Thursday 27 July 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (14) : Guédelon, ou la construction d'une expérience

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


QUATORZE


J'ai visité le château de Guédelon, en Bourgogne ! La construction a été lancée en 1997, sous l'impulsion de fous (comme ils se qualifient eux-mêmes), sur l’emplacement d’une ancienne carrière.

Ce château devait être dans le style du 13ème siècle, construit avec les outils et les techniques de l’époque. Les matériaux devaient être trouvés sur place. Des dizaines d’artisans sont aujourd’hui présents sur le site, extraient et taillent les pierres, façonnent les poutres, tressent les cordes, façonnent outils et poteries…  

Ces artisans doivent avoir deux compétences : être de bons oeuvriers et de bons communicateurs.

Inspirant, pour nous, déjà... bien faire, savoir ce qu'on fait et être capable de l'exprimer clairement.

25 ans plus tard, on peut dire que le château sort de terre. Et quand vous arrivez sur le site, un ‘chroniqueur’ vous explique l’histoire du lieu, avec des tas d’anecdotes éclairantes. Comme celle-ci.

Lorsqu’il fallut monter les arcs, les archéologues préconisèrent de les caler avec des sacs de sable, percés ensuite pour les faire se vider simultanément. L’affaissement progressif des sacs devait faire descendre et s’ajuster les arcs au point d'équilibre. Lors de leurs recherches, ils avaient en effet pensé que c’était la façon probable de procéder à l’époque.

Mais lorsqu'ils durent monter les arcs, les oeuvriers avaient trouvé une autre technique : des coins en bois, dégagés progressivement sur un rythme simultané. Cela donnait une grande sûreté et permettaient éventuellement de remonter les arcs en cas de problème. 

La solution des archéologues les rendait en effet perplexes : comment caler de façon stable et comment vider les sacs de sable tous au même rythme et éviter que l’arc ne se déforce de façon irrécupérable ?

Il écartèrent donc la technique préconisée par les savants archéologues, puisque la leur fonctionnait sans casse.

Plus tard, on découvrit dans un manuscrit du Moyen-Age qu’à l’époque, on utilisait en effet des coins.

Ce n’est pas la question de savoir qui a raison (ou de se mesurer pour voir qui est plus malin). Comme nous l’expliqua bien le chroniqueur, quand un problème se pose et qu’il s’agit de le résoudre, on réfléchit et la technique se présente en quelque sorte naturellement. Quand on a les mains dans la matière, il faut pouvoir continuer.

Si, par la suite, on découvre que d’autres faisaient déjà comme nous, c’est évidemment une satisfaction supplémentaire, une confirmation comme quoi la réflexion est correcte et la technique redécouverte par l'expérience de terrain.

On voit de suite l’analogie avec le Shiatsu. Ce n’est pas parce que quelqu’un ou un livre nous dit qu’il faut travailler de telle ou telle façon que cela va toujours fonctionner. Seule l’expérience en situation vérifie la pertinence de ce que nous avons lu ou appris.

Et peut-être serons-nous obligés de tenter quelque chose d’inédit ou d’improviser une technique. Si elle est bonne et efficace, nous la garderons et elle enrichira notre boîte à outils. Et au bout d’un moment, nous pourrons la transmettre et non la garder pour nous.

J’ai ainsi trouvé avec le temps quelques pratiques qui ne sont pas dans les livres et que j’aime partager.

Je crois qu’en Shiatsu, nous sommes des artisans, qui faisons avant toute chose et nous inscrivons dans cette grande recherche empirique initiée à l’aube de l’humanité.

Que l’on construise un château ou que l’on accompagne un(e) client(e), la démarche est la même. 

Dans l’ordre : pragmatisme, expérience, connaissance.

Visitez Guédelon si vous passez par là, cela ancrera votre pratique ! Ou regardez ce reportage pour vous inspirer.







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