Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été
Au pinacle du ressenti et de la réflexion de l’humanité, je placerais sans hésiter le Tantrisme, avec le Shintô et le Taoïsme ( en attendant d'en découvrir peut-être d'autres). Non pas qu'il y ait une hiérarchie, mais sans doute ceux-là sont-ils allés le plus loin.
Je ne vous parle pas des élucubrations New Age (remontant aux sixties) sous le nom de 'tantrisme' ou 'massage tantrique' qui se limitent à une sexualité spirituelle fantasmée pour Occidentaux et n’ont rien à voir avec le vrai Tantrisme, plus particulièrement le Shivaïsme cachemirien, qui a influencé le Bouddhisme Tibétain, le Chan chinois, le Dzogchen, le Mahamudra, etc.
Il y eut ainsi, entre le 9ème et le 14ème siècle, au Cachemire, une tradition spirituelle qui atteignit des sommets inégalés. Région et pensée difficiles d’accès, sauf à fréquenter de bons guides, qui s’appellent Eric Baret, Pierre Feuga, Daniel Odier, Jean Bouchart d’Orval, Lilian Silburn, Colette Poggi…
Je trouve chez cette dernière (Sept joyaux du Tantra Shivaïte) quelques lignes en rapport avec la transmission.
Car nous sommes tous appelés à transmettre quelque chose. Soit en enseignant le Shiatsu (après une dizaine d’années de pratique en cabinet, merci), soit en séance, simplement, où nous sommes amenés à ‘faire passer’ un message, un ressenti, une prise de conscience…
Dans le cas du Tantrisme, Colette Poggi nous rappelle les priorités, et je les endosse volontiers pour le Shiatsu.
‘Trois sources de connaissance sont reconnues valides :
- Tout d’abord les Tantra non-duels énoncés sous forme de dialogue entre Shiva et
Shakti
- En second lieu, la parole du maître
- Enfin, sa propre expérience, qui vaut discernement final.’
- Nous pouvons d’abord lire et apprendre. Notez qu’ici il ne s’agit pas de
traités péremptoires, mais d’un dialogue transcendant toute dualité (par
exemple celui qui enseigne et celle qui est enseignée), c’est de nouveau une
danse, une interaction permanente entre deux types d’énergie.
Appliqué au Shiatsu, nous dirions que c'est du 'bottom up', basé sur le questionnement et le vécu de l'étudiant, et pas du 'top down', diffusé par des affirmations prêtes à l'emploi. - Nous pouvons ensuite écouter ce que dit le maître, mais il peut évidemment se
tromper ou avoir mal compris ou mal expliqué ou (consciemment ou non) avoir omis d'expliquer certaines choses.
Même démarche, s'il faut bien écouter ce que dit l'enseignant, il faut aussi questionner, de nouveau, ce n'est pas du 'top down' délivré par quelqu'un qui sait tout - Et enfin, c’est au disciple à vérifier par sa propre expérience si tout ce
qu’il a lu et ce qu’on lui a dit fonctionne bien… ou pas. Ou pas totalement.
Et c'est l'étudiant qui a le dernier mot, qui fait ses expériences et qui a le discernement final... avant de lui-même passer au deuxième point qui est de transmettre, fort de son expérience (idéalement).
Cette vision de la transmission est magnifique, elle ramène à la pratique et invite au discernement par l’expérience.
Sous bien des aspects, le Shiatsu est tantrique et celui-ci en est certainement un.
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