 mars s’appelle « Réveil des vers et des microbes » et le 21 mars est évidemment l’équinoxe.
Gare aux microbes, justement, à la sortie d’un hiver humide et fatigant, où notre immunité a été mise à rude épreuve. Les fortes variations de température que nous connaissons en Belgique sont également redoutables pour notre santé et la bonne circulation de notre énergie. Donc : prenons soin de nous, et pas d’excès, sortons couverts, restons prudents.
C’est un peu le conseil général que donnent les vieux textes orientaux : le printemps est la montée de l’énergie Yang, et donc un nouvel élan, c’est entendu, mais allons-y prudemment. Si nous avons suivi un peu le rythme des saisons, nous nous sommes reposés en hiver, maintenant, l’image est celle du chat qui s’étire après une bonne sieste.

Dès lors, le DO IN (étirements des méridiens que l'ont peut pratiquer, à la demande chez Shinmon) s’avère idéal pour remettre notre énergie en route.  Comme en massage shiatsu, nous serons plus particulièrement attentifs à l’énergie du Foie, qui est l’organe dominant au printemps. Le Foie évacue les toxines du corps, fait le grand nettoyage, nous donne la capacité de réaliser et l’endurance. Il peut aussi, s’il est trop fort, nous procurer de soudains accès de colère ou un sentiment de frustration.
Nous pouvons également prendre soin de notre Foie en lui offrant une cure de désintoxication de toutes les toxines accumulées en hiver. Il existe d’excellentes cures chez les herboristes (notamment la sève de bouleau). Et le jus matinal de citron chaud est excellent.
Puisqu’au printemps l’énergie se remet en mouvement, nous aussi. La marche quotidienne s’avère un excellent moyen de rester en bonne santé. Trop peu de mouvement affaiblit non seulement les jambes, mais cause aussi des problèmes d’évacuation.  Marchons, donc, mais sans pour autant courir le marathon. Les textes anciens disent « allons marcher dans la cour ».

Pour vivre en harmonie, il est bon d’être conséquent, au-dedans comme au-dehors. Le grand nettoyage printanier de notre lieu de vie et de tout ce qui nous encombre nous aidera à laisser notre créativité s’épanouir. C’est le moment de mettre en œuvre nos projets, nos élans, nos nouvelles aspirations.
Sur le plan de l’alimentation, enfin, mangeons de saison et local. Bonne nouvelle, après la relative disette et monotonie de l’hiver, les jeunes pousses printanières, feuilles et racines, garniront bientôt à nouveau notre assiette. C’est la fête du Vert, la couleur dominante, qui nous repose et nous inspire.
Je vous souhaite de beaux moments printaniers. Et pour recevoir un shiatsu de printemps, contactez-moi.
Je vous souhaite de beaux moments printaniers.