Monday 31 July 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (18) : deux mots, c'est tout

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


DIX-HUIT

Ainsi donc, il se murmure que M. Namikoshi a commencé ses soins en tant que praticien d’Appaku Hô et qu’il changea sa carte de visite en ‘Shiatsu’, car « l’ayant entendu par hasard, il trouvait ce titre bon ».

La grande couverture médiatique de M. Namikoshi contribua sans aucun doute à populariser le mot ‘Shiatsu’. On peut lui être reconnaissant, car je ne me vois pas expliquer que je pratique de l’Appaku Hô, les gens ont déjà du mal avec le mot Shiatsu.

Mais si le nom changea si facilement, c’est qu’il y avait quand même des ressemblances entre les deux disciplines. C’est là l’intérêt d’aller chercher l’étymologie des mots japonais.

Appaku Hô s’écrit 圧迫法 et se traduit par techniques de pression. Voyons un peu kanji par kanji.

presser

, idée d’impact, force, intensité, vigueur

méthode

Voilà déjà une nuance : technique de pression forte. Alors, il faut y aller ? Démonstration de force ?

La force dont question ici n’est pas la force physique fournie par la tension musculaire, à éviter, pour la simple raison qu’elle s’épuise vite et que le ressenti est douloureux. Nous avons cette idée qu’au Japon, ils aiment la douleur. C’est faux. Itai, 痛い, dit-on : ça fait mal, l’idée étant celle d’une blessure, d’un dommage.

Un jour, une Japonaise me fournit un mot idéal pour décrire l’effet d’un bon Shiatsu :
痛気持ちitakimochi, contraction de ‘itai’ ça fait mal et ‘kimochi’ ressenti, avec une idée positive de gratitude.

Si on dissèque étymologiquement, de plus, les deux kanji qui composent ‘kimochi’, on a 

 le ki (oui, le même, l’énergie) 

持ち qui signifie ‘avoir, posséder’.

Donc itakimochi, ça fait mal mais je sens le ki circuler de nouveau, ce que nous traduisons parfois par ‘un mal qui fait du bien’. Itai, ça va, pour autant qu’il y ait kimochi.

On ne peut pas faire cela avec de la force, mais de la puissance, et la puissance vient de la présence, du hara. Je pose les mains, j’effectue une pression, je descends dans mon hara, si ma posture est bonne… le ki circule. C’est instantané.

Donc, deux mots japonais :

Appaku, la technique
Itakimochi, ce qu’elle fait

Et tout est dit. Après, on va lire des livres et prendre des cours pour voir comment on fait, mais si on ne travaille pas la base profonde, sous-jacente, cela ne sert à rien.

(Et comme dit dans le nr 17, il y a dans le Shiatsu d’autres techniques encore que ‘Appaku’)

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