Saturday 29 July 2023

夏指圧 - Natsu Shiatsu - Shiatsu d’été (16) : toucher !

Courtes réflexions pour ne pas oublier le Shiatsu pendant l’été


SEIZE

Glissement sémantique... ‘Seize’ en Anglais veut dire ‘saisir’. Ah, la saisie dont parlent les Bouddhistes. Tenter de saisir ce qu’on fait, s’approprier une pratique, un mérite, tenter de retenir, de fixer, de décrire, d’expliquer ?  Quand je touche, est-ce que je saisis ?

Le Shiatsu, c’est d’abord toucher. Pas de Shiatsu sans toucher.

Toucher, c’est perdre l’illusion d’être séparé du reste du monde. Le toucher nous reconnecte à l’autre et à nous-mêmes au plus profond.

Ne pas toucher ou ne pas être touché induit des états pathologiques.

Le toucher peut prendre des formes très diverses : effleurage, pétrissage, friction, réchauffement, caresse, percussion, lissage, pression, vibration….

On peut travailler puissant, léger, concentré, profond, large, lent, rapide … Tonifier ou disperser…  Car l’énergie suit la pensée, l’intention est déterminante.


L’intensité sera, elle, le fait du cœur
, mot banalisé et galvaudé de nos jours, préférons lui le mot japonais ‘kokoro’, qui désigne certes l’organe cardiaque, mais surtout le ressenti profond d’exister.

On peut utiliser les pouces, les doigts, les paumes des mains, les coudes,  les genoux, les pieds, le hara, voire l’entièreté du corps… Quand je donne, surtout, je m’abandonne, je me répands, me dissous, me liquéfie, me perds, éperdu, me présente et m'absente. Plus je fais cela, plus l’autre reçoit.

Soit je reste dans la forme tangible, avec une approche plutôt ‘mécanique’ (travail sur les chaînes musculaires, mobilisations), soit je vais au-delà ou reste en-deçà, ce sera plutôt ‘énergétique’.

Tout est bon. Energie est un mot imparfait, constatons qu’il y a du Ki qui parcourt tout l’Univers. En ce nous inclus.

Il y a des techniques indiennes où on touche avec le souffle. Un jour, une femme toute en grâce a soufflé ainsi tout au long de mon Vaisseau Gouverneur, de bas en haut. Quelle sensation inoubliable ! Katsugen garanti !

Les Cachemiriens disent même que l’on peut toucher d’un simple regard. Est-ce là l’origine de l’expression un regard appuyé ? C’est en tout cas clairement mettre en pratique la non-dualité matériel/immatériel.

Par le toucher, un monde infiniment subtil s’ouvre sous nos mains.

C’est normal, car au Japon, on ne considère pas le corps et l’esprit, mais le corps-esprit qui ne font qu’un. Et donc, traduit en Occidental, toucher l’un, c’est toucher l’autre, au Japon, il n’y a ni l’un ni l’autre, il y a corps-esprit.

Il n’y a ni corps, ni cœur, ni âme, ni esprit, ni moi, ni l’autre,ni moi, ni l’Univers, ni toi, ni moi, ni mes mains ni ton corps, ni mes mains sur ton corps et il y a tout cela qui fait un.

Relisons le Hannya Shingyo, traduction correcte : 'Sutra de la Grande perfection qui permet d’aller au-delà'. Pas ceci, pas cela et pas cela non plus. MU !



Moins on en dit, mieux ça vaut et mieux ça marche.

Et donc, quand nous pratiquons, vivons, échangeons, ressentons,  la meilleure formulation, la voici : IL Y A.


Matière à non-formulation.

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