Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été
DIX-HUIT
La grande couverture médiatique de M. Namikoshi contribua sans aucun doute à populariser le mot ‘Shiatsu’. On peut lui être reconnaissant, car je ne me vois pas expliquer que je pratique de l’Appaku Hô, les gens ont déjà du mal avec le mot Shiatsu.
Mais si le nom changea si facilement, c’est qu’il y avait quand même des ressemblances entre les deux disciplines. C’est là l’intérêt d’aller chercher l’étymologie des mots japonais.
Appaku Hô s’écrit 圧迫法 et se traduit par techniques de pression. Voyons un peu kanji par kanji.
圧 presser
迫, idée d’impact, force,
intensité, vigueur
法 méthode
Voilà déjà une nuance :
technique de pression forte. Alors, il faut y aller ? Démonstration de
force ?
Un jour, une Japonaise me fournit un mot idéal pour décrire l’effet d’un bon Shiatsu : 痛気持ちitakimochi, contraction de ‘itai’ ça fait mal et ‘kimochi’ ressenti, avec une idée positive de gratitude.
Si on dissèque étymologiquement, de plus, les deux kanji qui composent ‘kimochi’, on a
気 le ki (oui, le même, l’énergie)
持ち qui
signifie ‘avoir, posséder’.
Donc itakimochi, ça fait mal mais je sens le ki circuler de nouveau, ce que
nous traduisons parfois par ‘un mal qui fait du bien’. Itai, ça va, pour autant
qu’il y ait kimochi.
Donc, deux mots japonais :
Appaku, la technique
Itakimochi, ce qu’elle fait
Et tout est dit. Après, on va lire des livres et prendre des cours pour voir comment on fait, mais si on ne travaille pas la base profonde, sous-jacente, cela ne sert à rien.
(Et comme dit dans le nr 17, il y a dans le Shiatsu d’autres techniques encore que ‘Appaku’)