Tuesday 25 July 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (12) : un regard portugais

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été



DOUZE

Le Shiatsu est un Art Japonais, et on n’insistera jamais assez sur 'Japonais'.

Nous voyons en effet ce grand amalgame ou cette confusion entre Chine et Japon, entre Médecine Chinoise et Shiatsu (pour ne rien dire de la ‘MTC’) … alors qu’en fait, il y a évidemment quelques siècles et de nécessaires évolutions entre les origines chinoises et la version finale japonaise.

Quant aux Japonais, qui sont-ils exactement ? De nouveau, il n’y a pas ‘LE ‘ Japon, et il faut se méfier des clichés régnants.

Je vous invite à regarder le film ‘The taste of tea’ ( ainsi que nous l'avons fait lors de la Retraite 2023 d'Ôdô Shiatsu) pour ressentir quelque chose de l’âme du Japon profond. C’est bien là que sont les racines profondes de pratiques comme le Shiatsu, et non dans telle ou telle école et tel ou tel maître revendiquant l’invention de la technique.

Depuis que les Occidentaux ont accosté au Japon, plus précisément les Portugais au 16ème siècle, nous tentons désespérément de comprendre une culture forte, originale, indépendante, insulaire, connectée à la Nature et peu disposée à se dévoiler au tout-venant.

En témoigne un des premiers livres écrits sur le Japon (1585) par un missionnaire portugais, le R. P. Luis Fróis, intitulé ‘Européens & Japonais – Traité sur les contradictions & différences de mœurs’.

La structure du livre est simple, et procède par oppositions : les Européens font comme ceci et les Japonais comme cela. Evidemment. L'Occidental est formé comme cela. Mais cela nous apprend énormément sur le Japon et l’Europe du 16ème siècle.

Je vous partage quelques réflexions tirées du livre.

Ch 4-1 : Chez nous les hommes entrent en religion pour faire pénitence et pour leur salut ; les bonzes le font pour échapper au travail et vivre en repos parmi les plaisirs.

Ch 14 -28 : Chez nous, il n’est pas d’usage d’offrir des médecines ; au Japon, cela se fait couramment dans des écorces de prunier.

Ch 9 -2 : Nous pratiquons des saignées ; les Japonais usent de boutons de feu faits d’herbes.

Ch 9-18 : Chez nous, si un médecin n’a pas subi d’examen, il est sanctionné et ne peut exercer ; n’importe quel Japonais, pour gagner sa vie, peut se déclarer médecin.

Ch 2-36 : L’amour familial entre parents et parentes est très fort en Europe ; au Japon, très peu, et ils sont comme étrangers les uns aux autres.

Et un petit dernier bien dans l’air du temps :

Ch 2- 35 : Les femmes en Europe ne quittent pas la maison sans la licence de leurs maris ; les Japonaises ont la liberté d’aller où bon leur semble, sans que leur mari n’en sache rien.

Arrêtons là, juste avant les sujets qui fâchent, encore aujourd'hui, comme l’avortement, l’éducation, la moralité, les maladies vénériennes… sur lesquels le Japon choquait profondément les missionnaires.

C'est intéressant à double titre :
  • Le Japon décrit ici est encore le Japon traditionnel, avant l'occidentalisation forcée de l'ère Meiji (19ème siècle). Il en reste bien des traces dans la culture contemporaine.

  • Nous avons aujourd'hui des questionnements dont les Japonais, visiblement, n’avaient cure
Matière à réflexion quand on cherche les origines profondes de notre Art...

Raison suffisante pour lire ce petit opus...




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