Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l'été
HUIT
Me voici à
Vézelay où, ce 22 juillet, on célébrera la fête de Marie-Madeleine. La célèbre
basilique abrite en effet quelques reliques dans la crypte.
En marge du dogme catholique, on assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour la personne de Marie-Madeleine, au travers de chemins initiatiques comme ‘La Voie de la Rose’ que je parcours actuellement.
J’ai envie de vous partager la question de la perception, si importante pour nous. Nous devons bien ‘sentir’ les choses quand on vient nous voir. Je vois dans le récit de l’Evangile de Marie une analogie frappante.
Selon les textes, Marie-Madeleine aurait été la toute première à rencontrer Jésus après sa résurrection. Mais qu’a-t-elle ‘vu’ ?
Jean-Yves Leloup (dans son livre ‘Une femme innombrable’) nous explique ce passage de l’Evangile de Marie où Marie-Madeleine se demande comment elle perçoit. Et la réponse est : Ce n’est ni par ta psyché que tu me connais, ni par le pneuma, mais par le’ nous’, qui est entre les deux.
Le ‘nous’ est un mot grec intraduisible, qui a donné, notamment noosphère. Et il s'agit bien de 'connaître', càd naître avec, accompagner sur un chemin.
La psyché et les sens où elle se projette ( l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher) ne suffisent donc pas. Ni le pneuma, l’Esprit, le souffle silencieux où tout ce qui vit et respire naît et se résorbe. Il y a possibilité de faire appel au ‘nous’, l’intelligence contemplative, la fine pointe de l’âme, ‘entre la parole audible et le silence inaudible, entre le visible charnel et l’invisible spirituel’.
Même si nous appréhendons des corps bien incarnés en Shiatsu, cette faculté entre présence et absence nous permet de sentir les aspects les plus subtils.
Paradoxe : nous touchons, mais pouvons aller dans le domaine spirituel propre à chacun. M. Masunaga nous dit d’ailleurs que Setsushin est la forme supérieure de diagnostic, mais qu’il fait appel à une sensibilité primitive, en-deçà de toute formulation ou tentative d’explication rationnelle.
Et donc, certes, nous posons les mains en premier lieu. Mais pour nos perceptions des niveaux subtils de conscience, nous pouvons développer un regard magdalénien qui est ‘celui d’un psychisme apaisé ouvert à la présence de l’Esprit’.
Frappante analogie émanant d'une toute autre Tradition que la nôtre et qui vient éclairer certains de nos ressentis, ne trouvez-vous pas ?
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